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Manipulation :
ne vous laissez plus faire !
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Chez le męme �diteur :
% R�fl�chir vite et bien, Edward de Bono
% Mieux vivre avec l analyse transactionnelle, Alain Cardon
% Sortir des conflits avec les autres, Christophe Carr�
% La PNL, Catherine Cudicio
% Avoir une sexualit� �panouie, Catherine Cudicio
% Le coaching pour mieux vivre, Catherine Cudicio
% Mieux conna�tre sa personnalit�, Jean-Fran�ois Decker
% Petit guide de la retraite heureuse, Marie-Paule Dessaint
% La graphologie pour mieux se conna�tre, MarylŁne Estier et Nathalie Rabaud
% Savoir et oser dire Non, Sarah Famery
% Etre soi sans culpabiliser, Sarah Famery
% Avoir confiance en soi, Sarah Famery
% Se lib�rer de ses peurs, Sarah Famery
% Proverbes psy pour mieux vivre, Ysidro Fernandez
% Slow down, John Hapax
% Mieux vivre avec ses �motions, Didier Hauvette
% La Gestalt-th�rapie expliqu�e ą tous, Chantal Higy-Lang et Charles Gellman
% D�couvrir la musicoth�rapie, Edith Lecourt
% Oser s exprimer, Guyette Lyr
% Couple : oł en ętes-vous ?, Catherine Olivier
% Manipulation : ne vous laissez plus faire !, Jacques Regard
% Les �motions tout simplement, Jacques Regard
% Comprendre la crise d adolescence, Fran�oise Rougeul
% La psychog�n�alogie expliqu�e ą tous, Isabelle de Roux et Karine Segart
% Les troubles du comportement alimentaire, La�titia Sirolli
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Jacques Regard
Manipulation :
ne vous laissez plus faire !
SixiŁme tirage 2010
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�ditions Eyrolles
61, Bd Saint-Germain
75240 Paris Cedex 05
www.editions-eyrolles.com
Direction de la collection � Eyrolles Pratique : gheorghi@grigorieff.com
Mise en pages : Istria
Cet ouvrage a fait l objet d un reconditionnement ą l occasion de son sixiŁme tirage
(nouvelle couverture et nouvelle maquette int�rieure).
Le texte reste inchang� par rapport au tirage pr�c�dent.
Le code de la propri�t� intellectuelle du 1er juillet 1992 interdit en effet
express�ment la photocopie ą usage collectif sans autorisation des ayants
droit. Or, cette pratique s est g�n�ralis�e notamment dans les �tablisse-
ments d enseignement, provoquant une baisse brutale des achats de
LE
PHOTOCOPILLAGE
livres, au point que la possibilit� męme pour les auteurs de cr�er des S
uvres
TUE LE LIVRE
nouvelles et de les faire �diter correctement est aujourd hui menac�e.
En application de la loi du 11 mars 1957, il est interdit de reproduire int�gralement ou
partiellement le pr�sent ouvrage, sur quelque support que ce soit, sans autorisation
de l �diteur ou du Centre Fran�ais d Exploitation du Droit de Copie, 20, rue des Grands-
Augustins, 75006 Paris.
� Groupe Eyrolles, 2004 pour le texte de la pr�c�dente �dition
� Groupe Eyrolles, 2010 pour la nouvelle pr�sentation
ISBN : 978-2-212-54525-8
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Sommaire
Introduction . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 9
Partie 1 : Qu est-ce que la manipulation . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 11
Chapitre 1 : Les trois types de manipulation . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 13
Chapitre 2 : Reconna�tre un manipulateur . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 35
Chapitre 3 : Le test de confiance . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .59
Chapitre 4 : Les quatre genres de manipulateurs . . . . . . . . . . . . . . . . . . .69
Partie 2 : La manipulation �gocentrique (type II) . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 83
Chapitre 5 : Comment r�sister ą une manipulation de type II . . . . . . . . . 85
Chapitre 6 : Pourquoi est-il si difficile de r�sister aux manipulations
de type II ? . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 93
Chapitre 7 : Pourquoi n ose-t-on pas dire non ? . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 107
Chapitre 8 : Comment oser dire non . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 115
Chapitre 9 : Les outils pour dire non . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 141
Partie 3 : La manipulation Malveillante (type III) . . . . . . . . . . . . . . . . . . 155
Chapitre 10 : Identifier la manipulation de type III . . . . . . . . . . . . . . . . . 157
Chapitre 11 : En guerre avec un manipulatueur . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 171
Que retenir de ce livre ? . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .197
Pour conclure . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .201
Table des matiŁres . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 203
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� Accuser les autres de ses malheurs, cela est d un ignorant.
N en accuser que soi-męme, cela est d un homme qui commence ą
s instruire.
N en accuser ni soi-męme ni les autres, cela est d un homme d�ją
instruit.
�pictŁte
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Introduction
Aucun conducteur sens� ne laisserait un de ses passagers s emparer du
volant pour conduire ą sa place et aller lą oł il veut. C est pourtant ce
qui se passe ą chaque fois que nous sommes harcel�s ou manipul�s.
Brutalement ou insidieusement, quelqu un nous impose de penser,
d agir, de vivre ou d aimer comme il ou elle le veut. En utilisant des
moyens qui nous paralysent, qui nous embrouillent ou qui nous empę-
chent de r�agir, le manipulateur envahit et saccage ainsi une part plus
ou moins importante de notre vie.
Quand on est gai et confiant un jour puis irritable, angoiss� ou apathi-
que un autre jour, on peut se r�signer en pensant que la vie est ainsi
faite. On peut aussi geindre, s apitoyer sur son sort ou s effondrer,
angoiss� et seul dans son coin. Mais cela ne change rien ą ce qui nous
pr�occupe ou nous accable.
Il est normal de conna�tre des moments de d�couragement, par exem-
ple lorsqu on est surcharg� de travail ou, au contraire, lorsqu on craint
d en ętre priv�. Il est tout aussi l�gitime de manquer de confiance ou de
douter lorsqu on est confront� ą l �chec, au conflit, ą la maladie ou ą
une situation apparemment sans issue. Mais bien souvent ces sympt�-
mes sont aussi la cons�quence directe d une forme de manipulation.
Certaines manipulations sont tellement dissimul�es ou perverses que
bien souvent la victime ne peut en d�celer l origine. Elle s accuse ą tort
et cherche en quoi elle pourrait ętre responsable de ce qui lui arrive.
A l inverse, d autres manipulations sont tout ą fait pr�visibles ; on se
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pr�pare, on jure que cette fois-ci on ne se fera pas � avoir . Mais on sait
aussi que l on sera incapable de r�sister au manipulateur et que l on
finira par lui c�der.
Cet ouvrage est destin� ą tous ceux et ą toutes celles qui en ont assez
de se faire marcher sur les pieds, assez d ętre trop gentils ou trop bons,
assez de ne pas pouvoir vivre leur vie, assez d ętre malheureux. En un
mot, ce livre s adresse ą tous ceux qui en ont assez de se faire manipu-
ler.
La manipulation n est pas une fatalit�. Personne n est oblig� de passer
sa vie ą suivre ou ą subir la volont� des uns ou des autres. Il est possible
de changer et de ne plus se laisser faire sans r�agir.
Pour mieux se d�fendre et pour ne plus se reprocher d avoir �t� trop
gentil, trop bon ou trop confiant, ce livre vise deux objectifs. Le premier
est de faire d�couvrir, ą travers de nombreux exemples, les diff�rents
aspects de la manipulation qui, pour la premiŁre fois, ont �t� class�s
de fa�on nette, claire et pr�cise. Il est en effet indispensable de bien
conna�tre les sympt�mes, les m�canismes et les ressorts des diff�rents
types de manipulation si l on veut esp�rer pouvoir s en d�fendre effi-
cacement.
Le deuxiŁme objectif de ce livre est d apporter des armes et des muni-
tions ą toutes celles et ą tous ceux qui s estiment victimes de harcŁle-
ment ou qui se sentent manipul�s (d une maniŁre ou d une autre) sans
savoir comment se d�fendre ou se sortir du piŁge dans lequel ils sont
tomb�s. On d�couvrira dans les diff�rents chapitres toutes les techni-
ques utilis�es par les manipulateurs ainsi que les moyens d y r�sister.
Les informations ainsi que les nombreux exercices et outils contenus
dans ces pages sont destin�s ą ceux qui veulent vraiment les mettre en
pratique. Que chacun en retienne ce qui lui conviendra le mieux pour se
d�livrer de ce qui le gęne et vivre ainsi plus libre et plus heureux.
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Manipulation : ne vous laissez plus faire !
� Groupe Eyrolles
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Partie I
Qu est-ce que
la manipulation ?
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Chapitre 1
Les trois types
de manipulation
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Vous avez dit manipulation ?
Avant de pouvoir r�soudre n importe quel problŁme, il faut commencer
par l identifier et chercher ą savoir comment il se pr�sente. Les mots
de manipulation ou de harcŁlement sont d un usage de plus en plus
courant. Les m�dias parlent sans cesse de manipulation �lectorale,
de manipulation de capitaux ou encore, de manipulation de l opinion
publique. Les projecteurs de l actualit�, un temps braqu� sur le harcŁle-
ment sexuel, se concentrent d�sormais sur le harcŁlement moral.
La manipulation a de multiples visages, parfois trŁs familiers. Le copain
qui s invite ą l improviste (sans se pr�occuper d un �ventuel d�range-
ment) ou celui qui nous emprunte r�guliŁrement des outils, des livres
ou de l argent sans jamais nous les rendre sont des manipulateurs. Le
collŁgue qui obtient le projet ou le poste qui devait normalement nous
revenir, la copine qui minimise toujours ce que l on fait ou enfin, cet
individu dont la conversation nous met � le moral dans les chausset-
tes : c est encore et toujours de la manipulation ! Est-elle in�vitable ?
Y a-t-il des personnes plus sensibles que d autres ą la manipulation ?
Est-ce un mal que l on doit subir en serrant les dents ou peut-on faire
quelque chose pour �viter les manipulateurs ou s en d�fendre ?
Avant de pouvoir r�pondre ą ces questions, il faut commencer par savoir
ce qu est la manipulation, de quoi elle est faite et comment elle fonc-
tionne. Ensuite et ą partir de ces bases solides, nous pourrons d�couvrir
les moyens et les outils ą mettre en S
uvre pour ne plus se laisser faire.
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Chapi t r e 1. Les t r oi s t y pes de mani pul at i on
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Fondamentalement, il existe trois types de manipulation qui se distin-
guent les unes des autres par l intention sp�cifique et particuliŁre du
manipulateur.
Dans un premier type de manipulation, l intention du manipulateur
est toujours bonne, utile ou agr�able pour celui qui en fait l objet.
Dans un deuxiŁme mode manipulatoire, l intention du manipula-
teur est �gocentrique. Ce dernier fait tourner le monde autour de
ses int�ręts personnels, sans se soucier des cons�quences pour ses
victimes.
L intention du manipulateur, dans un troisiŁme genre de mani-
pulation, est ą caractŁre parano�aque et vise toujours un objectif
destructeur et malveillant.
La manipulation Positive (type I)
L intention d une manipulation positive est syst�matiquement bonne,
utile ou agr�able. Męme s il ne s agit pas r�ellement d une manipula-
tion au sens oł on l entend habituellement, il est important d en parler,
ne serait-ce que pour mieux percevoir les autres manipulations douteu-
ses qui se cachent derriŁre des apparences na�ves, mielleuses ou faus-
sement amicales.
Faire un cadeau ou une surprise agr�able ą quelqu un correspond ą une
manipulation type I, mais offrir une bo�te vide ą un enfant pour son
anniversaire et rire aux �clats de sa d�convenue n est pas une manipu-
lation type I męme si l adulte affirme le contraire.
Ce premier type de manipulation (comme son nom l indique) contient
toujours une intention positive ; c est le contraire du chantage. Męme
lorsqu un parent exerce un peu de pression pour amener son enfant ą se
laver r�guliŁrement les dents ou lorsqu une infirmiŁre tient un discours
r�confortant, une seringue ą la main (n ayez pas peur, vous n allez rien
sentir.), l intention demeure bonne et va dans le sens du bien, du bon,
de l agr�able ou de l utile. La douce persuasion1 fait partie de ces mani-
pulations positives.
1. Traduction litt�rale de ce que les Anglais appellent sweet persuasion.
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Manipulation : ne vous laissez plus faire !
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Une mŁre de famille peut stimuler son enfant qui rechigne ą travailler en lui
disant : � Si tu finis ton devoir avant-midi, tu auras tout l aprŁs-midi pour
faire ce qui te pla�t, sinon, tu y passeras la journ�e sans te faire plaisir.
On peut aussi manipuler quelqu un en lui montrant les aspects positifs
de quelque chose qui lui d�pla�t : � �coute, je ne peux pas rentrer ą l heure
pr�vue parce que je suis oblig� de rester au bureau& Je sais que c est
ennuyeux, mais cela me permettra de rentrer plus t�t vendredi pour partir
en week-end.
Que l on appelle cela du marchandage, de la diplomatie, de la n�gocia-
tion, un simple conseil ou de la persuasion, il s agit toujours de mani-
pulation. Mais cela correspond ą une manipulation type I car l inten-
tion part du cS
ur et le manipulateur recherche d abord le bien de la
personne qui fait l objet de la manipulation.
Si par contre, l on veut vous faire croire que quelque chose est bon pour
vous alors que vous savez ou que vous sentez le contraire, soyez certain
qu il ne s agit pas d une manipulation type I. Lisez la suite pour ne plus
vous laissez faire !
La manipulation �gocentrique (type II)
L intention qui guide le manipulateur �gocentrique est la recherche de
son b�n�fice personnel. Il ne songe qu ą ses int�ręts, sans se pr�occu-
per des d�sagr�ments, de la gęne ou du malaise que sa conduite peut
causer ą autrui. Le manipulateur type II est banalement rus�, rou�,
trompeur, d�brouillard ou beau parleur. Il est souvent guid� par l app�t
du gain, du pouvoir ou de la renomm�e ; ne pensant qu ą lui, il agit
toujours �go�stement.
La manipulation de type II est celle dont nous sommes victimes quand
nous sommes tromp�s, manipul�s ou pi�g�s par quelqu un qui cherche
ą acqu�rir quelque chose qu il ne pourrait pas obtenir autrement.
Jean-Pierre, qui n avait pas de qualification particuliŁre, mais qui poss�-
dait beaucoup de charme et qui savait parler, faisait du porte-ą-porte pour
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vendre des encyclop�dies. Il r�ussissait trŁs bien car il avait d�couvert qu il
�tait trŁs convaincant auprŁs des personnes �g�es qui, se fiant ą sa bonne
mine, signaient le contrat sans savoir ą quoi elles s engageaient. Il ne se
pr�occupait pas de savoir si leurs faibles revenus leur permettraient de
payer des traites dont le total repr�sentait plus d un mois de salaire. L es-
sentiel pour lui �tait d avoir des contrats ; c �tait lą son gagne-pain.
Le manipulateur de type II, c est cet ami qui nous demande un
service ou de l argent en faisant en sorte que nous ne puissions pas
le lui refuser. C est aussi celui qui, pour montrer son esprit, envoie
des piques et se moque sans savoir s arręter lorsque cela devient
blessant. C est �galement l employ� qui met des b�tons dans les
roues de ses collŁgues pour se faire � bien voir ou pour obtenir une
promotion ą leur place. C est l enseignant qui terrifie sa classe pour
prouver sa puissance ou c est encore le journaliste qui dramatise un
sujet pour ętre certain que son reportage � damera le pion ą tous
ses concurrents. Aucun de ces personnages n agit pas par m�chan-
cet�. Fondamentalement, ils ne veulent nuire ą personne. Non, ils
pensent simplement ą leur int�ręt personnel, sans songer ou sans
trop se soucier des cons�quences.
Beaucoup de disputes ou de s�parations fracassantes sont dues ą ce
type de manipulateur. C est le mari � macho qui veut montrer son
autorit� et son ind�pendance en ne faisant que ce qui l int�resse,
sans tenir compte des attentes de son �pouse. En voulant prouver
qu il est le chef et que personne ne peut le commander, il ne voit
pas les bouleversements que son comportement provoque chez sa
compagne. Cet homme qui se croit si parfait sera tout surpris un
jour de la voir partir. Ą l inverse, la femme qui contredit ou qui d�va-
lorise r�guliŁrement son mari en public pour montrer qu elle n est
pas une femme soumise et qu elle a du caractŁre se r�vŁle ętre une
manipulatrice.
Les hommes politiques qui font des promesses ą tour de bras et qui,
une fois �lus ne les tiennent pas, sont des manipulateurs de type II,
au męme titre que les entreprises qui d�localisent en licenciant leur
personnel simplement pour augmenter les b�n�fices. Ces derniŁ-
res ne pensent qu ą leurs int�ręts, sans se soucier des catastrophes
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Manipulation : ne vous laissez plus faire !
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sociales ą venir. Un chef qui ne se sent pas ą la hauteur fait de la
manipulation de ce type pour imposer son autorit� d�faillante en
divisant pour mieux r�gner ou en pratiquant le favoritisme.
Le marketing est friand des manipulations �gocentriques, comme
en t�moigne l exemple suivant (exp�rience men�e par des cher-
cheurs en psychologie sociale)2.
En se voyant offrir un �chantillon de pizza ą l entr�e de leur supermarch�,
une personne sur deux acceptait d y go�ter. Mais si le d�monstrateur leur
touchait le bras en faisant sa proposition de d�gustation, ils �taient deux
sur trois ą accepter son offre et surtout deux fois plus nombreux ą mettre
ensuite cette męme marque de pizza dans leur caddy.
Personne ne possŁde d explication rationnelle susceptible d expliquer
ce ph�nomŁne, mais toucher le bras de quelqu un en lui faisant une
offre n en demeure pas moins une petite cause produisant de grands
effets, surtout pour le manipulateur.
Ce dernier exemple nous montre que certaines manipulations n ont
pas obligatoirement de cons�quences n�fastes. Malheureusement
la plupart de nos d�sagr�ments proviennent quand męme de
manipulations �gocentriques que nous n avons pas su pr�venir ou
auxquelles nous n avons pas su r�sister.
