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Ś72 8AINTK-ANNE d'aURAY

Louise Le Logeou habitait avcc son p6re etsa móre au village<ie Strapen en Priziac.

Uń jour; en compagnie de son fróre et d’une sen-vante, elle ćtait aliće ramasser de la litifcre dans un champ assczćloignć de la ferme. Bień qu'elle n’e&tque seize ans, elle ćtait plus kgće que ses compagnons, plus vigoureuse aussi; et elle avait pris pour elle la besogne la plus fatigante, montant dans la charrette et cntas* sant av.ec ses sabots et sa fourche la litifcre que les deux autres lui j.etaient.

Q.uand le tas lui parut assez haut, elle se disposa k descendre; et, pour mettre plus facilement pied ń terre, elle.voulut s'aider de 1’instrument qui lui nvait servi pour son travail. Elle retournedonc la fourche, fixe au sol l’extrćmitć du manche, saisit l’autre bout k la nais-sance des branches, et, k 1’aide de cet appui, elle s’op-prćteió sautcr k terre, lorsque tout ó coup ses pieds glissent au bord de la charrette et Ja figurę vient don-ner en plein sur la pointę aiguć de la fourche. Ses compagnons accourent, et k la vue du spectacle qu’ils ont sous les yeux, ils nc peuvent retenir des cris dćsespć-rds. Une des dents de la fourche ćtait entrće presque tout entiisre par la bouche, avait travers6 de part en port, et ćmergeait jusqu’6 1'oscoronal, qu'ellc dćpassait dun demi-pied. Cependant ils s’empressent autour de la malheureuse jeune filie. Maiscomment la secourir? Que faire ? Avant'tout, la dćbarrasser de cette fourche qui la tue, tirer le ferde la tćte. Ils s’y mettent k plu-sieurs reprises. Mais soit impuissance, soit inhabiletć, ou peut-śtre aussi un peu paralysćs par 1’effroi, ils n’y peuvent rćussir ; le fer rćsiste k tous leurs efforts.

Alors la mćme pcnsde leur vient : aller chercherdu secours.

Le yillage le plus rapprochć ćtait 6 un bon quart de lleue ; et le temps dut paraltre bien long k la pauvre enfant, laissće seule au milieu du champ, ćtendue tout de son long et condamnće k une complfcte immohilitć.

Enfin il arriva du monde, le pćre et la mćre ; puis deuxlprótres qu'on avait prćvenus, cartil y avait dan-ger gra.ve. et,plusieurs autres personnes encore.

On ne perdit pas de ternps k se consulter. Arracher le fer de la plaie,.c’dtait risquer d’achever la blessće ; mais Ijr laisser, cćtait la condamner A une.mort cer-tainc.?Il.n’y avait pas dfhćsitation posstble. On se mit aussitót k l'ceu.vre.    *

Trois personnes prenaient la tóte de la. patiente et la maintenaient.immobile.: trois.aułres semparaient de la fourche, aefforęant ,de la tirer A eux, d’abord tout doucement, puis un peu plus fort, puis enfin de toutes leurs forccs. Ce fut en vain. Loin de porter secours k la jeune filie, on ne reussissait qu?& la martjTiser.

Un des prttres proposa alors de faire unnrceu k sainte Annę; aussitót tout je monde se mit A-genoux ;*le pfcre et la m&re promirent, si sainte Annę leur venait en aide, de faire un pólerinage avec leur filie, dds qu’elle serait gućrie.

‘Le vceu ómis, on se leva, et k peine eut-on mis de nouveau la main sur la fourche, qu’elle cćda sans diffi-ciilló.

La malheureuse victime n’ćtait pas sauvóe pour cela; mais la premidre intervention de sainte Anne ii’autori-sait-elle pas A cróire que'la Sainte ne laisserait paffson oeuvre inachevće?

Lorsque la blessóe eut ótć transportće chez ses-pa-rents, on fit venirle mćdecin. Celui-ci se rcndit compte de la gravitć du cas, et il n’eh fit pas mystóre: « Pour gućrir votre enfant, dit-il au p£re et & la móre, il'fau-drait un miracle ; la blessure eśt mortelle :voyez cette moelle sortie de la tóte et qui a la grosseur d'une noix; voyez tout le cótć droit de la figurę erifiammóe ; 'la fióvre est tr&s forte ; il y a dćjó du dćlire. Faites-la se confesserMe plus tót possible. C’est d‘un prótre qu’elle a besoin;‘le mćdecin n’a rien & faire ici. »>

Et comme les parents lui demandaient de’faire une ordonnance. « Les remfcdes que j;appliquerais, dit-il, et rien, ce serait absolument la mćme chose. »



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