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la conservation de I’oetivre avec un minimum de restauration, dans Ie respect le plus strict de son integrite bistorique et estbetiąue. Presentee Ie 10 novembre 1950, cette formule nouyelle fut discutee en detail, puis adoptee a I unanimite par Ies membres de la Commission inter-nationale des experts ³.

,,Le traitcment dune peinture est une .operation technique\ En effet, c est sur la matiere que portent Ies interventions... En declarant que Ie traitement d’une peinture doit, avant tout, viser la ,conservation’ de cellc-ci, nous vouIons mettre I accent sur Ie but principal a atteindre : la prolongation de la vie de roeuvre. En demandant de reduire la .restauration’ au minimum indispensable, nous songeons aux Ieęons du passć. On oublie trop souvent que la compćtence des specialistes qui dirigent et executent une restauration nc Ies libcre pas de l emprise dc Ieur milieu et de leur epoque. Influence de rćpoque : Ies erreurs du XIX" si&cle ne nous enseignent-elles pas, a la fois, prudence et modestie ? Influence du milieu : Ies divergences actuclles entre Ies ecoles de restauration ne sont-elles pas, dans une Iarge mesure, rexpression de certains ecarts entre familles spirituelles differcntes ? Operation qui doit respecter I’,integrite bistorique et estbetique* de I’ceuvre. L/bistoire du po!yptyque eycbien est compIexe et imparfaitement connue. Que savons-nous de son origine ? Y eut-il une ou plusieurs etapes dans la creation ? Que connaissons-nous de son bistoire et des multiples traitements ? Jusqu a quel point Ies sources litteraires et les documents darcbiyes nous ont-ils devoi!e tous Ieurs secrets ? Ces donnees ne peuvent etre negligees, si Fon veut que Ioeuyre conserve toute sa signification bistorique. Integrite estbetique I Au cours des temps, Ies pigments et Ies liants peuvent s’altćrer de multiples faęons. Ainsi avons-nous constate, dans Ie cas de FAgneau Myslique, que Ies verts avaient quelque peu bruni, tandis que Ies bleus ne s’etaient aucunement modifies. L ignorance de ces transformations pourrait entraincr la rupture de I equilibre des valeurs cbromatiques.^M

Lorsque MM. A. Pbilippot et R. Sneyers decrivent Ie traitement du poIyptyque, ils omettent voIontairement d’exprimer trop clairement Ieur regret de n’avoir pu, faute de temps, terminer Ie travail comme nous l eussions tous vouIu et, notamment, d avoir dó maintenir Ie surpeinf de la Colombe et du ciel dans Ie panneau central. Ils ne mettent pas non plus Taccent sur la craintc que nous eprouvons encore de voir s alterer localement Ies vernis anciens quc nous avons dft Iaisscr subsister.

Est-ce la une prise de position de notre part dans la grave controverse, trop tbeorique, qui separe Ies partisans du devernissage total et ceux de Tallegement des vemis ? II n’cn est rien. Selon nous. cbaque tableau constitue un cas particulier, qui doit etre resolu, non pas en fonction de gravcs et sayantes tbćories, mais suiyant Ies exigences de Fespece. Nous ne saurions croire qu*il soit si difficile aux partisans et aux adversaires du deyernissage complet d’apprecicr a sa valeur exacte la coucbe infinitesimale de ycrnis qui Ies separe et de se grouper pour mieux defcndre la ,,conservation^M des oeuyres contrę Ies restaurations trop personnelles qui mettent en yedettc Ie savoir-faire tecbnique du restaurateur au dćtriment de la sante de Iceuyre, de son integritć bistorrque et estbetique.

Dans Ie cas present, Ie degre du deyernissage partiel auquel nous nous sommes arretes s explique en partie par des raisons pratiques, Ie temps nous ayant manque pour degager certaines regions jusqu’au point que nous estimions soubaitable, et en partie par des consi-derations d ordre estbetique : Ies bleus avaient conserye Ieur coloration originale, tandis que Ies verts avaient Iegerement bruni. D*autre part, l unite de I ensemble exigeait que cbaque

^-1 Hyck feclt. Traitemcnl Ac l Agncau Myslic/ue, GiiiJc (tu VUilcur. Exposilion tirgnuisćc par Ic Młrmlerc dc I luslruction Publiquc. Palals de« Beaux-Arts, Bruxcllej. 1931, p. 3-4.

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