Sylvie re�oit sa vieille tante qui a souhait� venir passer quelques jours
chez elle. Mais en acceptant (ou plut�t en s abstenant de refuser cette
demande), elle ne pouvait imaginer la nature de l engrenage dans lequel
elle venait de mettre le doigt. DŁs le premier soir, la tante dit ą Sylvie :
� Demain nous commencerons par aller visiter cette exposition qui ouvre ą
10 heures, ensuite nous irons manger dans ton restaurant habituel, comme
�a, je verrai oł tu travailles et puis tu pourras utiliser tes tickets restau-
rants. L aprŁs-midi, nous irons faire les grands magasins et le soir nous
finirons dans un salon de th� car tu dois en conna�tre de trŁs bons. Tu sais,
2. Petit trait� de manipulation ą l usage des honnętes gens, Robert Joule et Jean Beauvois, �ditions
PUG, p. 172.
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je ne suis pas sortie en ville depuis trŁs longtemps et c est pour moi une
grande joie de passer quelques jours avec toi. Sylvie tente de protester,
d expliquer qu elle ne peut pas se lib�rer aussi facilement, mais sa tante
ne la laisse pas parler et lui explique qu elle se sent tellement seule depuis
la mort de son mari qu il faudrait ne pas avoir de cS
ur pour lui refuser un
si petit plaisir. Sylvie, touch�e, ne sait que r�pondre et sa tante en profite
pour ajouter : � Allez c est dit, on fait comme �a ! Au fait, qu est-ce qu on
mange pour le d�ner ? Tu sais, d habitude je ne mange pas beaucoup le
soir mais, pour une fois que je suis avec toi nous pourrions en profiter. Je
te laisse choisir le restaurant, je ne suis pas difficile et du moment que ce
n est pas trop bruyant, moi, tout me va.
Qu il s agisse de petits filous, de marketing, d hommes politiques,
d entreprises rapaces, de petits chefs, de collŁgues �go�stes ou de maris
� macho , le manipulateur type II agit en priorit� pour satisfaire ses
int�ręts et n a pas l intention de faire du tort ą qui que ce soit. EntiŁ-
rement concentr� sur ce qu il souhaite, il ne voit pas ou refuse de voir
les d�g�ts bien r�els que son comportement engendre. Cependant, on
peut discuter avec lui et le faire changer d avis en misant sur sa relative
honnętet� intellectuelle.
La manipulation Malveillante (type III)
Avec ce troisiŁme type (la manipulation Malveillante), nous entrons
dans le domaine du sournois, du glauque. Cette tentative consciente
et volontaire de destruction d autrui est extręmement dangereuse. En
effet, si l intention du premier type de manipulateur est positive et
celle du deuxiŁme �go�ste, l intention du troisiŁme manipulateur est
la destruction.
Ce dernier ne veut le bien de personne et il ne cherche pas n�cessaire-
ment son int�ręt personnel. Son unique et principal but est de d�truire
ce qui le menace ou ce qui lui para�t intol�rable ou ha�ssable.
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On peut r�sumer l intention de ce manipulateur du troisiŁme type en
affirmant que tout ce qu il entreprend est destin� ą vous abattre, ą
ruiner ce que vous faites ou ą d�truire un aspect de votre personnalit�
qui ne lui convient pas.
Les deux caract�ristiques de la manipulation type III
Cette manipulation est caract�ris�e par une intention malveillante et
perverse ainsi que par la dissimulation de ses attaques.
% Une intention malveillante et perverse
Quand il fait du tort ą quelqu un, le manipulateur mal intentionn�
pr�tend souvent le contraire et affirme qu il agit pour le bien de sa
victime ou pour un motif valable. L intention malveillante se cache
souvent derriŁre une apparente honnętet�.
Michel est �ducateur et s occupe d enfants handicap�s. Un jour, il a la
d�sagr�able surprise de voir les gendarmes entrer dans sa classe pour lui
poser des questions car sa femme, une manipulatrice avec laquelle il est
en train de divorcer, l accuse d avoir entretenu des relations incestueuses
avec ses petites filles de 6 et 8 ans. Il se d�fend et tente de se justifier. Mais,
pour obtenir la garde des enfants, son �pouse reprend et utilise tout ce
qu il dit pour � l enfoncer davantage. Elle pr�tend agir dans l int�ręt de
ses enfants. L accusation �tait bien s�r sans fondement, mais l affaire a
quand męme dur� plusieurs ann�es durant lesquelles il a �t� totalement
impossible ą Michel de rencontrer ses filles, hors la pr�sence d une assis-
tante sociale. Il a d�pens� toutes ses �conomies, a perdu tous ses biens, sa
maison, sa voiture, son mobilier et s est endett� afin de payer un avocat. Ą
cause de l accusation mensongŁre port�e par son �pouse, il lui a �t� inter-
dit de travailler avec des enfants mineurs et il a donc perdu son emploi.
AprŁs plusieurs ann�es de proc�dures, totalement ruin� et complŁtement
� d�moli tant moralement que physiquement, il est enfin reconnu inno-
cent. Le mal est fait et sa vie est d�finitivement bris�e. La manipulatrice a
gagn� sur tous les plans.
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 % La dissimulation des attaques
Le manipulateur s arrange toujours pour d�truire ses victimes sans se
faire remarquer d elles. Il d�truit, mais en le dissimulant ą ceux qu il
cherche abattre. Ce type de manipulation s apparente ą une destruction
discrŁte, silencieuse et sans visage pour ceux qui ne savent ou qui ne
veulent pas la voir.
Laure est chef de service et d�jeune tous les jours ą midi avec Christiane,
une collŁgue et amie. Elles profitent de ces moments de d�tente pour parler
de choses et d autres et aussi pour �changer des id�es ou des conseils,
lorsqu elles rencontrent des difficult�s particuliŁres. Progressivement,
Laure est mise sur la touche et voit ses responsabilit�s fondre comme neige
au soleil. AprŁs lui avoir r�guliŁrement reproch� des fautes sans fonde-
ments, son sup�rieur lui retire toutes ses responsabilit�s d encadrement et
la nomme ą un poste oł elle n a plus personne ą diriger. Longtemps, elle a
cherch� ą comprendre ce qui lui �tait arriv�. Elle parlait souvent avec Chris-
tiane de ce que son chef lui faisait subir. Elle tenta, mais en vain, d obtenir
des explications et chercha quelles �taient les raisons de sa disgr�ce. Elle
se sentait coupable et perdit confiance en elle. Un jour, enfin, elle constata
que son � amie Christiane assurait d�sormais ses anciennes fonctions et
reprenait ą son nom les projets qu elle avait initi�s. Laure r�alisa, mais un
peu tard, l origine de son malheur.
Dans un ouvrage pr�c�dent, nous avions d�ją abord� le comportement
malfaisant de celui qui n attaque pas ouvertement et qui emploie des
moyens d�tourn�s pour abattre sa victime. Nous parlions alors d hosti-
lit� dissimul�e3. Aujourd hui, nous compl�tons cette notion en donnant
le nom de manipulatueur ą celui qui adopte un tel comportement.
3. Cette attitude fait partie de la carte des comportements qui analyse et classe les comporte-
ments humains en rapport avec la motivation. Voir Gens qui rient, gens qui pleurent, du męme
auteur, �ditions Village Mondial, 2001.
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Manipulation : ne vous laissez plus faire !
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Le manipulatueur
% Ce qui le d�finit
Le manipulatueur est d un orgueil d�mesur� et trŁs m�fiant, il a
tendance ą raisonner faux.
Il ne respecte pas la personne et cherche ą l empęcher de vivre ą sa
maniŁre. Son objectif est de diminuer, de rabaisser, voire de d�truire
ses victimes. Pour parvenir ą ses fins, il emploie la d�sinformation, le
mensonge ou la calomnie.
Pour un observateur attentif, il est �vident qu il sŁme le trouble autour
de lui et qu il monte les gens les uns contre les autres. C est un expert
du harcŁlement moral qui intervient peu directement, pr�f�rant pous-
ser les autres ą agir ą sa place.
C est un l�che qui fait en sorte que ses victimes se sentent ą la fois
responsables et coupables de ce qu il leur fait subir et cela lui permet de
continuer ą d�truire en toute innocence.
On ne peut guŁre l impressionner, ni avoir prise sur lui ; il semble inat-
taquable et in�branlable ; il sait tout, conna�t tout. On voudrait pouvoir
se d�fendre et contre-attaquer, mais comme il terrorise les gens, ceux-ci
n y parviennent pas ou n osent pas. Quand ils tentent quelque chose
cela se retourne g�n�ralement contre eux, semblant ainsi donner raison
ą leur pers�cuteur.
Il se dit honnęte et juste, agissant pour votre bien ou pour une bonne
cause. Ce systŁme de d�fense implique que jamais il ne reconna�tra ses
torts. Quand il est pris en faute, il ne regrette rien ; il ne s excuse pas et
n �prouve aucune compassion pour ses victimes.
Parano�aque, il est trŁs souvent obs�d� par l id�e d ętre en danger. Cette
menace est pour lui tellement r�elle qu elle lui permet de justifier et de
l�gitimer ses actes malfaisants. C est ainsi que des gens sont amen�s
ą tuer et ą torturer au nom de leur foi, de leurs convictions ou de leurs
angoisses ; ils peuvent męme en �prouver de la fiert�.
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 % Un monstre !
Il est difficile d imaginer que des ętres humains puissent faire preuve de
tant de m�chancet� d acharnement et de haine. Une personne saine et
normale a beaucoup de mal ą concevoir que l on puisse nourrir de telles
intentions destructrices et n�fastes. C est aussi insens� que de s imager
soi-męme, en train de tuer, de torturer ou de violer. Cependant, de la
męme maniŁre qu il y a des assassins, des bourreaux ou des violeurs, il
y a aussi des ętres malveillants qui r�pandent le mal autour d eux.
Penser que de tels individus n existent pas dans notre entourage ou
croire qu ils vont se lasser et cesser leur entreprise de destruction pour
changer de strat�gie relŁve de l illusion. Pire, cette erreur de jugement
fortifie le manipulateur et le rend plus redoutable encore pour celui qui
croit de telles balivernes.
C est l ambigu�t� qui existe entre sa parole et son action qui rend le
manipulateur type III extręmement dangereux. Ce dernier peut trŁs
bien avoir une apparence agr�able et tenir des propos rassurants, tout
en agissant dans l ombre afin de monter les gens les uns contre les
autres et de g�n�rer ainsi d importants conflits.
Un manipulatueur peut ętre trŁs appr�ci� par son entourage et, dans
le męme temps, adopt� des comportements tout ą fait d�testables et
ignor�s de tous.
�l�onore 32 ans, attach�e de direction dans une grande entreprise, est r�gu-
liŁrement battue par un mari jaloux qui voudrait lui faire avouer qu elle le
trompe alors que cela est faux. Elle porte souvent des lunettes de soleil et
des vętements appropri�s pour qu on ne remarque pas la marque des coups
qu elle a re�us. Comme beaucoup de femmes battues, elle ne se confie ą
personne, de peur que son mari ne s en prenne ą ses enfants. Et puis, elle
aime son compagnon et ne veut pas le quitter. Elle souhaite pr�server sa vie
de couple et de famille. Avec le temps, la situation lui semble sans issue et
elle finit par sombrer dans la d�pression.
Un des r�sultats les plus courants de ce type de manipulation est le
sentiment de culpabilit� qui submerge la victime. En dissimulant ce qui
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Manipulation : ne vous laissez plus faire !
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se passe et ce qu elle subit, elle devient en quelque sorte la complice de
son bourreau.
Cette manipulation est, ą bien des �gards, monstrueuse ; elle est diffi-
cile ą d�noncer car, au sentiment de culpabilit� d�ją �voqu�, s ajoute
la honte �prouv�e par les victimes. Tel est souvent le sort des enfants
qui ont subi l inceste ou des actes de p�dophilie. Ą la souffrance des
s�vices subis s ajoute le sentiment de culpabilit� g�n�ralement impos�
par l adulte : � C est de ta faute, c est toi qui me pousses ą faire �a& La
culpabilit� fait insidieusement son chemin dans l esprit de la victime et
la conduit ą penser qu elle m�rite ses souffrances, que le manipulatueur
a raison de se comporter comme il le fait ou qu il agit dans son int�ręt.
% Qui est-il ?
Il a un visage anonyme et quotidien. Il peut ętre ce pŁre de famille qui
maintient femme et enfants sous une poigne de fer. Il les �crase sous sa
loi tyrannique ; il les empęche de penser et de vivre pour et par eux-mę-
mes ou de prendre la moindre initiative. Dans le męme temps, il affirme
haut et fort qu il est un parent responsable qui ne pense et qui n agit
que pour le bien de sa famille. C est le cas de cet homme qui a r�ussi
ą empęcher, discrŁtement et ą plusieurs reprises, le mariage de sa fille
avec des gar�ons qui, d aprŁs lui, n �taient assez bien pour elle.
Dans la vie de tous les jours et aux yeux de sa victime, le manipula-
tueur ne se fait pas sp�cialement remarquer. Si ą chacune de vos inter-
ventions, il lŁve les yeux au ciel et secoue la tęte de fa�on d�sesp�r�e
comme si vous veniez de dire la pire des absurdit�s c est parce qu il sait
que le temps joue pour lui et qu ą force de porter une infinit� de petits
coups discrets, il finira par d�truire la personne ou le comportement qui
le gęne.
% Comment agit-il ?
Le manipulatueur est obstin� comme les vagues de l oc�an qui, en
minant inlassablement la r�sistance des roches les plus solides, finis-
sent par faire s �crouler des falaises entiŁres. Il ne s arręte jamais en
chemin et ne recule devant rien pour d�truire ce qu il croit ętre une
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menace ou un danger car il a la conviction de se battre pour la bonne
cause.
Le manipulatueur utilise un v�ritable arsenal. Les remarques insidieu-
ses et d�valorisantes, les commentaires ind�licats et les mensonges
font partie, au męme titre que les plaisanteries, les petites piques et les
moqueries r�guliŁres, de ces armes trŁs performantes qui affaiblissent
et sapent le moral de celui ou de celle qu il vise.
Carole est un peu envelopp�e et en est complex�e. Une de ses collŁgues l a
remarqu� et, ą chaque rencontre, ne manque pas de lui faire une remarque
apparemment anodine : � Tu me parais bien en forme aujourd hui& Ta robe
te va trŁs bien et elle cache bien tes hanches& Tu comptes faire un r�gime
cet �t� ou tu pars en septembre ? As-tu song� ą te faire op�rer ? Reprends
donc un peu de g�teau& Cela fait rire les autres, mais pas Carole qui
fait pourtant semblant de s amuser avec les autres. Le soir, lorsqu elle se
retrouve seule dans son appartement, elle est d�sesp�r�e par sa faiblesse
et par son incapacit� ą effectuer un r�gime. Alors elle pleure et se console,
en mangeant du chocolat.
Le manipulatueur est cruel ; il aime faire mal en critiquant, en se
moquant ou en rabaissant sa victime, mais bien entendu, il ne supporte
absolument pas qu on lui fasse subir ce qu il impose aux autres ou qu on
lui rende la monnaie de sa piŁce. Il aime contr�ler, mais ne supporte pas
qu on puisse le contr�ler d une maniŁre ou d une autre. De son point de
vue, il pense que ce qui vous arrive n a que peu d importance, mais que
ce qui lui arrive est, par contre, toujours trŁs grave.
Le manipulatueur agit avec habilet�. Il mŁne une guerre secrŁte, sans
visage et dissimule si bien ses manS
uvres, qu il arrive que ses victimes
se trompent complŁtement de coupable. Dans ce cas, tant qu il ne sera
pas v�ritablement d�masqu�, il continuera son S
uvre de destruction,
en tirant les ficelles et sans que personne ne le remarque.
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Manipulation : ne vous laissez plus faire !
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Bernadette et Christian sont mari�s depuis plus de douze ans. Mais, depuis
quelques ann�es, ils ont de fr�quentes disputes. Elle lui reproche, notam-
ment, de ne penser qu ą son travail, de ne pas assez s occuper des enfants et
de lui laisser toute la charge de la maison. Lorsque les choses prennent trop
d ampleur, ils se calment, prennent du temps pour s expliquer et arrivent
ą trouver des terrains d entente. Mais, invariablement, les męmes problŁ-
mes ressurgissent, sous une forme l�gŁrement diff�rente. Aujourd hui, la
situation est devenue tellement grave qu ils en sont arriv�s ą envisager une
proc�dure de divorce.
En d�sespoir de cause, ils d�cident de se faire aider par un professionnel.
TrŁs rapidement, il appara�t que les disputes surviennent le plus souvent
aprŁs une visite ou un coup de t�l�phone de la belle-mŁre. En poursuivant
leur r�flexion, ils d�couvrent comment celle-ci met insidieusement de
l huile sur le feu en incitant sa fille ą harceler son mari car elle est jalouse
de voir leur couple tenir, alors qu elle-męme en est ą son troisiŁme divorce.
AprŁs avoir compris qui les manipulait et comment on les manipulait, il
leur a suffi d utiliser et de respecter quelques rŁgles simples pour retrouver
une vie calme et harmonieuse.
Le manipulatueur agit insidieusement, et ce, quelle que soit son enver-
gure ou l �tendue de son objectif. La manipulation type III est un monde
obscur et cruel dans lequel le manipulatueur a r�ellement l intention de
faire du tort, de blesser ou de d�truire une personne, une famille, un
service, une entreprise, voire un pays ou une civilisation (comme c est
le cas pour les terroristes internationaux). Dans l ombre, il poursuit son
travail de sape, en se cachant derriŁre les apparences trompeuses de la
puret�, de l innocence, de la fragilit� ou de l amicale pr�sence.
Le manipulatueur est un virus. Il est semblable aux cellules canc�reuses
qui se d�veloppent silencieusement en d�truisant lentement et syst�-
matiquement le systŁme de d�fense de ses victimes jusqu ą ce qu elles
s �croulent et soient incapables de r�agir. Le plus souvent, quand on
d�couvre sa pr�sence pernicieuse, il est d�ją trop tard.
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� AprŁs mon licenciement, j avais plac� toutes mes �conomies dans cette
petite imprimerie. Si je ne connaissais pas trop la technique, les employ�s
�taient de vrais sp�cialistes et je leur faisais entiŁrement confiance. Au
d�but, tout marchait bien. J avais des clients et les commandes arrivaient
r�guliŁrement. J ai embauch� de nouveaux employ�s et puis soudain, je me
suis aper�u que plus rien ne fonctionnait. Je ne sais pas comment cela est
arriv�, mais il y a eu beaucoup de cong�s maladie, un employ� est męme
mort. En raison d erreurs incompr�hensibles, certains travaux ont d� ętre
refaits ą nos frais. Une machine a br�l�, sans que l on comprenne vraiment
pourquoi. Enfin, nous avons perdu de plus en plus de clients, ą cause de
rumeurs qui circulaient sur l entreprise.
