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LE MAROC CATHOXjIQUE

verses. On le trouve a la fois aumónier a 1'Hópital, semant un peu de bon grain dans le monde interlope des chinois, indiens, arabes, coolies nćgres et foręats ; catćchistc en Chef des Ecoles des Frćres et eniin desservant k la pa-roisse de Canal-Torcy, sise a 20 kilomćtres de Cayenne. Quand une terrible inondation dćtruira Canal-Torcy : paroisse, eglise et prebytćre, le Póre Jalabert deviendra le cure de Remire, jusqu’& l’heure ou, ćvacuć k cause d’un paludisme tenace, il sera envoye au Maroni, colonie peni-tentiaire trćs importante, en ąualite de second aumónier (debut de 1884).

Cest en 1852, par l’ćvacuation des bagnes de Brest et de Rochefort que la Guyanne franęaise ćtait devenue un lieu de transportation et l’on y dirige encore, par in-tervalles, des convois de foręats. II y a plusieurs peniten-ciers en Guyanne ; le plus important est celui de Saint-Laurent du Maroni, fondć en 1858 a 250 kilomćtres’ de Cayenne. Les 30 jesuites qui avaient ćtć attaches k cette colonie par le Prince-President Louis Napoleon avaient 6te rcmplacćs en 1875, par les P. P. du St-Esprit, mais leur nombre fut considerablement diminuć ; on les rćdui-sit a cinq, puis k deux seulement. Le P. Jalabert fut le deuxieme de ces admirables aumóniers ; restes seuls. a

I    heure ou on lalcisait a. outrance, pour instruire les en-fants du catćchisme, remplir dans les pćnitenęiers une tache ingrate de moralisateurs et desservir la paroisse du Saint-Laurent du Maroni. « J’aime, ćcrivait le Pere Jalabert, ces malheureux foręats, ces misćrables rebuts de la sociótć, ces hommes eourbes sous 1’humiliation et le mć-pns, plus dignes souvent d interet que leurs propres gar-diens, a part certaines exceptions, bien entendu. Ce que fut son apostolat, on le devinera par ces lignes qu’il ecri-vait deux ans aprćs son arrivće au penitencier : « Je n*ai pas rencontrć un seul foręat qui ait refuse le secours rcligieux au moment de mourir, » et il ajoute « que de joies j’ai goGtees dans ce lieu beni, que de consolations s°nt venues k mon pauvre cceur du cceur adorable de Jesus, durant mes annćes d’apostolat au Maroni, dans cette chapelle pleine d’une douce et suave paix ».

Cc « lieu bćni », la flćvre jaune le visita en 1886, y se-uiant de tcrribles ravages. Le Directeur des pćnitcnciers, M. Armand, s’empressa de prendre le premier courrier pour France. Le Pere Guyodo, Prćfet apostolique, qui ad-ministrait en saint depuis 40 ans la mission, agit de tout autre faęon. II releva d’office ses jeunes missionnaires et les remplaęa par... lui-mćme. Parcourant sans cesse le pays, sous un climat torride, pour assister les mourants,

II    y reęut le surnom de « Pćre en bois ». Le Pćre Jalabert ćtait envoyć k Mana.

Cette colonie de Mana est devenue populaire depuis quelques mois, k la suitę de la publication de la vie de la Móre Javouhey par Georges Goyau. Cest en effet k cette admirable femme qu’est dOe la naissance et le dćveloppe-ment de la colonisation dans le district de Maaa, alors que tous les efforts officiels ou privós avaient ćcbouć. Repon-dant k 1’appel du Gouvernement en 1825, elle pose ses conditions, fait admettre son autonomie complóta et s’ins-tallc sur les bords du fleuve avec ses soeurs de Saint-Jo-seph de Cluny, dont elle est la fondatrice et la Supórieure generale. Cest aussitót le succes, succós materie! et morał ; rćgeneration des esprits, effort vers le labour des champs, developpement śconomique, vie disciplinee et morale. Cest une telle transformation dans l’existence de ces nógres et mulatres que Tadministration n’y comprend rien. Lorsque la rćvolution de 1848 ćmancipera les noirs et qu'ils seront appelćs k ślire un dćputć, la mere Javou-hey reunira tous les suffrages, et, ne comprenant pas qu'elle ne pouvait pas etre ćlue, ils refuseront de voter pour toute autre personne qu’ils ne connaissaient pas.

Le Pere Jalabert vecut deux ans a Mana. De son sejour dans cette oasis de foi et de pićte il ne rapporla que des souvenirs heureux. Chargć d’organiser pour les jeunes gens la Confrerie de Saint-Joseph, il le ńt avec tant de żele qu’on ne 1’appelait plus que le Pere des jeunes gens ». La leproserie de TAcarouany etait aussi dans les attributions de son ministere ; aide des Religieuses, il as-sista ces malheureux avec un devouement inalterable et dont Dieu seul connait tout le prix.

En 1887, le Pere Jalabert ćtait appele a Cayenne par son superieur pour y exerc.er les fonctions dc vicaire et de directeur du Patronage professionnel de jeunes gens. Ce dćpart dc Mana lui couta beaucoup. Quelques annees plus tard, on trouve cette plainte dans son journal : « O Sainte et bicnvenue soiitude de Mana, quand te rever-rai-je ? Silence ćloquent du grand fieuve, langage plein de vie et de fraicheur des grandes forets, quand te re-trouverai-je ?... » Cćtait helas fini. Les heureux jours de sa jeunesse etajent cios. La lutte et les responsabilitćs allaient commencer a Cayenne au milieu de douleureuses ćpreuves.

Lc Pere Jalabert va passer sept ans k Cayenne, qui

est alors le centre des missionnaires du Saint-Esprit en

Guyanne, non seulement par 1’importance de la Commu-

naute mais aussi par la saintete du Pćre Guyodo, qui la

dirigeait avec cette continuite de vues et cette autoritć que lui donnaient quarante ans passćs dans le pays. Cćtait Theure ou la laicisation des ćcoles et des hópitaux s’appliquait dans toute sa beautć. Le Pdre Guyodo re-pondait a, la persecution par la crćation d’ecoles libres et fondait un patronage d’apprentis. Ce fut ce patronage qu*il confia au Pere Jalabert qui en fut 1’ame pendant six annćes. Cette institution qui compta jusqu’a 54 internes, rendit de rćels services a la population ouvrićre de Cayenne. Les patrons de la ville employaient ces jeunes gens durant la journće, dans leurs ateliers ; k midi et le soir, ils rentraient au patronage ou des cours leur ćtaient faits et leur instruction complćtće. Surveillćs et stimules par leur Directeur, ces enfants presque tous moralement abandonnćs, prirent des habitudes d’ordre et de travail et devinrent plus tard, dans les differentes branches pro-fessionnelles, de bons et habiles ouvriers.

La direction de ce patronage donna au Pere Jalabert des soucis de toute sorte : il s’agissait de garder des jeu-nes gens de 12 k 18 ans, de les placer daD2 des ateliers,



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