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qu’elle s’eveille a la ąuestion, fait tout sauf dire “merci!” et “pardon!”? II est deja impoli ou ingrat de pretendre dire “merci!” ou “pardon!” en posant des ąuestions, mais l’invite trahit plus grave-ment encore les lois de 1’hospitalite quand il ose non seulement poser des questions aux autres, mais reste assez tourne vers lui-meme pour se poser des questions, pour s’interroger lui-meme et le faire en public, pour se demander devant ses hótes, comme s’il ne le savait pas d’avance, et ce qu’il fait ici, et pourquoi il se trouve ici, et comment il jouit, dans une jubilation melee de fierte, d’inquietude et de honte, alors meme qu’il se sent depasse par une responsabilite a laquelle il se sait bien inegal, recevant de je ne sais qui et de je ne sais ou l’injonction de rendre compte de ce qui advient ici meme au moment ou il prend la parole qu’on lui donnę.

Quand je dis “depasse par une responsabilite”, je ne prends pas ces mots a la legere. Que fait-on quand on confere ou reęoit un doctorat honoris causa ? On entend temoigner exemplairement, c’est--a-dire au-dela de sa propre personne, a travers elle, d’une es-sence, d’une vocation et d’une tradition de l’universite — et des taches qu’elle assigne a tous ceux qui, comme moi, ont accepte, leur vie durant, d’en faire justement, comme on dit, profession. Par ce temoignage meme, on pretend reafifirmer l’avenir de cette universite, un avenir qui soit un avenir, c’est-a-dire qui soit fidele a ce que veut dire “a venir”, a savoir la promesse d’evenements encore inouls, au-dela de toute repetition, de toute prediction calculable, mais un avenir fidele a une memoire. Je voudrais souligner ici au moins deux traits exemplaires a cet egard, deux de ces dimensions et mis-sions de l’universite qui d’uue part se trouvent symbolisees par un doctorat honoris causa et d’autre part flgurent la double fidelite a la memoire d’une tradition et a l’exigence d’un avenir promis.

Le premier trait signe en quelque sorte un caractere transnatio-nal, a la fois europeen et international, de l’universite. En accueillant symboliquement, comme un collegue et l’un des siens, le professeur d’un pays etranger, une universite s’engage a la fois dans une ethique de la traduction (traduction fidele au respect absolu de 1’autre mais a un respect qui cnmmande aussi cette hospitalite exemplaire qu’on appelle justement une traduction) et dans le partage universel des questions, du savoir, de la pensee, des oeuvres. Ce partage procede avant tout de cette affirmation dont je rappelais tout a 1’heure

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