Mon moral est au plus bas. Un jour, je me sens battante et bien d�cid�e ą
lutter contre le mauvais sort et puis, le lendemain, je ne vois pas d issue.
J ai l impression que je n y arriverai jamais et je me sens coupable d avoir
rat� quelque chose. J ai envie de tout abandonner, tellement je me sens
d�sesp�r�e. R�cemment, j ai pris ma voiture et j ai roul� ą fond sur l auto-
route, pendant quatre cents kilomŁtres, sans savoir oł j allais. Quand j ai
r�alis� que je cherchais ą me supprimer, je me suis arręt�e et j ai pleur�
pendant deux heures. (T�moignage)
AprŁs avoir fait appel ą un consultant ext�rieur, il est rapidement apparu
que deux personnes se trouvaient syst�matiquement impliqu�es ą chaque
incident. Ensuite, le test de confiance a permis de rep�rer, avec certitude, le
v�ritable manipulatueur. Enfin, en utilisant et en mettant en S
uvre quel-
ques rŁgles et principes simples, le problŁme fut rapidement r�gl� et les
affaires reprirent.
Il ne s agit pas de se demander si cela est possible, ni męme si de tels
personnages existent. La question est de savoir comment les rep�rer
pour les �viter ou s en d�fendre.
Les tests du troisiŁme chapitre sont lą pour aider le lecteur ą savoir
avec certitude qui l attaque et comment on l attaque. Il sera alors beau-
coup plus facile de se d�fendre et d utiliser les outils pr�sent�s dans la
derniŁre partie de cet ouvrage.
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Manipulation : ne vous laissez plus faire !
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Attention aux confusions !
La simple lecture d une encyclop�die m�dicale entra�ne, chez certains,
la certitude d ętre atteint de la maladie qu ils sont en train d �tudier. Ils
en ressentent les sympt�mes et les plus hypocondriaques iront jusqu ą
consulter un m�decin. Ce ph�nomŁne est courant chez les �tudiants en
m�decine, en psychiatrie ou en psychologie.
La manipulation type III est un sujet lourd et troublant qui a tendance
ą plonger celui qui l aborde dans une certaine confusion. C est ainsi que
certains lecteurs pourraient se laisser aller ą penser qu ils sont cern�s par
la manipulation. Ils pourraient �galement soup�onner tout le monde de
vouloir les harceler dŁs qu ils sont contrari�s ou simplement contredits.
Cette maniŁre de se poser en victime ne fait qu aggraver les choses ou
attire les ennuis comme le paratonnerre attire la foudre.
La manipulation type III, dont le harcŁlement moral fait partie, repose
sur la volont� originelle du manipulateur de nuire ou de d�truire. Mais
il ne faut pas confondre cette volont� premiŁre qui caract�rise le mani-
pulatueur avec les cons�quences d une intention manipulatrice d un
autre type.
B�n�dicte a l impression que son directeur ne lui fait plus confiance et qu il
cherche ą obtenir son d�part. Il restreint ses activit�s et contr�le tout ce
qu elle fait ; il n�glige de l informer de ce qu elle devrait savoir et ne tient
pas compte de ce qu elle dit. Ą la moindre difficult�, au moindre dossier
�gar� ou dŁs que quelque chose ne va pas, il commence par la culpabiliser
puis, il la discr�dite aux yeux du personnel.
B�n�dicte, jadis si battante, est d�sormais complŁtement d�courag�e.
Elle se sent rabaiss�e, m�pris�e, humili�e et ne peut retenir ses larmes
lorsqu elle �voque sa situation. Elle cherche bien ą se d�fendre, mais plus
elle s attaque au problŁme, plus elle se sent submerg�e par ce qui lui arrive
et moins elle a le sentiment de pouvoir �chapper ą cet �tat de victime de
harcŁlement moral qu elle a d�fini elle-męme. Un jour, elle apprend par
hasard que son patron cherche ą la faire partir, non pas parce qu il lui
en veut ou qu il cherche ą la d�truire, mais tout simplement parce qu il
voudrait embaucher sa ma�tresse ą sa place.
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Ą compter de ce jour, B�n�dicte est transform�e. Elle r�alise que c est son
directeur qui a un problŁme et qu elle n a rien ą se reprocher ! C est ainsi que
la d�couverte de la v�ritable intention de son chef transforme une redouta-
ble manipulation de type III en une simple manipulation de type II.
Au lieu de se maintenir en position de victime et ainsi de s attirer des ennuis,
elle arręte de douter, de se remettre en question ou de chercher en elle les
raisons profondes des dysfonctionnements. Au fur et ą mesure qu elle
cesse de penser � harcŁlement moral , elle �chappe �motionnellement aux
attaques de son chef. Elle n est plus paralys�e par cette terrible sensation
d ętre la proie d un destructeur pervers qui ne songerait qu ą l �liminer.
En r�alisant qu elle est confront�e ą un manipulateur type II, B�n�dicte vit
exactement les męmes situations, mais d un cS
ur bien plus l�ger. Main-
tenant qu elle n a plus peur, elle sait qu elle va pouvoir s affirmer, discu-
ter, n�gocier et trouver avec son patron une solution ą leur problŁme ; cela
n aurait jamais �t� possible avec un v�ritable manipulatueur qui ne pense
qu ą d�truire sans jamais se remettre en question.
Le harcŁlement moral est un genre de manipulation de type III qu il faut
savoir reconna�tre et d�masquer. Cependant, il est facile de se tromper
et d accuser ą tort, en oubliant de tenir compte de l intention v�ritable
du manipulateur. Il faut pour cela savoir �largir son champ de vision.
� Je l ai quitt� parce que j avais l impression qu il m empęchait de vivre.
Quand il �tait lą, c est comme si je n avais plus assez d air pour respirer. Ce
n est qu aprŁs que j ai appris qu il avait une ma�tresse. Si je l avais su plus
t�t, je me serais certainement moins culpabilis�e et j aurais pu discuter
avec lui pour essayer de comprendre ce qui n allait pas entre nous. Cela
n aurait peut-ętre rien chang� au r�sultat, mais au moins je ne me serais
pas sentie si mal durant toute cette �poque. Nous nous serions certaine-
ment s�par�s plus sereinement. (T�moignage)
En matiŁre de manipulation la frontiŁre entre ce que l on imagine ętre
la r�alit� et la r�alit� elle-męme est souvent floue et incertaine. Cette
ambigu�t� peut aussi ętre cr��e volontairement comme en t�moigne
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cette lettre faussement courtoise, r�dig�e par un v�ritable manipula-
teur type III, en r�ponse ą un message de rupture.
� Les relations sont des �tapes dans la vie, on a le droit de les interrompre.
C est d ailleurs exactement ce que je d�sire ą propos de la n�tre. Cepen-
dant, je ne me permettrais pas de la salir et de la qualifier n�gativement
comme tu le fais. Pour ce qui concerne mes plantes que tu t �tais engag�e
ą soigner et que tu as laiss�es mourir, saches que pour ce qui me concerne,
je mets toujours un point d honneur ą veiller sur ce que l on me confie. Tu
avais le droit de refuser de me rendre ce service. On a le droit de dire non, y
compris aux gens que l on aime. Mais ne culpabilise pas, je me remettrai de
cette perte. Concernant notre s�paration, ton point de vue est respectable,
męme si je le trouve un peu n�gatif. Et je me demande s il faut s appeler
comme je m appelle pour t emmerder ou si c est toi qui as un problŁme avec
les autres. Peut-ętre suis-je trop orgueilleux, mais j avais cru avoir trouv�
les mots et d�fini les situations susceptibles de te prouver que, sans pour
autant se  pomper ou s arracher quelque chose, chacun peut apporter ą
l autre. Maintenant, je me rends compte que cela est faux, surtout lorsque
dans le couple, l un des deux n est pas clair ou bien qu il manipule l autre
afin d obtenir ce que le premier ne peut pas donner. (Extrait de lettre).
Ce dernier exemple m�rite d ętre analys� avec attention.
Le manipulateur type III culpabilise et rabaisse l autre pour se grandir :
� & je ne me permettrais pas de la salir et de la qualifier n�gativement
comme tu le fais.
Il manie le mensonge et la culpabilisation : � & je mets toujours un point
d honneur ą veiller sur ce que l on me confie.
Il pratique aussi la d�sinformation et toujours la culpabilisation : � On
a le droit de dire non, y compris aux gens que l on aime. Mais ne culpabilise
pas, je me remettrai de cette perte.
Il d�valorise et rabaisse ą nouveau : � Et je me demande s il faut s appeler
comme je m appelle pour t emmerder ou si c est toi qui as un problŁme
avec les autres.
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Enfin, il inverse les r�les, cr�e la confusion et pr�tend ętre irr�procha-
ble : � & surtout lorsque, dans le couple, l un des deux n est pas clair ou
bien qu il manipule l autre afin d obtenir ce que le premier ne peut pas
donner.
Ą RETENIR
Ces trois exemples montrent que c est bien l intention du manipulateur (et
non ses paroles ou ses gestes) qui d�termine sa dangerosit�. Il est donc
indispensable de parfaitement bien comprendre le type de manipulation
dont on est victime avant de pouvoir utiliser les outils qui correspondent
le mieux ą la situation.
L essentiel de ce chapitre
Le manipulateur positif (type I) a toujours de bonnes intentions
envers la personne manipul�e.
L intention du manipulateur �gocentrique (type II) est �go�ste ; il ne
se soucie pas de ceux qu il manipule.
Le manipulateur malveillant (type III) ou manipulatueur, a toujours
une intention nuisible et destructrice. Il agit g�n�ralement dans
l ombre.
Ces distinctions sont importantes, car avant de pouvoir traiter
correctement un problŁme il faut ętre capable de bien compren-
dre ses donn�es. Ne dit-on pas qu un problŁme bien pos� est d�ją
ą moiti� r�solu ? Lorsqu un dealer incite un jeune ą go�ter de la
drogue, en lui disant qu il ne cherche qu ą lui faire plaisir ou qu il
lui fait un cadeau parce qu il est sympa, ce n est pas de la manipula-
tion de type I. Il faut ętre bien na�f pour croire qu une manipulation
type I puisse rester positive dŁs lors qu elle est utilis�e par un mani-
pulateur de type II ou III. Il peut arriver qu une personne fasse du
mal ou du tort ą une autre sans en avoir l intention. Dans ce cas, il
s agit d une manipulation �gocentrique de type II et le responsable
�prouvera des remords et des regrets dŁs qu il acceptera d ętre mis
en face des faits.
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Manipulation : ne vous laissez plus faire !
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 Dans les manipulations malveillantes, les choses n arrivent jamais
par hasard. Bien que le manipulateur s en d�fende, il y a toujours
volont� de blesser, de d�truire ou de porter pr�judice. Le manipula-
tueur ne reconna�t que trŁs rarement les faits. Il ne s estime jamais
coupable. Il n �prouve ni remords ni compassion envers ses victi-
mes. On peut arriver ą discuter ou ą n�gocier avec un manipulateur
type II car il d�sire �go�stement quelque chose pour lui-męme ; on
ne le peut pas avec un manipulateur type III dont l objectif premier
est de d�truire ce que nous sommes ou ce que nous faisons.
Pour ne plus se laisser faire et utiliser les outils correspondants au
problŁme, il est essentiel de bien rep�rer le type de manipulateur
dont on est victime sans le confondre avec un autre. Chaque mala-
die a son remŁde, mais prendre des m�dicaments sans prescription
pr�cise s avŁre bien souvent pire que le mal.
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Chapitre 2
Reconna�tre
un manipulateur
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Comment reconna�t-on un manipulateur ?
On pourrait penser que les manipulateurs sont faciles ą reconna�tre et
que leurs actes suffisent ą les d�masquer. Malheureusement les choses
ne sont pas aussi simples. Si la manipulation est facile ą rep�rer chez
les autres, il est en effet beaucoup moins �vident de s en rendre compte
lorsqu on en est soi-męme victime. Il suffit d ailleurs de faire un petit
effort de m�moire pour constater qu il faut souvent un certain temps
avant de r�aliser qu on a �t� manipul�.
Quelle que soit l intention qui le guide, le manipulateur est habile ą
cacher ses manS
uvres. Qu il soit de type II ou de type III, il męle le vrai
et le faux, la sinc�rit� et la duplicit�, la spontan�it� et le calcul. Ses atti-
tudes et son comportement sont souvent difficilement perceptibles
pour un S
il non averti ; il sait s entourer de suffisamment de mystŁre
pour tromper le monde.
En d�crivant les comportements et les attitudes les plus communes
aux diff�rents types de manipulation ce chapitre veut amener le lecteur
ą devenir beaucoup plus attentif au moindre signal de danger. Sans
tomber dans la parano�a et voir des manipulateurs partout, l objectif
est d acqu�rir suffisamment d informations pour ne plus se faire duper
en restant sourd et aveugle face ą des sympt�mes �vidents.
La d�tection de l un ou de l autre de ces sympt�mes devrait suffire ą
alerter notre attention et ą �veiller notre m�fiance. Mais il faut cepen-
dant faire attention ą ne pas tomber dans l excŁs inverse en accusant
n importe qui. Quelqu un de sain peut parfois adopter un comporte-
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Chapi t r e 2. Rec onna� t r e un mani pul at eur
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ment manipulatoire ; cela n en fait pas pour autant une personne
dangereuse.
Un v�ritable manipulateur se distingue par son intention ainsi que par
l usage constant et r�gulier qu il fait de l un ou de l autre des comporte-
ments que nous allons d�crire.
Le reconna�tre ą sa fa�on particuliŁre
de communiquer
Il parle de maniŁre d�tourn�e
Il n affirme jamais rien de fa�on cat�gorique, mais il est trŁs habile pour
parler de ce qui ne va pas et pour semer le doute dans l esprit de ceux
qui l �coutent.
Ainsi, cette femme ą l air trŁs sympathique et ne dit jamais directement
du mal de qui que ce soit. Pourtant elle est trŁs habile ą laisser sous-
entendre ce qu elle veut, ne disant jamais clairement ce qui se passe ou
dissimulant l essentiel de son discours sous des propos mielleux.
� Vous savez, je suis all�e voir ma niŁce et son mari dans leur nouvelle
maison. C est vraiment un beau pavillon, mais il y a beaucoup de travail ą
faire. Ma niŁce se plaint un peu car les travaux n avancent pas beaucoup.
Au fait, je n ai pas pu voir son mari car il faisait la sieste et il ne fallait pas
le d�ranger. C est dommage, car il est adorable. Il a de l or dans les mains
et veut tout faire par lui-męme, mais pour r�ussir, il faut se lever t�t&
Un bon manipulateur diffuse les rumeurs ou v�hicule les pires calom-
nies de fa�on naturelle et sans jamais � avoir l air d y toucher . Il est
difficile, dans ces conditions, d imaginer qu il puisse en ętre l auteur.
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Manipulation : ne vous laissez plus faire !
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Il adore les comm�rages
Alors qu il n�glige g�n�ralement de transmettre les bonnes nouvelles,
le manipulateur retient toutes les mauvaises qui passent ą sa port�e ; il
les amplifie avant de les transmettre ą d autres, avec d�lectation.
Denise parle ą ses amies d un ancien collŁgue qu elles ont connu et qu elle
a crois� par hasard : � Maintenant il para�t qu il gagne bien plus que nous,
mais il est toujours en d�placement et ne voit plus sa famille. Si vous voulez
mon avis, son mariage ne va pas durer bien longtemps, on ne peut pas ętre
ą la fois au four et au moulin& Enfin, c est ce que tout le monde dit !
Il exprime clairement ce que l on tait d ordinaire
Il fait ainsi passer des messages sous couvert de la franchise, en feignant
la na�vet� ou l inattention. � Oh excusez-moi, j ai encore gaff�. Je suis
vraiment d�sol�e& , dira par exemple cette manipulatrice pour dissi-
muler le mal qu elle vient de faire en l�chant, apparemment par inad-
vertance, ce qu elle aurait d� taire.
Il n assume ni ses paroles, ni ses actes
Le manipulateur n est jamais en position de se sentir responsable. Si
l on tente de le d�masquer, en l accusant ouvertement de dire du mal de
quelqu un ou de transformer ses remarques insidieuses en affirmations
pr�cises, il s indigne imm�diatement et peut contre-attaquer.
� J ai vu Jean l autre jour. Vous savez, il para�t qu il a de gros problŁmes
avec sa femme. On m a dit qu elle se plaignait d ętre �touff�e et de ne rien
pouvoir faire toute seule. Moi je trouve qu il est adorable et qu elle a bien
de la chance d avoir un mari comme �a.
 Vous pensez qu il est trop jaloux ?
 Comment pouvez-vous dire une chose pareille, je n ai jamais dit cela !
Vous avez l esprit vraiment mal tourn� pour me pręter de telles intentions.
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Chapi t r e 2. Rec onna� t r e un mani pul at eur
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Ah les gens sont vraiment mauvaises langues ! Si on les �coutait, ils feraient
se battre des montagnes.
En retournant les questions et en s appuyant sur des principes g�n�raux
(invent�s pour l occasion) ou sur des proverbes, le manipulateur atteint
son but sans se d�masquer. Ą l entendre il n affirme rien et ne fait que
r�p�ter ce que disent la rumeur publique ou le bon sens.
Il n �voque que des g�n�ralit�s
Le manipulateur est un sp�cialiste de la d�sinformation qui a l habitude
de maquiller ses comm�rages en les dissimulant : � On dit que& Il para�t
que& Tout le monde sait bien que& . Ainsi peut-il faire croire qu il ne
fait que r�p�ter ce que tout le monde sait ou devrait savoir. Cette fa�on
de ne jamais dire je, donne plus de poids et de (fausse) v�racit� ą ses
propos.
G�n�raliser une information la rend plus solide, plus cr�dible et surtout
orpheline car celui qui la re�oit ne pense pas ą la mettre en doute et
oublie d oł il tient cette nouvelle. C est ainsi que naissent les rumeurs
dont on ne sait plus l origine.
Jean est un repr�sentant en portes blind�es. Il est aussi un manipulateur
de type II qui r�ussit trŁs bien professionnellement car il sait suffisamment
inqui�ter les personnes qu il visite en affirmant des g�n�ralit�s inv�rifia-
bles : � Tout le monde sait bien que nous ne sommes plus en s�curit�, de
nos jours& Personne ne peut se croire ą l abri des cambriolages& Vous avez
d� remarquer, vous aussi, qu il y a de plus en plus d agressions autour de
vous& AprŁs avoir instaur� un climat de peur, il est trŁs facile ą Jean de
proposer ses produits et de gagner un nouveau client qui le remerciera
bient�t de l avoir si bien prot�g�.
