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En 1700, au plus fort de la querelle, les peres Gerbillon, Bouvet et certains jesuites de la mission portugaise adressent a Tempereur Kangxi un texte Hang leąuel ils indiąuent clairement leur attitude a 1'egard des rites chinois :

Nous, les sujets de Votre Majeste, croyions que l'on venere Confucius comme un maitre, et qu'on Iui rend un culte non pas pour lui demander le bonheur, rintelligence ou pour obtenir, grace a Iui, des prefectures. Nous croyons que Ton fait des offrandes aux ancetres defunts dans le seul but de leur temoigner nos sentiments d'amour et de regret, et non pas, selon le sens des livres chinois, ou (Texplication) des lettres, pour les prier de nous proteger, mais ces rites se font seulement pour que les descendants manifestent completement leur affection pour leurs ancetres et pour leur proches, ainsi que pour (raviver) leur souvenir. Pareillement, la Tablette erigee en fhonneur des ancetres et des proches est faite, non pour que leurs ames y prennent residence; mais seulement pour les representer, comme s'ils etaient la130.

Dans ce texte, les missionnaires declarent que les deux rites sont des activites purement sociales et civiles qui n’ont aucune signification religieuse et que les offrandes faites aux defunts traduisent des sentiments d’amour et de regret mais ne relevent aucunement de pratiques superstitieuses. Cette interpretation correspond au point de vue de 1’empereur a 1’egard des moeurs de son empire. II repond en effet: « Ce texte est parfait et entierement conforme a la Grandę Doctrine (Confiiceenne). Rendre au Ciel, aux Seigneurs, aux Parents et aux Maitres la veneration qui leur est due, c’est la coutume commune dans le monde entier. Tout le contenu de ce texte est tres vrai, et il ne s*y trouve rien a corriger »131.

Pourtant, 1’attitude tolerante des jesuites franęais leur coute cher. Le livre de Le Comte est condamne par la Sorbonne qui prononce solennellement, en 1700, la condamnation de 1’opinion des jesuites franęais favorables aux rites chinois. Ces missionnaires perdent egalement la faveur de leur souverain pontifical. On les accuse a Romę : « 1° De n‘observer pas les decrets, du Papę [...], 2° D'avoir porte l^mpereur a rejeter les decrets du Papę; 3° D'avoir fait emprisonner des missionnaires de la Propagandę »132. Le

130    DEHERGNE, «L,expose des Jesuites [...] », 1980, p. 203-204.

131    Ibid. p. 204.

132    Lettre du pere GAUBIL du 6 octobre 1726, dans ROCHEMONTEDC, Joseph Amiot [...], 1915, p. XLDC.



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