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21 BUCAREST — CENI RE P0LIT1QUE DU SUD-EST EUROPEEN (XVII*—XVIII* s ) 167

simple prśtexte le conflit surgi entre les Cantacuzenes et le voivode et sur la foi de quelques accusations puśnles, connues d’eux depuis longtemps, ils bannirent et plus tard exścuterent le vieux prince, dont ils ne pou-vaient plus tolśrer la prćsence sur le tróne de Yalachie ⁸¹. Le regne śphć-mere d’Etienne Cantacuzene (1714—1715), le flis du « stolnic », a dśfini-tivement fait comprendre aux dignitaires de la Sublime Porte qu’ils ne pouvaient plus compter sur la fidólitś des reprćsentants des anciennes familles des boyards autochtones, gagnśes en grandę partie aux Russes et aux Autrichiens, la seule solution politique qui leur ćtait imposóe dans l’imminence d’une nouvelle guerre avec les Autrichiens, śtant celle d’avoir sur les trónes des principautes roumaines des reprósentants dćvouśs, re-crutós parmi la clientele politique du Phanar.

Ainsi, avec la fin du regne de Brancovan, le role politique si marquant que Bucarest avait dśtenu en qualitó de rśsidence princiere de Yalachie et aussi comme centre de la lutte de libśration des peuples opprimśs des Balkans, allait prendre fin pour un certain temps, la ville continuant par contrę a jouir d’une florissante situation ćconomique et a briller comme une foyer culturel pour le Sud-Est de PEurope qui se trouvait sous la domination turque.

Ainsi que Nicolas Iorga l’a soulignó en 1914, a 1’occasion de la com-mśmoration de 200 ans depuis la mort du voivode qui a ślevś la ville de Bucarest a la fin du XYII^e siecle et au commencement du XVIII' au rang d’une vćritable mśtropole de 1’espace sud-est europćen : « Constantin Brancovan a su, au cours d’un quart de siecle, se servir des Turcs, par besoin, sans abandonner aucun droit de son pays, il a su ćcarter la main-mise inconditionnće des chrćtiens Autrichiens, Polonais et Russes, sur la terre roumaine; il a su attacher la Moldayie a ses Valaques par des liens culturels et pohtiques; ii a su meme apres que les hens politiques avec la Transylvanie eurent śte rompus, maintemr encore ceux de la culture avec cette terre. Et, en meme temps, par cette large oeuvre de culture orien-tale ..., par l’aceueilhospitalier fait aux grands pr^lats de POrient patn-arches, m^tropolites, professeurs ... il a su ... vis-a-vis de la grścitś euro-peenne, remplacer les empereurs byzantins de jadis, en descendant lćgi-time comme il ćtait regardś. Prince autonome dans son pays, entourć du prestige supćrieur des cćsars constantinopolitains... dans tout le monde de 1’Onent, telle fut la situation du prince Constantin Brancovan »⁸².

¹¹ A Dcl Chiaro, Isloria dtllt modernę rwoluzioni delta Yalachia pp. 165—169.

¹² N. Iorga, Yaloarea politicó a lui Constantin Brlncoueanu, pp. 51 — 52.