Il ne sait pas �couter
Il ne s int�resse qu ą lui. Il peut vous parler de ses problŁmes pendant
des heures sans que vous puissiez placer un mot ou vous d�barrasser
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Manipulation : ne vous laissez plus faire !
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de lui. Il est �galement capable de pręcher le faux pour savoir le vrai et
endort ses victimes sous un flot ininterrompu de paroles.
L�a travaille dans une grande administration et elle a une maniŁre bien ą
elle pour obtenir des renseignements sans jamais poser de questions direc-
tes. Ainsi, ą chaque fois qu elle voit une tęte nouvelle, elle affirme avec une
grande assurance : � Alors c est vous le nouveau comptable ! L autre se
justifie alors imm�diatement et r�tablit la v�rit� en lui disant : � Oh non,
je viens d ętre embauch� au service informatique . Ensuite L�a commence
son entreprise de manipulation, en d�formant l information qu elle trans-
met ainsi : � Il para�t qu ils ont encore embauch� un nouveau au service
informatique. Ce sont toujours les męmes qui b�n�ficient de personnel
suppl�mentaire. Nous, c est toujours pareil, il faut qu on se d�brouille et
qu on fasse toujours plus avec moins de monde.
Il n appr�cie pas ce qui est clair et simple
Dans son d�sir de montrer qu il sait tout sur tout, le manipulateur
s �parpille sans rien approfondir. Il ne prend aucune d�cision. Par contre,
il sait trŁs bien critiquer ce que font les autres et mettre le doigt sur les
dysfonctionnements.
Thierry est ainsi fait, que ce soit dans son travail ou en famille, il ne propose
jamais rien d original et attend que les autres se soient engag�s pour cher-
cher ce qui ne va pas, adresser des commentaires ou se lancer dans la criti-
que. Sur la route, lorsque c est � elle qui conduit, il n arręte pas de lui
faire des remarques : � Fais attention ! Acc�lŁre, tu n arriveras jamais ą le
doubler& Surveille ton r�troviseur& Ne roule pas si pręt ! Si elle choisit de
prendre une route et qu ils tombent sur un embouteillage, il lui reprochera
son choix en lui disant : � Je n ai rien voulu dire pour ne pas faire d histoire,
mais moi, je n aurais jamais pris cette route car tout le monde sait bien
qu il ne faut pas passer par lą. Et puis, si j avais donn� mon avis tu aurais
fait le contraire.
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Ą RETENIR
Un manipulateur est trŁs habile pour parler de ce qui ne va pas et pour
semer le doute dans l esprit des autres. Il ne parle que par g�n�ralit�s ;
il suggŁre des rumeurs ou v�hicule des calomnies (sans jamais avoir l air
d y toucher) ; il ne sait pas �couter et n assume pas la responsabilit� de
ses paroles ou de ses actes. Enfin, il pręche le faux pour savoir le vrai et
pr�fŁre ce qui est � tarabiscot� ą ce qui est clair et simple.
Le reconna�tre au type de relation
qu il entretient avec autrui
Le manipulateur d�valorise et rabaisse
Quoi que l on fasse, ce n est jamais assez bien. Il conna�t ou fait mieux
que les autres ; il ne fait aucun compliment, mais trouve toujours le
petit d�tail qui lui permet de dire que ce n est pas parfait.
Le manipulateur d�truit souvent de maniŁre insidieuse et ne peut s em-
pęcher de critiquer. Il aimerait tout contr�ler, mais comme il ne peut pas
y arriver, il montre sa puissance en pointant la faiblesse ou les erreurs des
autres. Si l on est fier de ce que l on a accompli, il trouvera un pr�texte
pour nous rabaisser et nous d�valoriser. Lorsqu un parent adopte ce
type de comportement avec son enfant (ou un chef avec son employ�),
il d�truit, et pour longtemps, le capital confiance de sa victime.
Il a suffi de quelques mois ą Jeanne, une secr�taire confirm�e pour perdre
confiance en elle ą force d ętre critiqu�e et rabaiss�e par un chef brouillon,
qui se contredisait sans vergogne pour mieux lui reprocher les erreurs qu il
commettait lui-męme.
H�lŁne ne parle jamais la premiŁre et attend que ses collŁgues fassent des
propositions pour ensuite critiquer ce qui est propos�. Elle relŁve la moindre
faute ou le plus petit dysfonctionnement, mais elle le fait avec tellement de
justesse que tout le monde pense qu elle est utile au groupe. Avec le temps,
ses collŁgues finissent par douter d eux-męmes et de leurs comp�tences
sans se rendre compte qu ils sont victimes d une manipulation.
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Voici comment une mŁre � encourage son fils, de retour de sa premiŁre
le�on de clarinette : � Tu te donnes bien du mal, ce n est pas facile, mais
c �tait mieux hier . Puis, s adressant ą son mari, elle ajoute : � Je suis s�re
qu il va y arriver, il fait beaucoup d efforts, mais c �tait mieux hier& .
�cS
ur� d ętre syst�matiquement critiqu� pour ses fausses notes et de ne
jamais recevoir de compliments pour les progrŁs r�alis�s, il d�cidera rapi-
dement d arręter la musique.
Le manipulateur ne s int�resse pas aux autres
Par contre, ce qui lui arrive est d une gravit�, d une importance extręme
et m�rite l attention de tous.
Lorsque le manipulateur, dans son cadre familial est pr�occup� par un
problŁme quelconque, toute sa famille doit se mettre au diapason de
son �tat �motionnel. Femme, mari ou enfants savent qu il faut devenir
transparent pour ne pas attirer sa colŁre. Mais chacun sait aussi que le
manipulateur finit toujours par trouver un pr�texte pour d�charger sa
fureur.
C est un �craseur d ego qui sait tout mieux que tout le monde. Il a
toujours une aventure, une histoire ou une anecdote plus impression-
nante que la v�tre pour vous amener ą penser que vous ętes petit,
minable ou sans int�ręt.
Il est entour� de gens qui vivent dans la peur,
la crainte et l �chec
Au travail, entre amis ou en famille on appr�cie de vivre dans une
ambiance agr�able. Bien s�r, il arrive qu il y ait des conflits, des cris
et des disputes, mais globalement les gens savent se parler, ils ont
confiance les uns envers les autres et se sentent libres de vivre et d en-
treprendre.
Lorsqu il y a manipulation, l ambiance est lourde et les gens n osent
plus se parler ; les visages se ferment et les gens s isolent dans leur
souffrance. Les enseignants savent que lorsqu un enfant s isole, se
renferme sur lui-męme, ne participe plus ą la classe et communique
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difficilement, c est le signe qu il se passe quelque chose de grave (g�n�-
ralement li� ą la maltraitance).
Dans le monde du travail, on peut ętre certain de la pr�sence d un mani-
pulateur ą partir de certains sympt�mes particuliers :
les gens vont mal ;
l atmosphŁre est lourde et pesante ;
il y a beaucoup d absent�isme et d arręts maladie ;
les nouveaux ne restent pas et les anciens cherchent ą partir ;
il y a beaucoup de rumeurs et de comm�rages ;
les gens se surveillent, se jalousent et s accusent mutuellement ;
on ressent plus ou moins fortement un manque de direction ;
les d�cisions semblent ętre prises au coup par coup ;
les promesses ne sont pas tenues ;
des clans se forment et s affrontent ;
les r�sultats baissent ou restent d�sesp�r�ment faibles ;
le personnel est d�motiv� et ne croit plus ą rien ;
les projets aboutissent rarement ou difficilement ;
il semble impossible de pouvoir redresser la barre&
Il sŁme la pagaille et la zizanie
Pour imposer son pouvoir, son savoir ou ses connaissances, le manipu-
lateur supprime ce qui marche bien et impose des choses complexes et
� tarabiscot�es qui fonctionnent mal ou qui perturbent grandement
l activit� de tous. Il investit son �nergie dans de vaines entreprises et il
dispense couramment des reproches injustifi�s. Il donne son avis sur
tout et fait douter les autres en affirmant des � �neries avec le plus
grand aplomb.
Plus sournoisement, le manipulateur mise sur l ignorance ou le manque
d exp�rience des autres pour mieux asseoir sa sup�riorit�, gr�ce ą ce
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type de remarques : � Tu verras quand tu auras mon �ge& Ce n est pas
aux vieux singes qu on apprend ą faire la grimace& Quand tu auras fait
tes preuves, tu pourras parler&
Henri appartient ą cette cat�gorie de personnages. Ą peine arriv� dans son
nouveau poste, il commence par supprimer tout ce qu avait accompli son
pr�d�cesseur et instaure des rŁgles compliqu�es qui n ont pas d autres
raisons d ętre que celle de marquer son pouvoir. Il considŁre n importe
quelle remarque ou commentaire comme une attaque personnelle. Pour
conserver son autorit�, il divise pour r�gner. Ainsi, lorsqu il est seul avec
Paul, il critique ce que fait Pierre qui est en place depuis 12 ans. DŁs qu il est
avec Pierre, il laisse entendre ą ce dernier ce qu il pense de Paul qui vient de
sortir de l �cole. Ensuite, il les laisse se d�chirer.
Ą RETENIR
Un manipulateur aime diminuer, rabaisser, critiquer les autres qui
g�n�ralement vivent dans la crainte et dans l �chec ; il sŁme la pagaille et
la zizanie et ne s int�resse qu ą lui. Tout cela implique qu il vive entour�
de gens tristes, inquiets ou en mauvaise sant�.
Le reconna�tre ą sa morale et
ą son �thique
Il est menteur, tricheur et malhonnęte
Mais il le fait avec tellement d aplomb et de naturel qu on a du mal ą
y croire. Il est capable de se contredire ou de d�savouer ce qu il vient
d affirmer quelques minutes auparavant. Il utilise �galement l art de la
calomnie avec une rare maestria.
Pour accuser un chef de service dont il ne supportait pas la comp�tence,
ce directeur d h�pital disait, au sein męme du conseil d administration,
que cette personne avait commis un nombre incalculable de fautes profes-
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sionnelles sans jamais, et pour cause, en citer une seule. Sa perversit� �tait
tellement ressentie par tous que jamais personne n a os� lui demander
de citer ses preuves. La peur qui r�gnait �tait telle que chacun ne pensait
qu ą se prot�ger et que personne n a jamais os� le d�fier ou simplement le
contredire.
Męme en jouant aux cartes, R�mi avait horreur de perdre et ą chaque fois
que cela arrivait, il accusait sa femme de mal jouer en rappelant la chrono-
logie des plis avec la plus grande mauvaise foi, męme (et surtout) s il �tait
ą l origine de la faute.
Un autre manipulateur qualifiait les jeux de carte d occupations intelligen-
tes lorsqu il gagnait et de jeux de hasard lorsqu il perdait.
Ce pŁre devenait tellement d�sagr�able lorsqu il perdait, que ses enfants
trichaient pour le laisser gagner.
Il abuse de son autorit�
Le manipulateur a beaucoup de mal ą respecter les rŁgles qu il impose
lui-męme aux autres. En sa qualit� de chef, il impose ą ses collabora-
teurs des proc�dures qu il ne les respecte pas pour lui-męme. Plus grave
encore ! Certains abusent de leur autorit� ą des fins perverses comme
certains prętres, enseignants ou �ducateurs accus�s de p�dophilie.
Ceux-lą sont de v�ritables manipulatueurs.
Il est entęt�
Son exp�rience est la seule valable et ses jugements sont sans appel.
Toujours d�bord�, il se dit surcharg� de travail, mais en y regardant de
plus prŁs, on constate que son incomp�tence, son manque d organisa-
tion et son d�sir de tout contr�ler (en refusant de d�l�guer) le font se
noyer dans un verre d eau.
Ce chef de service en milieu hospitalier avait impos� un nouveau roule-
ment des heures de pr�sence sans jamais consulter le personnel. Il refusait
toute discussion et avait pour doctrine de r�pondre syst�matiquement
non ą tout ce qu on lui demandait. Pour lui : � C est ainsi que l on montre
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qu on est un chef, sinon on se laisse mener par le personnel et l on perd
son autorit� ! . En quelques semaines, son service a atteint un taux record
d absent�isme. Face ą cette situation complexe, et au lieu de remettre en
cause sa maniŁre de faire, il a impos� encore plus fermement les d�cisions
qu il prenait arbitrairement dans la solitude de son bureau.
Lorsque quelque chose ne va pas, une personne normale prend du recul
pour analyser la situation et chercher une solution. Ą l inverse, le mani-
pulateur se r�vŁle incapable de reconna�tre ses erreurs et de changer de
strat�gie. C est ce qui explique que, lorsqu il rencontre une difficult�, il
accuse toujours les autres de ce qui arrive et qu il refait ensuite, mais
ą plus grande �chelle, les męmes erreurs qui l ont men� dans l impasse
oł il se trouve.
Il refuse d avouer ses torts et se r�vŁle incapable
de changer
D une certaine maniŁre, le manipulateur est dans la toute puissance. En
agissant de maniŁre dissimul�e, il se croit ą l abri et en position de tout
contr�ler. Aussi longtemps que personne ne se doutera de ce qu il fait,
il pourra continuer ą tenir les autres sous sa coupe.
Il ne peut pas tol�rer qu on aide ceux qu il cherche ą affaiblir, et encore
moins admettre de se remettre en question. En vertu du vieux principe
selon lequel � Les amis de mes ennemis sont mes ennemis , il veut
que ses victimes restent faibles et s attaquera ą ceux qui cherchent ą
les aider.
Pour le manipulateur, l aide n est rien d autre qu un moyen de mieux
manipuler autrui. C est pour cela qu il interprŁte toute tentative pour
l aider comme une attaque personnelle visant ą le manipuler. Ne
sachant que manipuler les autres et ne voulant surtout pas l ętre lui-
męme, il ne peut pas accepter d avoir tort et par voie de cons�quence
sera incapable de changer quoi que ce soit dans ses maniŁres de faire
et d ętre. Seule une personne �quilibr�e est capable de reconna�tre ses
erreurs et de changer sincŁrement d attitude lorsque cela s avŁre n�ces-
saire. Malheureusement le manipulateur en est incapable.
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Ą RETENIR
Le manipulateur est menteur tricheur et malhonnęte. Il ne respecte pas
ses propres rŁgles et se butte facilement. Il ne reconna�t aucune erreur,
refuse d avoir tort ou de se faire aider et se r�vŁle incapable de changer.
Le reconna�tre ą sa maniŁre d utiliser
le pouvoir
Il est obs�d� par le besoin de tout contr�ler
Un individu sens� et bien �quilibr� exerce un bon contr�le sur lui-
męme, sur sa famille, son entourage ou sur son travail. Il est de plus
tout ą fait capable de recevoir des ordres. Ą l inverse, un manipulateur a
beaucoup de mal ą se soumettre aux contraintes (ne serait-ce que d ar-
river ą l heure).
Deborah d�crit son ancien compagnon de la maniŁre suivante : � Il fallait
qu il embęte tout le temps quelqu un. Durant les r�unions de famille, il s at-
taquait aux enfants et les  chahutait jusqu ą les faire pleurer. Ensuite, il
riait en disant qu il voulait simplement blaguer. Lorsqu il n avait personne
sous la main, il me coin�ait et s amusait ą me chatouiller jusqu ą ce que
je n en puisse plus. Un jour, je lui ai fait trŁs mal en me d�battant et �a l a
mis dans une telle colŁre que lą, il m a vraiment battue. C est ą partir de lą
que j ai d�cid� de partir.
Il utilise son pouvoir pour d�truire ce qui fonctionne
DŁs qu il a un peu d autorit�, le manipulateur l exerce de fa�on tyran-
nique et abusive. Un fait caract�ristique est qu il aime ą s entourer
d incomp�tents. Cela peut sembler bizarre, mais il n agit pas ainsi sans
raison. En r�compensant ceux qui travaillent mal, il s assure des alli�s
qui lui sont trŁs d�vou�s car sans lui, ils ne seraient plus rien. De plus,
il peut utiliser ces gens comme de fusibles qu il fera sauter ą loisir, dŁs
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qu un problŁme risquera de le menacer ou de le mettre directement en
cause.
Le r�seau d incomp�tence et de d�pendance qu il cr�e autour de lui
forme un rempart derriŁre lequel il se dissimule pour continuer ą mani-
puler en toute impunit�. Il peut ainsi d�truire un service, une entreprise
ou une administration sans que personne ne s en rende compte car quoi
qu il arrive, ce n est jamais de sa faute et toujours celle des autres !
Un autre r�sultat classique de cette maniŁre de faire est que les meilleurs
sont �cS
ur�s par un tel mode de fonctionnement. Ils partent ou deman-
dent ą partir lorsqu ils r�alisent l inutilit� de leurs efforts et dŁs qu ils
comprennent que leurs comp�tences les desservent. Cette s�lection ą
rebours convient tout ą fait au manipulateur et signe sa pr�sence car la
comp�tence repr�sente pour lui une v�ritable menace (au regard de sa
propre incomp�tence et de celle de ses prot�g�s).
Il abuse de son pouvoir
Lorsqu un manipulateur est autoritaire c est parce qu il est inefficace
ou incomp�tent. On peut observer que lorsqu il demande un avis, c est
bien souvent parce qu il n en a pas. De la męme maniŁre, il est trŁs
habile pour s accaparer le travail ou les id�es des autres, en mettant par
exemple sa signature au bas des projets qu il a command�s.
Dans des conditions normales de travail, il est naturel qu un responsa-
ble b�n�ficie du travail de ses collaborateurs. Mais s il veut continuer ą
faire tourner son service ou son entreprise, il devra savoir r�compenser
leurs efforts. Par contre, il est anormal et malsain qu il leur vole leur
travail en se l appropriant ind�ment.
Il utilise son pouvoir l�gitime pour harceler
ou asservir
Qu il s agisse d autorit� hi�rarchique ou d autorit� parentale, dŁs qu un
manipulateur a un peu de pouvoir, il va s en servir pour dominer les
autres. On pourrait ainsi donner mille et un exemples d abus de pouvoir.
Parmi ceux-ci, il y a l enseignant qui prend un �lŁve en grippe et qui le
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ridiculise ą peu de frais devant toute la classe. Cela fait rire les autres
qui ne se rendent pas compte de la gravit� qu il y a, pour un enfant, ą
subir de telles vexations de la part de quelqu un qui incarne l autorit� et
le savoir. Bien des �checs scolaires trouvent leurs racines dans ce genre
de situations.
Le parent manipulateur semble toujours agir par amour ou au nom
de la s�curit� des siens mais en r�alit�, il prive l enfant de toute vraie
possibilit� d acc�der ą l ind�pendance pour le garder plus s�rement
auprŁs de lui. Il peut aussi consid�rer que les d�sirs d autonomie de
l adolescent sont ill�gitimes.
Lorsque Thomas demande ą ses parents l autorisation de partir un week-
end chez des amis, sa mŁre lui r�pond : � Et nous alors, qu est-ce que l on va
faire, on a besoin de toi ? Pour les męmes raisons, lorsqu il en aura l �ge
et toujours pour le prot�ger, on l empęchera de faire des petits boulots qui
auraient pu lui permettre de se faire un peu d argent de poche et d acqu�rir
ainsi un peu d autonomie. S il manifeste un int�ręt politique, intellectuel
ou religieux diff�rent de celui de ses parents on lui dira : � Tous les jeunes
disent �a, c est de ton �ge, mais tu r�aliseras plus tard que nous avions
raison.
Dans le monde du travail, les exemples de manipulation par le
pouvoir sont monnaie courante. Il semblerait męme que, dŁs qu une
personne a un peu de pouvoir, elle s en serve pour dominer ou �cra-
ser les autres. Heureusement, il y a des personnes qui agissent avec
le sens de l �thique et cela les porte ą ne pas se consid�rer comme
sup�rieurs mais, au contraire, ą penser que le r�le d un responsable
est (comme son nom l indique) d apporter des � r�ponses .
Une femme, chef de service �tait trŁs attach�e ą la motivation ainsi qu ą
l �tat d esprit du personnel de son unit�. R�guliŁrement, les objectifs
�taient atteints et le personnel trŁs satisfait de la consid�ration et de l at-
tention dont ils faisaient l objet. Au lieu de se f�liciter de ces r�sultats, le
sup�rieur direct de ce chef de service a pris ombrage de cette r�ussite et a
entrepris de d�truire syst�matiquement le travail que cette femme avait
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mis des ann�es ą effectuer. Ą coups d ordres contradictoires et de d�cisions
arbitraires, il a vid� le service de sa substance et a r�parti une grande partie
du personnel dans d autres services. En pr�textant des fautes imaginaires
et infond�es, il retira toutes ses responsabilit�s ą la chef de service pour les
donner ą ses subalternes.
Priv�e de t�l�phone et d ordinateur et n ayant plus ni personnel ą encadrer
ni de r�el travail ą effectuer, la chef de service alla voir le directeur g�n�ral
qui l �couta faire la liste de ses dol�ances avant de lui demander :
� De quelle couleur sont les murs de mon bureau ?
 Blancs.
 Eh bien moi je vous dis qu ils sont noirs, et vous devez comprendre que
si votre chef dit qu ils sont noirs, c est qu ils le sont. C est comme �a ! Vous
pouvez essayer de porter plainte, mais vous serez �cras�e. Vous n ętes pas
de force ą lutter contre une administration. C est le pot de terre contre le
pot de fer.
Le manipulateur est habile ą retourner
les situations ą son avantage
Si jamais on le suspecte, il se pose en victime et accuse les autres de lui
faire ouvertement ce qu il tentait de leur faire subir de fa�on sournoise.
Si on l accuse (ą juste titre) de favoriser des rumeurs ou de monter les
gens les uns contre les autres, il s indigne et accuse les autres de vouloir
comploter contre lui. Cette maniŁre de proc�der est d ailleurs un signe
�vident de la pr�sence active d un manipulateur.
Si vous lui prętez quelque chose, qu il s agisse d un livre, d un meuble,
d une voiture, voire d un appartement, vous aurez beaucoup de mal ą
le r�cup�rer. Si aprŁs de nombreuses demandes formul�es en vain, vous
commencez ą vous impatienter, il finira par vous accuser de le pers�-
cuter. Il n est pas impossible qu il aille męme jusqu ą faire un procŁs ą
son bienfaiteur lorsque celui-ci veut simplement r�cup�rer le bien ou
l argent qui lui appartient.
Les sectes sont �galement trŁs habiles ą retourner les attaques qu elles
subissent en consid�rant qu il s agit de pers�cution. Cela leur permet
d endosser le r�le de victime et d affirmer qu elles sont dans leur bon
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droit. Les autres deviennent alors des ignorants ou des ennemis. Dans
ces conditions, toute attaque dirig�e contre une secte repr�sente, pour
ses membres, la preuve qu ils ont raison. La strat�gie est la męme pour
un individu manipulateur.
Ą RETENIR
Le manipulateur a un besoin obs�dant de tout contr�ler. Il use ou abuse
de son pouvoir pour d�truire ce qui marche, asservir les autres ou les
harceler. Il sait habilement retourner les situations ą son avantage.
Le reconna�tre ą son environnement
Il n est pas toujours facile de distinguer un manipulateur au premier
coup d S
il. Il n a pas de cornes sur la tęte, ni de fourche ą la main.
Par contre, ses manS
uvres g�nŁrent des signes qui marquent aussi
s�rement sa pr�sence que la chute des feuilles annonce l arriv�e de
l automne.
Il �puise l �nergie de ceux qui �voluent
ą son contact
Il suffit parfois de rester quelques instants avec ce genre de personnage
pour se sentir ensuite complŁtement vid�, fatigu�, lourd ou sans ressort.
Ce sympt�me d �puisement est ą la fois trŁs utile et d�licat ą rep�rer car
on ne fait g�n�ralement pas le lien entre l �tat de fatigue qu on ressent
et la personne que l on vient de rencontrer. Il ne faut pas croire qu il
faut n�cessairement passer de longs mois avec un manipulateur pour
se sentir d�prim� ou d�courag�. Le temps ne fait rien ą l affaire. Il suffit
souvent de � le c�toyer quelques instants, lors d une r�union, ą l occa-
sion d un repas de famille ou durant un entretien professionnel, pour se
sentir ensuite bizarrement troubl�, confus, fatigu�.
Sa pr�sence, son attitude ou sa conversation nous font douter. On ne
r�alise plus trŁs bien oł l on en est et l on s interroge sans trouver de
r�ponse. En un mot, on s affaiblit, ce qui est la preuve que l on vient de
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Manipulation : ne vous laissez plus faire !
� Groupe Eyrolles
n� 36269
croiser un manipulateur qui, par sa conversation ou ses maniŁres de
faire, embrouille son monde et le vide de son �nergie.
La prochaine fois que vous vous sentirez ainsi, inexplicablement �puis�,
cherchez qui vous venez de c�toyer juste avant d ętre plong� dans cet
�tat. Ą coup s�r, vous allez d�couvrir un manipulateur.
Le moral de son entourage fait du � yo-yo
Il est deux heures du matin et J�r�me ne dort toujours pas ; il s agite, se
retourne sans cesse, reste tranquille quelques instants puis, exasp�r� il
allume la lumiŁre et s assied sur son lit en se demandant pourquoi il ne
parvient pas ą s endormir. Il r�fl�chit, ferme les yeux et commence ą proje-
ter le film de sa journ�e sur l �cran de ses paupiŁres.
Tout avait bien commenc�. Il avait re�u un gentil message de sa petite
amie, auquel il s �tait empress� de r�pondre par texto. Ensuite, il y avait
eu cet entretien avec son chef de labo qui l avait f�licit� pour son nouveau
projet. Le reste du temps, il avait travaill� ą exp�dier les affaires courantes,
avant de se rendre au restaurant oł il avait rendez-vous avec son pŁre.
En d�but d aprŁs-midi, de retour ą son bureau, il avait eu du mal ą garder
les yeux ouverts et se sentait inhabituellement lourd et fatigu�. Il songea
qu il devait s agir de quelques difficult�s passagŁres li�es ą la digestion
d un repas trop copieux. En poursuivant malgr� tout son travail, il effa�a
irr�m�diablement un dossier important sur son ordinateur ; il s en aga�a,
passa le reste de la journ�e ą tenter de r�cup�rer des donn�es qu il n arrivait
plus ą trouver et rentra plus t�t que d habitude pour se reposer. Et voilą que
maintenant il ne trouvait pas le sommeil et pensait : � On dirait que c est
toujours comme �a, dŁs que quelque chose r�ussit, il faut que je le paie
ensuite en ayant un problŁme ou en me sentant mal.
En pensant cela, J�r�me n �tait pas loin de la v�rit�. Mais la cause de
sa brusque et inexplicable fatigue (ainsi que les erreurs qui s en �taient
suivies) n �tait pas ce qu il avait mang�, mais bien le personnage avec
lequel il avait mang�.
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Chapi t r e 2. Rec onna� t r e un mani pul at eur
� Groupe Eyrolles
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Pour gagner l approbation et la reconnaissance de son pŁre, J�r�me lui avait
parl� de son projet. Son pŁre lui avait alors r�pondu : � C est bien, mais tu
ne fais que ton travail. Tu es pay� pour �a et il n y a pas motif ą s en vanter.
Tiens, moi quand je travaillais, j ai d�couvert comment r�duire le temps
de v�rification des piŁces, en conservant la męme qualit� de travail. Ą ce
moment, au moins, j avais touch� une s�rieuse prime. Mais c est bien, tu
fais du bon travail ! Il faut simplement que tu continues ą faire des efforts.
D ailleurs ton projet me rappelle celui que j ai ex�cut� quand j �tais chez&
Je vais t expliquer& S en suit alors un interminable discours du pŁre sur
ses exploits pass�s.
Un t�moin de cette conversation aurait pu penser que le pŁre approu-
vait son fils et cherchait ą lui donner des conseils. Mais en r�alit�, tout
le discours du pŁre avait pour but de minimiser la r�ussite de J�r�me et
de diminuer la valeur de ses efforts.
Depuis son enfance, J�r�me avait subi l influence n�faste d un pŁre qui
voulait prouver sa sup�riorit� en empęchant son fils de le d�passer, tout
en l invitant ą le faire. Dans ces conditions, il n y a rien d �tonnant ą ce
que J�r�me s empęche de r�ussir ou s attire toujours des problŁmes dŁs
qu il commence ą y parvenir.
Le message inconscient du pŁre est toujours lą, dans sa tęte, qui lui dit :
� Cherche ą me d�passer, mais tu ne pourras pas y arriver.
Une certaine tension est toujours pr�sente
En sa pr�sence, on se sent contraint d adopter des attitudes qui ne nous
conviennent pas. Mais ą l inverse, dŁs qu il n est plus lą, on se sent
beaucoup plus libre.
Ce n est qu une fois seule, en vacances avec son jeune fils, qu Edwige l en-
tendit rire ą gorge d�ploy�e. C �tait la premiŁre fois qu ils se laissaient aller
ą jouer ensemble comme des fous. Ce fut un choc pour elle car elle r�alisa
que cela n arrivait jamais en pr�sence de son mari : � Je ne m �tais jamais
rendu compte, jusqu ą ce jour, combien sa pr�sence �tait intimidante et
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Manipulation : ne vous laissez plus faire !
� Groupe Eyrolles
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nous empęchait de nous amuser naturellement, comme une mŁre le fait
avec son enfant. Lorsque mon mari est lą, il faut toujours ętre s�rieux. C est
sinistre !
Dans certains bureaux ou ateliers, on peut remarquer que l ambiance
devient subitement beaucoup plus d�tendue dŁs qu une personne
pr�cise s absente ou part en cong�. Si notre moral �volue en dents-de-
scie, avec des baisses et des remont�es inexplicables de tonus ou de
joie de vivre c est que, d une maniŁre ou d une autre, nous sommes en
relation avec un manipulateur. Les variations brutales de moral (avec de
soudains moments de d�pression suivis, ą plus ou moins long terme, de
remont�es euphoriques pr�c�dant un prochain effondrement), sont des
sympt�mes �vidents de harcŁlement ou de manipulation type III.
Il peut d�truire en pr�tendant aider
C est le cas des groupes, des clubs ou des sectes qui font croire ą leurs
adh�rents qu il n y a plus d espoir hors du groupe d �lus auquel ils
appartiennent.
Lorsque certains missionnaires du XIXe siŁcle arrivaient dans un village
ou �taient en pr�sence d une peuplade ą convertir, ils commen�aient
par d�truire tous les �l�ments de culture indigŁne pour mieux imposer
la leur. Un peu plus tard et de la męme maniŁre, certains instituteurs
ont r�ussi ą imposer la langue fran�aise en punissant les enfants qui
parlaient le breton, le basque ou le kabyle ą l �cole. Ils les obligeaient
ą porter un sabot ou un clou rouill� attach� autour du cou lorsqu ils se
laissaient aller ą parler leur langue maternelle ą l �cole.
Claude est chef de service ; il assume �galement la responsabilit� de la
formation continue du personnel. R�guliŁrement, il re�oit les employ�es et
aborde, ą chaque entretien, un sujet technique particulier. Dans la semaine
qui suit cette formation, il masque sa voix et t�l�phone aux employ�s, en
se faisant passer pour un client ext�rieur toujours trŁs difficile ą satisfaire.
Ensuite, �voquant la pr�tendue plainte d un client, il convoque les agents
ayant formul� de mauvaises r�ponses et les agresse (en les traitant de tous
les noms) jusqu ą les faire pleurer.
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Chapi t r e 2. Rec onna� t r e un mani pul at eur
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De la culpabilit� dans l air
Dans le sillage du manipulateur, on respire cet air vici� par la culpa-
bilit� ambiante. Ainsi, le manipulateur vit-il entour� de personnages
(qu il s agisse des membres de sa famille ou de collŁgues de travail)
habitu�s ą �voluer � courb�s sous le poids de leur profond sentiment
de culpabilit�.
Ce dernier point est vraiment terrible car en plus d avoir �t� manipul�es,
les victimes s estiment responsables et, le plus souvent, coupables de
ce qui leur arrive.
Le manipulateur culpabilise en donnant des conseils aprŁs coup : � Tu
aurais d� t en douter& Tu aurais d� faire plus attention& Tout le monde
sait bien que& Si un problŁme survient et męme s il est fautif, il s ar-
rangera pour que vous vous sentiez responsable. S il donne une fess�e
ą son fils ou s il quitte sa femme, il dira : � C est toi qui m as oblig� ą
le faire. En r�alit�, son fils a peut-ętre fait une bętise et son �pouse
a certainement des torts, mais le premier n a jamais demand� ą son
pŁre d ętre violent et la seconde n a jamais forc� son mari ą prendre une
ma�tresse et ą partir avec elle.
Le manipulateur culpabilise sa victime pour d�tourner ses soup�ons et
la rendre incapable de se d�fendre ou de riposter. C est le cas de presque
toutes les victimes d inceste qui se sentent profond�ment coupables
de ce qu elles ont subi. Il y a �galement beaucoup de femmes battues
qui se r�signent ą vivre un enfer parce qu elles pensent, ą tort, l avoir
m�rit�.
Ce sentiment de ch�timent m�rit� est �galement pr�sent chez presque
toutes les victimes de viol, d agression, d accident ou de tournantes.
Durant des ann�es, elles cherchent ą comprendre en quoi elles sont
responsables de ce qui leur est arriv�. Parfois, il vaut mieux avoir une
mauvaise r�ponse en se sentant coupable, que de demeurer dans l igno-
rance et dans le doute. C est sur cette ambigu�t� que le manipulateur
joue pour culpabiliser ses victimes.
Pour culpabiliser les autres et surtout pour ne pas se sentir coupable
lui-męme, le manipulateur exploite, de fa�on perverse, les id�es g�n�ra-
lement admises par la soci�t�. Ainsi, utilise-t-il une liste non exhaustive
de lieux communs :
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Manipulation : ne vous laissez plus faire !
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 si ce n est pas bien fait, c est mal fait ;
il faut ętre comp�tent en toutes circonstances ;
les gens se plaignent, mais c est souvent de leur faute ;
entre amis, on peut tout se dire ;
quand on te rend service, il faut savoir le rendre autrement ;
il n y a que les imb�ciles qui ne changent pas d avis ;
qui aime bien ch�tie bien&
Ce ne sont pas les expressions qui sont importantes, mais bien l inten-
tion de celui qui les utilise.
St�phane a r�alis� le ręve de sa vie en achetant une petite librairie en
province. Afin de l aider, il fait venir une ancienne collŁgue. Au d�but, ils
cohabitent dans l euphorie de l installation. Il y a tout ą faire et le moral
est au beau fixe. Rapidement, St�phane est submerg� par le doute et les
inqui�tudes qui l assaillent. Il a l impression qu il n y arrivera jamais et
qu il n est pas ą la hauteur.
Ce n est que des ann�es plus tard qu il r�alisa de quelle maniŁre son
ancienne collŁgue avait aggrav� les problŁmes et r�guliŁrement sabot� ses
efforts pour ensuite l encourager gentiment ą trouver en lui-męme ce qu il
avait bien pu rater.
C est notamment parce que le manipulateur sait faire vibrer la corde
sensible de notre culpabilit� que nous n osons pas lui refuser l argent,
le service, l objet ou l effort qu il nous demande.
Ą RETENIR
Le manipulateur �puise l �nergie de ceux qui le c�toient ou qui
l approchent. Il g�nŁre de la tension et les gens, dans son entourage,
ont le moral qui monte et qui descend de fa�on incompr�hensible. Il
peut d�truire quelqu un en pr�textant l aider. Il agit de fa�on ą ce que ses
victimes se culpabilisent de ce qu il leur fait subir.
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Chapi t r e 2. Rec onna� t r e un mani pul at eur
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L essentiel de ce chapitre
Une personne saine peut parfois adopter un comportement manipu-
latoire, mais elle ne le fera jamais de maniŁre r�guliŁre ou syst�mati-
que. Un manipulateur se distingue par l usage r�gulier et constant
qu il fait de l un ou l autre des comportements que nous venons de
pr�senter et dont voici le r�sum�.
On reconna�t un manipulateur ą sa fa�on �tonnante de communi-
quer. Il aime parler de ce qui ne va pas et sŁme le doute dans l esprit
des autres. Il parle par g�n�ralit�s, suggŁre des rumeurs ou v�hicule
des calomnies sans jamais � avoir l air d y toucher . Il pręche le faux
pour savoir le vrai et n assume pas la responsabilit� de ses paroles
ou de ses actes.
Un manipulateur se signale par la nature de ses relations avec les
autres. Il aime diminuer, rabaisser, critiquer les autres qui, g�n�rale-
ment, vivent dans la crainte de l �chec. Il sŁme la pagaille et la zizanie
et aime ą s entourer de gens tristes, inquiets ou en mauvaise sant�.
Un manipulateur pr�sente une morale et une �thique particuliŁ-
res. Il est peu fiable et son sens moral est douteux. Il est menteur,
tricheur, malhonnęte et ne s int�resse qu ą lui. Il ne respecte pas
les rŁgles qu il �dicte et se butte facilement. Il ne reconna�t aucune
erreur, refuse d admettre ses torts, de se faire aider et se r�vŁle inca-
pable de changer.
Le manipulateur a une maniŁre sp�ciale d utiliser le pouvoir. Son
autorit� est destructrice. Il utilise son pouvoir de fa�on n�gative
et perverse, pour d�truire ce qui marche et asservir ou harceler les
autres. Il a un besoin obs�dant de tout contr�ler. On n arrive jamais
ą l impressionner et il se r�vŁle trŁs habile pour retourner les situa-
tions ą son avantage.
Le manipulateur cr�e un environnement caract�ristique. Une tension
palpable rŁgne autour de lui. Il d�gage une �nergie n�gative qui
�puise et d�courage ceux qui l approchent. Le moral de ses proches
fait du � yo-yo . Il peut d�truire en pr�textant aider et fait en sorte
que les autres se sentent coupables de ce qu il leur fait subir.
Les principaux sympt�mes manipulatoires abord�s dans ce chapitre sont
regroup�s dans le test de confiance pr�sent� dans le chapitre suivant.
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Chapitre 3
Le test de confiance
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Pourquoi ce test ?
Face ą certaines personnes, il nous arrive parfois d ętre gęn�s, de douter
ou d �prouver une r�pulsion (plus ou moins soudaine) et inexpliqu�e.
Bien souvent, on ne tient pas compte de ces signaux d avertissements
et l on a tendance ą les d�daigner, voire ą se culpabiliser d avoir eu de
telles id�es. On se fustige alors en se r�p�tant :
il ne faut pas voir le mal partout ;
on ne juge pas quelqu un tant qu on ne le conna�t pas ;
il faut toujours faire confiance ;
il ne faut pas ętre parano ;
il n est pas convenable d avoir de telles pens�es ;
donnons-lui sa chance&
Aussi longtemps que nous avons la na�vet� de voir et de penser l autre
ą notre image, on laisse toutes libert�s aux manipulateurs pour abuser
de notre candeur. Nous sommes semblables au mouton qui pense que
tous autres les animaux sont v�g�tariens comme lui. Le jour oł un loup
se pr�sente ą la porte de la bergerie en clamant sa faim, le mouton lui
ouvre la porte et l invite ą entrer pour partager son repas. Pour �viter
de commettre ce type d erreur, nous avons �labor� un test qui permet
de mettre ą jour la v�ritable personnalit� de celui ou de celle que l on
ne parvient pas ą cerner ou dont on doute de la sinc�rit�. Il s agit du
test de confiance qui permet de rep�rer un manipulateur sur la base de
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ses actes et non en l accusant ą partir de jugements arbitraires, d id�es
toutes faites ou de rumeurs.
Nous avons tous notre part d ombre et notre part de lumiŁre. Quand
on tombe amoureux, on ne voit que ce qui nous attire chez l autre :
son sourire, son intelligence, ses yeux, son corps, sa voix, son sens de
l humour, etc. On ne prend en compte que les bons c�t�s de celui ou
de celle qui nous attire. Mais quand on se s�pare ou quand on divorce,
on ne voit plus que ses mauvais c�t�s. On lui trouve alors toutes sortes
de d�fauts et on l accuse, souvent ą tort, d ętre la cause de tous nos
ennuis.
La r�alit� n est pas toujours ce que l on croit, personne n est entiŁrement
ange ou entiŁrement d�mon. C est pour cette raison que chaque ligne
du test de confiance est faite de deux questions mettant en �vidence les
bons et les mauvais c�t�s de celui ou de celle que nous soup�onnons de
manipulation.
Une simple piŁce de monnaie a toujours deux faces impossibles ą voir
en męme temps. Quand on regarde le c�t� pile, on ne voit pas le c�t�
face et si l on reste dans l ind�cision, on ne voit que la tranche de la
piŁce, ce qui ne nous donne aucun renseignement sur sa valeur.
Pour nous aider ą nous d�partir du doute et ą sortir de la confusion,
chaque ligne du test de confiance attire alternativement notre attention
sur le c�t� positif puis sur le c�t� n�gatif d un męme comportement.
AprŁs avoir r�pondu ą toutes les questions et fait la diff�rence entre les
r�sultats positifs et les r�sultats n�gatifs, le r�sultat final r�vŁle la fiabi-
lit� ou au contraire l aspect plus ou moins manipulatoire de la personne
ainsi �valu�e.
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Manipulation : ne vous laissez plus faire !
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Le test de confiance
Pour bien se d�fendre, il faut savoir qui nous attaque et comment on
nous attaque.
Communication
Il est pr�cis, clair et Il tient des discours
%
% 1 %
%
concis interminables et flous
Il s oppose activement
%
%
ą la propagation des % 2 % Il adore les comm�rages
rumeurs
Il parle par g�n�ralit�s,
Il ne s attarde pas sur
%
% 3 % c est un expert en sous-
%
les mauvaises nouvelles
entendus
Il transmet les commu- Il bloque les communi-
%
%
nications sans les d�for- % 4 % cations, pręche le faux
mer pour savoir le vrai
Il sait tout et il est trŁs
Il est attentif aux
%
% 5 % difficile de l impres-
%
problŁmes des autres
sionner
Il indique clairement Il utilise les autres pour
%
%
l origine de ses informa- % 6 % faire passer ses messa-
tions ges
Il �vite de blesser les Il d�valorise et rabaisse
%
% 7 %
%
personnes les autres
Il sait garder un secret Il ne tient pas ses
%
% 8 %
%
et ne le trahira pas promesses
Il reconna�t ses limites Il ne peut envisager
%
%
et cherche ą les d�pas- % 9 % d avoir tort et refuse de
ser changer
Il est fonciŁrement Il est malhonnęte et
%
% 10 %
%
honnęte transgresse les rŁgles
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Relationnel
Il s entoure de person-
Il g�nŁre la bonne
%
% 11 % nes vivant dans la
%
humeur autour de lui
crainte et l �chec
Il met de l ordre lą oł il Il cr�e la suspicion et
%
% 12 %
%
se trouve sŁme la zizanie
Il enrichit l intelligence Il affiche une assurance
%
%
ou le savoir de son audi- % 13 % d�concertante ou �crase
toire les autres
Il est la cible de ceux qui Il para�t inoffensif, voire
%
% 14 %
%
ont des choses ą cacher trŁs sympathique
Il sait facilement passer Il est trŁs rancunier et
%
% 15 %
%
l �ponge ne pardonne rien
Il attend le dernier
Il respecte le temps et
%
% 16 % moment pour agir ou
%
les efforts des autres
demander
Il aime et favorise le
%
% 17 % Il divise pour r�gner
%
travail en �quipe
Il peut d�truire
Il apporte soutient et
%
% 18 % quelqu un en pr�textant
%
r�confort
l aider
Il dynamise et donne Il �puise les �nergies de
%
% 19 %
%
envie de se d�passer ceux qui l approchent
Il est entour� de gens
Il valorise et encourage
%
% 20 % souvent malades ou
%
son entourage
absents
Activit�
Il pr�fŁre les objectifs Il privil�gie ce qui est
%
% 21 %
%
clairs et constructifs tarabiscot� et peu clair
Il gŁre efficacement son Il sŁme la pagaille et
%
% 22 %
%
activit� d�range plus qu il n aide
Il travaille dans ce qu il Il s �parpille sans appro-
%
% 23 %
%
sait faire fondir
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Manipulation : ne vous laissez plus faire !
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Il fait confiance aux Il est m�fiant et traque
%
% 24 %
%
gens qu il conna�t la faute
Il appr�cie de se faire
Il s approprie les efforts
%
%
aider quand il en a % 25 %
des autres
besoin
Il a un grand sens moral
Il se dit victime de l in-
%
%
et celui des responsa- % 26 %
comp�tence des autres
bilit�s
Il respecte l autorit� Il cherche ą se faire bien
%
% 27 %
%
sans servilit� voir par sa hi�rarchie
Il r�compense les
Il s entoure de gens
%
% 28 % mauvais et d�courage
%
comp�tents
les meilleurs
Il f�licite aussi vite et
Il ne sait que critiquer et
%
%
aussi bien qu il sanc- % 29 %
sanctionner
tionne
Il responsabilise son Il fait en sorte que les
%
% 30 %
%
entourage gens se culpabilisent
R�sultats positifs & & R�sultats n�gatifs
R�sultats positifs - r�sultats n�gatifs = r�sultat obtenu.
Comment utiliser le test de confiance ?
Pour bien d�męler la r�alit� des apparences il faut commencer par
lire les deux propositions de chaque ligne avant de cocher celle qui
correspond le mieux ą votre id�e. Cette alternative permet d appor-
ter des r�ponses correctement mesur�es pour chaque ligne du test.
Il ne faut pas r�pondre ą toutes les questions d une colonne avant
de passer ą l autre. Cela nuirait ą l impartialit� de notre jugement
en ne faisant qu amplifier les d�fauts de ceux qui nous agacent et
enjoliver aveugl�ment la r�alit� de ceux que nous appr�cions. Encore
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une fois, il est imp�ratif d �valuer les aspects positifs et n�gatifs de
chaque comportement avant de passer au suivant.
Il peut arriver que les deux conduites d une męme ligne coexistent.
Dans ce cas, on cochera ą la fois le c�t� positif et le c�t� n�gatif.
AprŁs avoir r�pondu ą toutes les questions, il suffit d additionner
les r�sultats de chaque colonne pour savoir de combien et de quel
c�t� penche la balance de cette personnalit�. Le r�sultat sera posi-
tif si la personne est fiable et n�gatif si la personne se r�vŁle ętre
manipulatrice.
Il est possible d affiner l analyse en �tudiant de plus prŁs la r�par-
tition des croix. Celle-ci permet de voir si la personne est fiable ou
manipulatrice dans ce qu elle dit (communication), dans ce qu elle
est (relationnel) ou dans ce qu elle fait (activit�). Par exemple une
personne peut ętre trŁs fiable dans ses activit�s mais manipulatrice
dans sa communication.
Ainsi une personne trŁs professionnelle communique de fa�on claire, nette
et pr�cise avec les clients. Mais quand elle est avec ses collŁgues, elle ne
parle que par sous-entendus et aime ą faire circuler des rumeurs pour
monter les gens les uns contre les autres.
Si vous n arrivez pas ą r�pondre aux questions du test de confiance,
il y a de fortes chances pour que ce soit en raison de la confusion
engendr�e par le comportement du manipulateur qui change d at-
titude selon les circonstances ou les situations dans lesquelles il
se trouve. Pour �tudier ces cas-lą, pensez ą d�terminer une zone
pr�cise d analyse avant de r�pondre aux questions du test et gardez
en m�moire quelques exemples de zones suspectes : avec les clients,
avec les collŁgues, quand on est seul avec lui, en famille, avec des
amis&
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Les r�sultats du test de confiance
Le r�sultat est n�gatif
De 00 ą  5 : M�fiance ! Il faut continuer ą surveiller cette personne
et surtout ne rien lui confier d important avant d obtenir des confir-
mations sur son attitude r�elle et avant de savoir, avec certitude, dans
quels domaines on peut lui faire confiance ou non.
De -05 ą -10 : Soyez vigilant ! Ce genre d individu est actuellement peu
fiable. Il est imp�ratif de contr�ler ce qu il dit et ce qu il fait dans un
cadre rigoureux et pr�cis. Dans la mesure du possible, il faut lui imposer
des contraintes ą la mesure de ses d�bordements.
De -10 ą -15 : Attention ! Il s agit certainement d un manipulateur. Il
faut savoir lui dire non et ne pas vous laisser endormir par ses paroles.
N h�sitez pas ą lui demander des �claircissements et ą v�rifier ses dires.
�vitez de rester trop longtemps en sa pr�sence
De -15 ą -20 : Danger ! Ą coup s�r, il s agit d un manipulateur trŁs dange-
reux. Ne vous laissez pas impressionner par ses menaces ou ses promes-
ses. Rassemblez des preuves �crites avant d envisager de l attaquer
de front. Dans la mesure du possible, n allez pas ą sa rencontre ou ne
restez pas en contact prolong� avec cette personne. Si cela est impossi-
ble, �vitez de parler de sujets sensibles. Faites comme les Anglais, parlez
exclusivement du temps qu il fait et partez le plus vite possible.
De -20 ą -30 : Grand danger ! Ce genre de manipulateur extręmement
destructeur et pervers est heureusement trŁs rare (Hitler, Staline,
Saddam Hussein ou Marc Dutroux). S il a un peu de pouvoir, il sera trŁs
difficile ą abattre. Avant de faire quoi que ce soit, lisez trŁs attentive-
ment les deux derniers chapitres de cet ouvrage. En attendant, �vitez-le
sans le fuir. Si vous ne le pouvez, restez poli et mettez-vous rapidement
hors de port�e.
Le r�sultat est positif
De 0 ą +5 : Demeurez m�fiant ! Il faut continuer ą surveiller cette
personne et surtout ne rien lui confier d important avant d avoir plus
de certitudes et aussi de savoir oł elle est fiable et oł elle ne l est pas.
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De 5 ą 10 : Prudence ! Nous avons ą faire ici ą un comportement moyen-
nement fiable. Il vaut mieux �viter de trop lui faire confiance avant qu il
n ait fait ses preuves et que vous soyez davantage s�r de lui.
De 10 ą 15 : Bon r�sultat ! Il s agit d une personne fiable sur laquelle on
peut compter et s appuyer. Il faut savoir reconna�tre ses qualit�s et le
lui dire.
De 15 ą 20 : Excellent ! Cet individu est extręmement fiable et comp�-
tent. Il s agit de quelqu un de pr�cieux avec qui l on peut travailler et
vivre en toute confiance.
De 20 ą 30 : Miracle ! Ce genre de personne est malheureusement un
bijou trŁs rare. Gardez le pr�cieusement et surtout faites trŁs attention
ą ne pas le perdre.
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Manipulation : ne vous laissez plus faire !
� Groupe Eyrolles
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Chapitre 4
Les quatre genres
de manipulateurs
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� Groupe Eyrolles
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Ętre ou ne pas ętre manipulateur !
En lisant pour la premiŁre fois le test de confiance, un certain nombre
de lecteurs risquent de se reconna�tre et de penser qu ils sont eux-mę-
mes des manipulateurs. Ce r�flexe est somme toute assez naturel car, ą
un moment ou ą un autre, et pour une raison quelconque, nous avons
tous �t� amen�s ą agir par manipulation. Quelle mŁre n a jamais dit
ą son enfant : � Mange ta pur�e pour faire plaisir ą maman ? Qui n a
jamais menti sur son curriculum vitae ou sur ses qualit�s pour obtenir
un emploi ou un simple rendez-vous ? Qui n a jamais demand� un objet
ou un service ą quelqu un alors qu il aurait trŁs bien pu le faire par lui-
męme ?
Tant que ces manipulations restent occasionnelles, cela ne fait pas de
nous de v�ritables manipulateurs. De la męme maniŁre que l on peut
avoir une cam�ra et faire des films de vacances sans ętre pour autant un
cin�aste professionnel, on peut faire de la manipulation sans ętre vrai-
ment un manipulateur. Ą la diff�rence du manipulateur occasionnel, le
manipulateur professionnel utilise constamment les autres ą son avan-
tage. Il se sert r�guliŁrement de la ruse ou du chantage pour parvenir ą
ses fins ou encore, il a inlassablement besoin d �craser autrui pour se
sentir puissant.
Avant de s attaquer ą de tels sp�cialistes de la manipulation, il faut ętre
capable de les distinguer d un manipulateur occasionnel. Cela nous
�vitera de tuer un moustique ą coups de marteau ou de s attaquer ą un
tigre avec une tapette ą mouche.
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Chapi t r e 4. Les quat r e genr es de mani pul at eur s
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Pour mieux abuser ses victimes, le manipulateur utilise divers d�guise-
ments. On distingue quatre genres de manipulateurs :
le manipulateur charmeur ;
le manipulateur culpabilisateur ;
le manipulateur respectable ;
le manipulateur autoritaire.
Conna�tre et comprendre ce qui se cache derriŁre chacun de ces quatre
masques est indispensable pour �viter de tomber dans les piŁges qu ils
nous tendent.
Le manipulateur charmeur
Dans les vieux contes, un charme �tait le moyen magique que des indi-
vidus peu scrupuleux utilisaient pour arriver ą leurs fins. De la męme
maniŁre et dans la vie de tous les jours, il y a des manipulateurs qui
utilisent un charme ou qui abusent d une sympathie naturelle pour
tromper leurs victimes.
Il est difficile de refuser quelque chose ą quelqu un de sympathique ou
ą une personne qui formule sa demande avec un sourire �clatant. Męme
si on sent, au fond de soi-męme, que l on ne devrait pas le faire, on finit
souvent par c�der car il sait se montrer gentil, il parle avec aisance et
semble attentif aux autres. Ce n est pas parce qu il est manipulateur qu il
n a pas de qualit�s. Bien au contraire, ce type de manipulateur utilise
ses qualit�s pour se faire appr�cier et mieux dissimuler ses manS
uvres
sous un comportement tout ą fait acceptable, voire agr�able.
Nous avons d�ją vu qu un bon vendeur (manipulateur de type II) savait
se montrer sympathique de diff�rentes fa�ons. Intuitivement ou ą force
d apprentissage, il repŁre chez ses clients la forme de sympathie qui
leur convient. Cela lui permet d entrer naturellement en contact avec
eux et de cr�er un climat favorable pour les amener ą acheter ce qu il
leur propose et, bien souvent, sans qu ils songent ą refuser.
Au travail, avec des amis ou dans la vie courante, il n est pas toujours
facile de r�aliser que l on est en pr�sence d un manipulateur et il faut
parfois le c�toyer un certain temps avant de s en rendre compte.
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Manipulation : ne vous laissez plus faire !
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Une des raisons principales de cette difficult� provient de ce que les
victimes des manipulateurs charmeurs sont des personnes qui ont
plus ou moins tendance ą refouler ou ą nier leurs propres aspirations.
Pour diff�rentes raisons (entre autres par peur de d�plaire), elles sont
davantage attentives ą satisfaire les besoins des autres qu ą r�aliser
leurs d�sirs personnels.
Ainsi, męme lorsqu elles le pensent trŁs fort, il leur est parfois trŁs diffi-
cile de dire non ą quelqu un qui les sollicite gentiment.
Cette belle-mŁre arrive chez ses enfants pour soulager sa belle-fille qui
vient d accoucher. Elle prend imm�diatement la maison en main. Elle fait
tout, s occupe de tout, mais ą sa maniŁre. R�sultat : si ses services ont �t�
appr�ci�s dans un premier temps, les jeunes parents se sentent mainte-
nant submerg�s par sa pr�sence. Belle-maman �crase ses enfants et les
empęche de vivre. Ils n ont plus l impression d ętre chez eux et aimeraient
se retrouver seuls, mais ils ne savent pas comment lui signifier qu elle
devient trop encombrante. Ils se consolent alors en disant : � Elle est telle-
ment gentille qu on ne peut pas lui refuser de rester et puis, �a lui fait telle-
ment plaisir& .
Les victimes des manipulateurs charmeurs ont tendance ą calquer leur
attitude sur celle des autres ou les laisser choisir ą leur place (� Je ne sais
pas moi, fais comme tu veux, je te laisse choisir ). Ce type d attitude (il
s agit surtout de soumission) laisse alors toute libert� au manipulateur
charmeur pour s�duire sa victime et obtenir d elle ce qu il veut. Combien
de jeunes filles ont ainsi �t� s�duites, pour ętre ensuite abandonn�es
sans m�nagement. On s en veut souvent d avoir �t� dup�, d avoir c�d�
ou d avoir �t� incapable de r�sister, mais il est toujours trop tard pour
r�agir. Le manipulateur charmeur est souvent un s�ducteur qui manie ą
la perfection l art de la flatterie ou de la fascination. Il ne donne jamais
rien en �change ou alors fait-il le strict minimum pour mettre sa proie
en app�tit, la rassurer et, au final, atteindre son but.
Ce souci de l �conomie a perdu le c�lŁbre criminel Landru. AprŁs avoir
s�duit ses futures victimes avec de beaux discours et de tendres paroles,
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puis s ętre assur� de leur petite fortune, il leur proposait de venir visiter sa
maison de banlieue. Or, au lieu d acheter deux � aller et retour comme
l e�t fait n importe qui, Landru n en prenait qu un seul pour lui et un � aller
simple pour celle qui ne reviendrait jamais puisqu il savait qu il allait la
tuer et la faire dispara�tre dans sa fameuse cuisiniŁre.
Ce n est pas parce qu une personne est sympathique qu il faut absolu-
ment s en m�fier en pensant qu il s agit d un manipulateur. La plupart
des gens sympathiques n ont pas d arriŁre-pens�es. En revanche, il
serait tout aussi imprudent de croire que quelqu un de sympathique
est incapable de nous causer du tort.
Le manipulateur culpabilisateur
Le principe de r�ciprocit�
Si certains manipulateurs jouent sur la superficialit� ou sur la faiblesse
de leurs victimes, d autres s appuient sur ce sentiment de malaise que
nous �prouvons chaque fois que nous prenons ou recevons quelque
chose sans rien donner en �change. Ils exploitent ce que l on nomme,
en psychologie sociale, le principe de r�ciprocit�.
Ce principe est inscrit socialement en nous et l on peut ainsi le formuler :
� Si l on me donne quelque chose, il faut absolument que je donne quel-
que chose d autre en �change. C est notamment en vertu de ce prin-
cipe que l on ne se rend pas chez quelqu un les mains vides, lorsqu on
est invit�. Celui qui n ob�it pas ą ce principe �prouve un sentiment de
gęne, de culpabilit� ou de honte plus ou moins important, ą la mesure
de l �ducation qu il a re�ue.
La m�thode adopt�e par le manipulateur
culpabilisateur
Ce dernier utilise le principe de r�ciprocit� selon une m�thode bien
pr�cise.
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Manipulation : ne vous laissez plus faire !
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 tout d abord, il commence par donner ou par rappeler qu il a donn�
quelque chose d important (ą ses yeux) ;
ensuite, il nous impose l id�e que nous avons une dette ą son �gard
et en profite pour nous demander, en �change, quelque chose de
disproportionn� ;
enfin, en jouant sur la culpabilit� g�n�r�e par le principe de r�cipro-
cit�, il fait en sorte de nous rendre incapable de lui refuser ce qu il
demande.
Si le manipulateur nous d�panne un jour de quelques euros et męme si
nous les lui rendons rapidement, il pr�textera ce pręt pour nous deman-
der un jour de lui avancer une somme importante car c est lui qui fixe le
moment et la fa�on d acquitter cette dette morale.
S il lui arrive une fois de nous transporter dans sa voiture, il n h�sitera
pas, le moment venu, ą nous demander (en �change) de lui pręter notre
v�hicule pendant une semaine en nous disant : � Quand tu n avais pas
de voiture, moi je n ai pas h�sit� ą te d�panner, alors maintenant que
c est ą mon tour d ętre coinc�, tu peux quand męme me rendre ce petit
service !
Des cons�quences graves
AprŁs avoir lu les r�sultats scolaires de son fils, un parent manipulateur
essaie de convaincre son enfant de la n�cessit� de changer de comporte-
ment : � Nous nous sommes saign�s aux quatre veines pour que tu puisses
aller ą l �cole, on a tout fait pour toi et c est comme �a que tu nous remer-
cies ! Tu n as pas honte de nous faire autant de mal ? Tu n es qu un �go�ste,
tu ne penses qu ą toi, tu te moques de nous, tu devrais avoir honte. Si tu ne
fais pas plus d efforts, tu n arriveras ą rien.
Ą force d entendre ce genre de discours et de vivre dans cette ambiance
culpabilisatrice, l enfant a d�velopp� le r�flexe inconscient de s em-
pęcher d ętre heureux et de rater ce qu il entreprend pour continuer ą
donner inconsciemment raison ą ses parents. Les cons�quences des
manipulations affectives ont � la vie dure et sont difficiles ą effacer,
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mais il suffit souvent d en prendre clairement conscience pour en ętre
lib�r�. Dans son roman, Les mis�rables, Victor Hugo nous prouve que la
manipulation culpabilisatrice n a pas d �ge.
Les Th�nardier �taient des gens avides et cupides qui avaient accept� de
prendre la petite Cosette en pension chez eux. Rapidement, ils jouŁrent sur
le sentiment de r�ciprocit� en lui faisant croire que sa mŁre l avait aban-
donn�e et qu ils la gardaient par pure bont�. Consid�rant alors ses bour-
reaux comme des bienfaiteurs ayant eu l obligeance de l h�berger, Cosette
accepta d effectuer tous les travaux p�nibles de la maison afin de payer sa
maigre pitance et sa paillasse, dans la piŁce sans feu oł elle dormait.
Toutes ces manipulations ne sont r�ellement dangereuses que tant que
l on demeure dans l ignorance des m�canismes mis en place ou que l on
se trompe de cause.
Le manipulateur culpabilisateur joue aussi parfois sur le sentiment
diffus de la victime d avoir commis une faute ou d avoir une dette ą
payer.
Ghislaine ne se maria jamais et resta toute sa vie au service de ses parents
parce qu elle pensait qu elle leur �tait redevable de tous les efforts qu ils
avaient consentis pour elle. Il lui fallut longtemps pour d�couvrir que ses
parents s �taient content�s de jouer leur r�le. Il n existait aucune raison
objective pour qu elle se sente redevable au point de leur sacrifier sa vie
d adulte.
Les manipulations familiales ne sont pas les plus simples ą percevoir et
ą combattre. La proximit� des personnes, la complexit� des relations et
la multitude des situations sont des �l�ments qui empęchent souvent
de percevoir clairement la r�alit�.
Pour d�jouer les plans d un manipulateur culpabilisateur, il faut tout
d abord �valuer correctement ce qu il nous a donn� pour �tablir une
comparaison avec ce qu il souhaite recevoir en �change. S il y a dispro-
portion entre les deux, il n y a pas de r�ciprocit� l�gitime et donc aucune
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Manipulation : ne vous laissez plus faire !
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raison de se sentir coupable de ne pas acc�der ą sa demande. On est
alors beaucoup plus libre et serein pour discuter, argumenter et refuser
ce qu il r�clame.
Ą RETENIR
Une manipulation fonctionne aussi longtemps que les victimes ignorent
par qui et de quelle maniŁre elles sont manipul�es.
Le manipulateur respectable
Ce genre de manipulateur adopte un comportement (la prestance, le
charisme) qui impose le respect et qui induit une forme de soumission
au savoir, ą l autorit�. Ce r�flexe (de soumission) nous rend attentifs et
bienveillants ą l �gard de tout ce qui incarne le savoir ou l autorit�.
DŁs la petite enfance, on nous a appris ą respecter les adultes et ą ne pas
parler sans autorisation. Ą l �cole, on nous a bien fait comprendre qu il
fallait ob�ir au ma�tre, l �couter et se taire en classe. Devenu adulte, on
�coute son chef, on suit les conseils de son notaire et de son banquier
ou ceux d un cardiologue, sans męme s interroger sur leur honnętet�
ou leur comp�tence. Par contre, on se m�fiera plus spontan�ment d un
garagiste, d un plombier ou d un vendeur de voiture. Beaucoup d escro-
queries financiŁres s appuient d ailleurs sur ce r�flexe de soumission ą
la respectabilit� et au savoir.
Nous entretenons un v�ritable r�flexe de soumission et le manipula-
teur respectable aime ą faire sentir sa sup�riorit� en jouant sur cette
tendance naturelle ą nous soumettre ą l autorit�. Il abusera de ses titres,
de ses dipl�mes, de son exp�rience, de son argent, de ses biens, de ses
relations, de son pass� ou plus simplement de l aura que lui confŁre son
m�tier pour �craser l autre. Ą son contact, on a la d�sagr�able sensa-
tion de se sentir minable, inculte, ignorant ou complŁtement idiot.
C est d ailleurs le but recherch� car le manipulateur respectable n a pas
confiance en lui et se sert des autres pour affirmer sa sup�riorit�. C est
ainsi qu il a souvent une attitude l�gŁrement m�prisante pour bien
marquer sa diff�rence.
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Chapi t r e 4. Les quat r e genr es de mani pul at eur s
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Face ą un petit-fils qui lui reproche d ętre une manipulatrice, une grand-
mŁre r�pond : � On ne parle pas ainsi ą sa grand-mŁre et d abord tu me
dois le respect ! Si on avait remplac� le mot � grand-mŁre par � mari,
femme ou amie , la manipulation aurait �t� la męme.
Le manipulateur respectable montre une assurance qui, tour ą tour,
d�concerte, paralyse ou �crase les autres.
Ce m�decin de renomm�e internationale d�clare doctement ą la tribune
d un congrŁs de chirurgie orthop�dique : � Mieux vaut une manipulation
rat�e par un m�decin qu une manipulation r�ussie par un kin�sith�ra-
peute.
Cet intellectuel qui �tale son savoir et pratique l �litisme (pour se mettre
en valeur) insiste sur l ignorance de ses contemporains : � Ah bon, vous ne
connaissez pas ? Pourtant, nous faisons cela depuis des ann�es&
Ces manipulateurs qui avancent masqu�s, dissimul�s derriŁre ce
qu ils pensent ętre les attributs de la respectabilit�, ont en r�alit� un
grand besoin de l admiration des autres pour exister. Sans eux, c est-
ą-dire sans nous et surtout sans notre admiration ou notre envie de
leur ressembler, leurs manipulations ne fonctionneraient plus et ils ne
repr�senteraient plus rien.
Pour autant, la respectabilit� est-elle n�faste et faut-il se m�fier syst�-
matiquement de ceux qui nous impressionnent ?
Contrairement ą ce que nous suggŁre le manipulateur respectable, le
respect n est pas quelque chose qui se doit, mais quelque chose qui
se m�rite.
Il n est pas difficile d identifier une personne v�ritablement respecta-
ble. Lorsqu on est en sa pr�sence, on a la sensation d ętre plus vivant,
d exister davantage. Devenu plus intelligent, on a l impression d ap-
prendre et de grandir spirituellement ou intellectuellement. Cela corres-
pond ą la ligne 13 du test de confiance (Il enrichit l intelligence ou le savoir
de son auditoire).
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Manipulation : ne vous laissez plus faire !
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Le manipulateur autoritaire
Celui-lą est trŁs facilement identifiable, en raison de la crainte, de la
peur ou męme de la terreur qu il inspire. Le manipulateur autoritaire est
en effet persuad� que pour r�ussir dans la vie professionnelle, politique,
sociale ou familiale, il faut s imposer par la force. Pour lui, ętre fort, c est
ętre inflexible, ne pas montrer ses sentiments et encore moins tenir
compte de ceux des autres.
Le manipulateur autoritaire est g�n�ralement quelqu un de dur pour
lui-męme et de dur pour les autres. Il ne sait pas faire de compliments
et ne perd pas son temps en pr�liminaires. Il va droit au but car pour
lui seul le r�sultat compte. Il (elle) pense que l on doit toujours pr�f�-
rer l efficacit� aux sentiments. La convivialit� ou les �changes affec-
tueux repr�sentent une perte de temps. Le manipulateur autoritaire
est persuad� que le monde entier est �go�ste et se d�sint�resse du sort
d autrui. Ce que les autres peuvent vivre, ou ressentir ne l int�resse
absolument pas.
Le manipulateur autoritaire impose et exige. Il est souvent d�sagr�able
et lorsqu il a besoin d un service, il ne perd ni son temps, ni son �nergie,
pour s�duire ou convaincre. Il n a que faire de la motivation et de tout
ce genre de choses. La seule strat�gie qu il connaisse est celle de l ordre
intransigeant, de la menace et de la sanction. Pour les męmes raisons,
il ne lui viendra jamais ą l esprit de remercier ou de f�liciter ceux qui lui
ob�issent. Des termes comme s il te pla�t ou merci ne font pas partie de
son vocabulaire. Il ne conna�t que la critique.
Le manipulateur autoritaire pense que le monde est impitoyable avec
les faibles et que montrer ses sentiments est une faiblesse inaccep-
table. C est pour cela que ses �motions sont enfouies au plus profond
de lui-męme comme s il s agissait de quelque chose d incongru et de
honteux. On dit souvent de lui qu il n a pas de cS
ur. Il demeure indif-
f�rent ą l amour des autres. Pour lui, ce qui compte avant tout, c est de
s assurer le contr�le de la situation en �tant craint et respect�.
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Chapi t r e 4. Les quat r e genr es de mani pul at eur s
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Louis XIV, qui voulait ą tout prix �viter les complots, contr�lait les nobles
de sa cour gr�ce ą � l �tiquette . Cette derniŁre correspondait ą une longue
liste de tout ce qui leur �tait autoris� ou interdit de faire. Il a atteint les
sommets de la manipulation en prenant le nom de Roi Soleil car il affichait
ainsi une autorit� et une puissance au moins �gales ą celles de l astre du
jour qui permet la vie et qu on ne peut regarder en face, sous peine de deve-
nir aveugle.
Le manipulateur autoritaire pense que l autorit� est la valeur supręme
qui fait marcher le monde. Cependant il peut vous reprocher d ętre
�go�ste et sans cS
ur, s il trouve que vous ne prenez pas suffisamment
soin de lui. Dans son roman VipŁre au poing, Herv� Bazin d�crit remar-
quablement ses souffrances d enfant caus�es par une mŁre manipula-
trice et autoritaire qu il avait surnomm�e Folcoche.
Lorsque le manipulateur est particuliŁrement violent, on oublie
les aspects manipulatoires pour ne retenir que son attitude que l on
qualifiera volontiers de col�rique ou de caract�rielle. Pourtant il s agit
toujours bien de manipulation puisqu il cherche ą obtenir quelque
chose en jouant sur la peur de l autre.
Ce directeur est constamment � sur le dos de son personnel qu il acca-
ble de proc�dures et de directives pour mieux les contr�ler. Il sanctionne la
moindre erreur avec la plus grande s�v�rit� et ne pardonne aucune libert�
de conduite. Tel un Ceausescu ou un Saddam Hussein d avant la chute,
il impose arbitrairement ses principes sans se soucier des cons�quences.
Il dirige, ordonne et sanctionne ą tour de bras. Gr�ce ą cette politique de
terreur sans faille (qui b�illonne tout le monde), plus personne ne bouge
ou n ose se plaindre de peur d ętre la prochaine victime. Pour l ext�rieur,
l �tablissement para�t fonctionner tout ą fait correctement et si l on n y
regarde pas de trop prŁs, tout para�t aller pour le mieux dans le meilleur
des mondes.
Le manipulateur autoritaire aime et choisit des professions ou des
postes de commandements en relation avec son go�t du pouvoir et du
contr�le. Dans le priv�, ses partenaires sont des gens ternes et soumis
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Manipulation : ne vous laissez plus faire !
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ą sa volont�, ą moins qu ils ne soient encore plus autoritaires que lui,
comme ce professeur d allemand de triste m�moire qui couvrait ses
�lŁves de hurlements et d injures ą la moindre petite faute de gram-
maire, mais qui filait tout doux devant son �pouse, lorsque celle-ci �tait
ą ses c�t�s.
L essentiel de ce chapitre
Avant de combattre une maladie, il faut ętre en mesure de l identifier.
Conna�tre et comprendre le genre de manipulation que l on subit est
donc un premier pas indispensable pour commencer ą se lib�rer de
l emprise d un manipulateur ou pour �viter de tomber dans les piŁges
qu il nous tend.
Le manipulateur charmeur mise sur la sympathie qu il d�gage pour
mieux nous abuser.
Le manipulateur culpabilisateur compte sur la r�ciprocit� pour nous
obliger ą le contenter.
Le manipulateur respectable utilise notre soumission naturelle au
savoir et au pouvoir.
Le manipulateur autoritaire s impose par la peur ou par la terreur
qu il inspire.
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Chapi t r e 4. Les quat r e genr es de mani pul at eur s
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Partie II
La manipulation
�gocentrique
(type II)
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Chapitre 5
Comment r�sister
ą une manipulation
de type II
- tirage n� 36269
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Les manipulateurs �gocentriques (type II) sont de tristes personna-
ges qui abusent de notre gentillesse, de notre ignorance ou de l une ou
l autre de nos faiblesses pour nous extorquer quelque chose. Ils ne sont
pas forc�ment mal intentionn�s ą notre �gard, mais lorsqu ils d�sirent
quelque chose, ils sont pręts ą tout pour l obtenir (et peu leur importe
ce que cela peut nous co�ter).
Comment faire pour ne pas se laisser forcer la main ? Comment se
comporter et que r�pondre quand on nous demande un service que
nous n avons pas envie de rendre ? En un mot, comment �chapper ą
cette forme de manipulation ?
Tout cela est relativement simple et tient en quatre points. Pour r�sister
ą un manipulateur type II il faut :
savoir que la manipulation existe ;
prendre du recul pour observer et comprendre ce qui nous arrive ;
faire le deuil d un monde id�al ;
apprendre ą rep�rer l intention du manipulateur.
Avoir conscience de son existence
Il existe des gens � tęte en l air , na�fs ou candides qui, se fiant ą la bonne
mine de ceux qu ils rencontrent, font syst�matiquement confiance ą
tout le monde. Inutile de dire que tous ces doux ręveurs constituent des
proies id�ales pour les manipulateurs.
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Chapi t r e 5. Comment r �si s t er ą une mani pul at i on de t y pe I I
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Savoir ou se souvenir que la manipulation existe est une premiŁre �tape
indispensable car la manipulation la plus dangereuse est celle qu on ne
voit pas. Cela ne signifie pas pour autant qu il faut se m�fier de tout et
de tout le monde. Laissons cela aux parano�aques ! Il est simplement
n�cessaire de demeurer attentif et de ne pas n�gliger nos r�actions
instinctives. Le sentiment de malaise que nous �prouvons et le doute
qui nous assaille en pr�sence de certaines personnes ou de certains
projets sont autant de petits signaux d alerte qui doivent �veiller notre
m�fiance.
Lorsque Virginie fit part ą Baptiste de son d�sir de monter une entreprise
pour exploiter une id�e originale de broderie, celui-ci trouva l id�e enthou-
siasmante. Quelques mois plus tard, Virginie lui demanda de s associer
financiŁrement au projet. Baptiste ressentit alors une �trange sensation
qui lui nouait l estomac et qui l incitait ą ne pas s engager. Il se sentait
un peu coupable ą l id�e de ne pas aider son amie, mais il fit rapidement
taire ses scrupules en s accusant d ętre trop �go�ste et de ne penser qu ą
l argent. Finalement, focalis� sur l originalit� du projet, il s engagea pour
une somme assez importante. Malheureusement Virginie fit rapidement
faillite car elle ne savait pas g�rer, n �coutait personne et n en faisait qu ą
sa tęte. Naturellement, Baptiste ne revit jamais son argent.
Ą RETENIR
La manipulation existe, mais notre intuition ou les signaux d alerte sont lą
pour nous pr�venir d un danger possible. Ils nous recommandent d ętre
plus attentifs et de nous m�fier davantage avant d aller plus avant.
Savoir prendre le recul suffisant
Prendre un peu de recul, c est ętre capable d observer ce qui se passe
sans a priori et sans id�es toutes faites. Cette attitude est la seule qui
permette une vision plus juste des �vŁnements car il ne faut pas oublier
que le danger du manipulateur c est justement son habilet� ą nous
convaincre de la r�alit� de son personnage. Tout son art consiste ą nous
faire croire ą l image de lui qu il veut nous donner.
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Manipulation : ne vous laissez plus faire !
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La manipulation est une construction fragile qui s �croule dŁs qu elle
est r�v�l�e. C est pourquoi le manipulateur fait tout ce qui est en son
pouvoir pour nous empęcher de prendre du recul et nous permettre de
r�fl�chir. Il risquerait ainsi d ętre d�masqu� et se perdrait.
Prendre du recul, c est aussi refuser de s engager trop vite. C est savoir
demander ou prendre du temps pour r�fl�chir, pour �valuer l engage-
ment qui nous est demand� et ses cons�quences ult�rieures ; c est lire
ce qui est �crit (en petits caractŁres) au bas d un contrat, surtout si le
vendeur vous dit que ce n est pas important.
Faire le deuil d un monde id�al
Ce n est qu ą partir du moment oł l on accepte de voir la r�alit� en face
que l on peut vraiment commencer ą agir efficacement. Faire le deuil
d une communication id�ale ou d un monde idyllique, c est voir les
choses comme elles sont et non comme on voudrait qu elles soient.
On peut ręver d un monde bas� sur la confiance et le respect mutuel,
d un monde dans lequel les hommes seraient tous reconnus ą leur
juste valeur et oł il n y aurait pas de disputes, de manipulations ou de
violence. On peut �galement imaginer un monde sans arrivistes oł le
courage et l effort seraient r�compens�s, un monde oł les gens honnę-
tes vivraient en paix et oł les m�chants et les incomp�tents cesseraient
de nuire. On peut ręver&
Mais ręver sans agir c est fuir devant la r�alit�. Certaines expressions
illustrent ce refus d ętre confront� ą la r�alit�, dans ce qu elle a de plus
dur ou de plus d�plaisant : � Ce n est pas normal& Ce n est pas possible
d ętre aussi m�chant& Cela ne devrait pas arriver& C est trop injuste&
Comment peut-on voir des choses pareilles, �a ne devrait pas exis-
ter&
Refuser de voir ce qui se passe pour mieux ręver un id�al imaginaire
confortable et serein est le plus s�r moyen de souffrir et de se faire
manipuler. C est aussi s�curisant que de rouler ą contresens sur une
autoroute.
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Chapi t r e 5. Comment r �si s t er ą une mani pul at i on de t y pe I I
� Groupe Eyrolles
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Si la peur n �loigne pas le danger, refuser de le voir est le meilleur
moyen de ne pas lui �chapper. C est aussi ridicule que d �voluer dans
un champ de mines en clamant haut et fort qu il n y a aucun risque.
Croire que le mensonge, la m�chancet� ou la duperie ne devraient pas
exister correspond non seulement ą une illusion qui n �carte pas le
danger, mais c est aussi un des meilleurs moyens pour l attirer. Refuser
de croire qu une personne puisse ętre un manipulateur (alors que c est
le cas), c est augmenter d autant le risque d en devenir victime.
Mais attention, voir les choses telles qu elles sont ne signifie pas se
r�signer ou se soumettre. On peut trŁs bien voir le monde comme il est
et n�anmoins travailler ą son �volution sans se r�fugier dans l utopie.
Si je n ai pas d argent et si je ne perds pas mon temps ą ręver de ce que
je ferais si j �tais riche, je peux m organiser pour en gagner.
De la męme maniŁre, si j accepte ma maladie au lieu de me lamenter ou
de m apitoyer sur l injustice de mon sort, je vais pouvoir utiliser toute
mon �nergie pour lutter contre le mal et recouvrer la sant�.
Enfin, je serai plus ą męme de me d�fendre, voire de contre attaquer, si
j accepte la triste r�alit� de l ambition forcen�e d un collŁgue, le carac-
tŁre pourtant difficile ą supporter d un membre de ma famille ou, plus
g�n�ralement, l aspect insupportable de telle ou telle situation.
Celui qui accepte de constater qu il est manipul� (sans perdre de temps
ą geindre ou ą pleurer sur son sort), peut s organiser pour se d�fendre et
agir. Celui qui ręve en permanence d un monde meilleur ne peut correc-
tement appr�hender son environnement et il n y a rien d �tonnant ą ce
qu il continue ą se faire manipuler et ą souffrir.
Sylvie n arrivait pas ą accepter la s�paration avec son compagnon. Elle �tait
persuad�e qu il allait revenir. Ils �taient tellement faits l un pour l autre, ce
n �tait pas possible autrement, elle en �tait s�re ! Plus les semaines et les
mois passaient, plus elle s enfon�ait dans son ręve : un amour impossible
et �ternel. Il s agissait de son unique sujet de conversation. Elle en parlait
ą tout le monde et saisissait le moindre pr�texte pour parler de cet amour
qui ne pouvait pas dispara�tre ainsi.
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Manipulation : ne vous laissez plus faire !
� Groupe Eyrolles
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Ą deux ou trois reprises, elle croisa la route d hommes amoureux d elle,
mais, hypnotis�e par son ręve, elle ne s en rendit pas compte. Ce n est que
des ann�es plus tard qu elle r�alisa que son ręve avait �t� un cauchemar
soigneusement entretenu pour ne pas voir en face l abandon, la rupture
et le rejet. Ą partir de ce constat, elle a pu mettre un terme ą sa souffrance
et męme sourire de ses errements pass�s. Ayant accept� de regarder la
r�alit� en face, elle a pu recommencer une vie nouvelle, plus heureuse et
plus paisible.
Ą RETENIR
Faire le deuil d une communication ou d un monde id�al, c est voir les
choses comme elles sont. C est fermer la porte ą la souffrance qui se
glisse entre ce qui est et ce que l on voudrait que ce soit. C est ętre capable
de faire face aux difficult�s et aux emb�ches de l existence avec courage
et efficacit�.
Savoir rep�rer l intention
du manipulateur
Rep�rer un manipulateur en �tant conscient de son existence et prendre
le recul n�cessaire pour qu il se d�voile ą travers son comportement ne
suffisent pas toujours car il y a des manipulations � ą tiroirs tellement
subtiles et retorses qu il est pratiquement impossible de deviner l in-
tention du manipulateur. Il s agit de l application d un principe connu
de tous : une manipulation peut en cacher une autre.
Des films comme L arnaque ou Le cave se rebiffe fonctionnent selon ce
principe. Le personnage principal trompe ą la fois la police et ses acolytes
en faisant croire que sa manipulation a �chou�. En r�alit�, cet �chec va lui
permettre de r�ussir une op�ration de manipulation bien plus importante
et rest�e secrŁte aux yeux de tous.
D�couvrir un but cach� demande de bien conna�tre le manipulateur et
de faire preuve d un peu d imagination. Cela n est pas toujours facile
et oblige ą des t�tonnements. Lorsque l on d�couvre l intention d un
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Chapi t r e 5. Comment r �si s t er ą une mani pul at i on de t y pe I I
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manipulateur, tout en sortant du brouillard, on se sent beaucoup moins
victime. On peut alors tenter de prendre le manipulateur ą son propre
jeu ou, plus simplement, le contrer en d�voilant, ą propos, ses v�rita-
bles projets.
L essentiel de ce chapitre
Rep�rer une manipulation c est, en premier lieu, ętre conscient de
son existence. Il est important de savoir demeurer attentif ; il est
n�cessaire de rester ą l �coute de son intuition et de tous ces petits
signaux d alerte susceptibles de nous �pargner nombre de d�sagr�-
ments.
Il convient ensuite, de prendre du recul pour observer et compren-
dre ce qui se passe. En agissant de la sorte, sans a priori et en prenant
le temps de la r�flexion, il sera possible de mieux appr�cier la valeur
de l engagement qui nous est demand�.
Il faut �galement faire le deuil d un monde id�al et accepter de
regarder la r�alit� en face (voir les choses comme elles sont et non
comme on voudrait qu elles soient). Il est n�cessaire d accepter la
r�alit� de la manipulation avant de pouvoir s en d�fendre.
Il est capital, enfin, de d�couvrir l intention du manipulateur.
Une fois r�v�l�e, celle-ci devient inop�rante et le manipulateur est
perdu.
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Manipulation : ne vous laissez plus faire !
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Chapitre 6
Pourquoi est-il si
difficile de r�sister
aux manipulations
de type II ?
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� Groupe Eyrolles
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Un manipulateur type II r�ussit ą atteindre son but en jouant sur les
points faibles de ses victimes. Son flair et son exp�rience lui font choisir
ceux et celles qui osent le moins s affirmer dans la vie ou qui sont le
moins aptes ą se d�fendre. Le cas �ch�ant, il sait affaiblir les r�sistan-
ces de ses victimes en jouant sur leurs peurs ou sur leurs id�es pr�con-
�ues.
Le manipulateur s attaque d abord
aux faibles
Le constat
La faiblesse est une situation plus ou moins momentan�e qui provient
souvent d un rapport de force d�favorable. C est ce qui se produit par
exemple lorsqu on est en face d un sup�rieur m�prisant, d un repr�sen-
tant de l ordre qui constate une infraction ou d un grand costaud mena-
�ant, couvert de tatouages.
La faiblesse peut �galement provenir d un �tat physique d�ficient li�
ą la maladie, ą la fatigue ou au surmenage. Męme si elle est momenta-
n�e, cette faiblesse n en est pas moins r�elle et perceptible par le mani-
pulateur.
La faiblesse peut ętre d origine psychologique. Ainsi, celui qui se sent
inf�rieur, moins riche, moins intelligent, moins beau ou moins brillant
que son interlocuteur se place automatiquement en position d inf�rio-
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Chapi t r e 6. P our quoi es t - i l si di f f i ci l e de r �si s t er aux mani pul at i ons de t y pe I I ?
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rit� et de faiblesse. Une baisse de moral ou un �tat d�pressif affaiblis-
sent les d�fenses et exposent davantage aux attaques des manipula-
teurs.
En tout �tat de cause, un �tat de faiblesse entrave l affirmation de soi
ainsi que la capacit� ą se d�fendre. C est pourquoi il ne faut pas laisser
le manipulateur profiter de sa sup�riorit�, en lui donnant trop h�tive-
ment ce qu il attend.
Pour r�sister
Quand on se sent faible, la solution est simple ; il ne faut surtout pas
ętre r�actif. Il est urgent de ne pas se pr�cipiter ou de prendre des d�ci-
sions qu on regrettera in�vitablement un jour ou l autre. Il faut en dire
ou en faire le moins possible et ne pas prendre de d�cisions h�tives en
reportant ą plus tard ce que le manipulateur nous demande.
Lorsqu on se sent ą la fois manipul� et en position de faiblesse, la
maniŁre de faire est la suivante :
commencer par faire comprendre au manipulateur que l on a bien
saisi sa revendication ;
insister ensuite sur le fait que l on n est pas en mesure de r�pondre,
pour l instant, ą ses exigences ;
enfin, terminer la conversation le plus vite possible, tout en restant
poli.
� J ai bien compris que ce que tu me demandes est important pour toi,
mais, pour l instant, je ne suis pas en mesure d y r�pondre. Merci.
� Je vous remercie d avoir pens� ą moi en me faisant cette offre, mais vous
voyez que je ne suis pas en �tat de prendre une d�cision. Au revoir.
� Je comprends bien que (reformuler sa demande), mais je ne peux pas le
faire. Excusez-moi . Puis, partez le plus vite possible !
Quand on se sent faible ou en �tat d inf�riorit�, il ne faut pas fuir
honteusement. La fuite est un indicateur de faiblesse qui montre au
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Manipulation : ne vous laissez plus faire !
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manipulateur qu il peut continuer ą nous harceler en toute tranquillit�.
Ce qu il faut, c est le quitter en op�rant une retraite strat�gique fond�e
sur les trois actions suivantes : accuser r�ception, d�samorcer, arręter.
Accuser r�ception, c est signifier ą notre interlocuteur que l on a bien
compris sa demande. Il s agit de parvenir ą le formuler, avec nos mots.
Cette reformulation montre sans conteste que l on a parfaitement
compris ce que le manipulateur vient de nous dire. Elle ne permet pas
au manipulateur de profiter de notre incompr�hension ou d insister
lourdement. L accus� de r�ception doit ętre suffisamment clair pour
signifier au manipulateur que l on a bien compris ce qu il d�sirait.
D�samorcer, c est �noncer simplement (et sans se perdre dans les
d�tails) que l on n est pas en �tat ou pas en mesure de r�pondre ą sa
demande.
Arręter, c est interrompre rapidement et poliment la conservation, sans
attendre d autres r�ponses. Il faut avoir l intention d arręter la conver-
sation, sans regret ni remord.
Dans un bar, un client tente de s�duire la serveuse qui lui apporte sa
commande. AprŁs quelques �changes, il lui demande :
� Ą quelle heure finissez-vous ce soir ?
 Je vous remercie de vous int�resser ą mes horaires (Accuser r�ception),
mais vous r�pondre ne fait pas partie de mon travail. (D�samorcer.)
 Quel dommage !
 Merci Monsieur, au revoir. (Arręter.)
Un ami (mauvais payeur notoire) vous demande :
� Je ne sais pas ą qui demander l argent pour payer la r�paration de ma
voiture.
 Oui, je comprends, ce n est pas une situation agr�able. (Accuser r�cep-
tion.)
 Surtout que je rembourserai dŁs que j aurai re�u l argent que l on me
doit.
 Eh bien, dans ces conditions, je pense que tu vas t en sortir. (D�samor-
cer.)
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 J espŁre.
 Salut ! (Arręter.)
En op�rant une retraite strat�gique il arrive parfois qu on ne fasse que
remettre le problŁme ą plus tard.
Ą RETENIR
On ne peut pas gagner ą tous les coups ! La retraite strat�gique �vite
au moins de se faire manipuler une fois de plus. Elle permet aussi de
gagner du temps pour trouver de nouveaux arguments et mieux contrer
le manipulateur lorsqu il reviendra ą la charge.
Exercice
Retrouvez une manipulation de type II dans laquelle vous �tiez
en position de faiblesse. Ensuite, imaginez simplement comment
vous auriez pu r�pondre en utilisant les trois �tapes de la retraite
strat�gique.
Le manipulateur pr�fŁre les passifs
Le constat
Les personnes passives repr�sentent environ un tiers des gens que l on
croise dans la vie. Le manipulateur les appr�cie �norm�ment car elles
ne s autorisent pas de r�action et ne savent pas se d�fendre ; ce sont
pour lui des victimes de choix. Il les repŁre trŁs facilement et les attaque
directement.
G�n�ralement, le passif ne demande rien car il a peur de s imposer. Il
pr�fŁre se laisser �craser les orteils plut�t que de dire qu on lui marche
sur les pieds. Il peut se montrer g�n�reux pour ne pas para�tre �go�ste
ou faire des cadeaux disproportionn�s pour se racheter de fautes imagi-
naires ou b�nignes.
Les passifs sont des gens trŁs discrets qui ne veulent pas d�ranger. Ce
sont de grands timides qui parlent peu ou qui passent leur temps ą s ex-
cuser. Ils sont quasiment incapables de refuser ce qu on leur demande
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Manipulation : ne vous laissez plus faire !
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par peur de para�tre insensibles, asociaux ou antipathiques. Il leur est
trŁs difficile de parler d eux et quasiment impossible de se mettre en
avant.
Ils sont souvent serviables ą l excŁs car ils sont davantage pr�occup�s
par les int�ręts des autres que par leurs propres besoins. Le problŁme
des passifs est qu ils oublient leur propre existence et qu ils pr�fŁrent se
soumettre (en s oubliant eux-męmes) plut�t que d affronter le conflit,
le d�saccord ou le jugement.
La passivit� a des racines profondes qui remontent souvent ą l enfance.
Et ce ne sont pas quelques lignes qui vont changer cet �tat de fait. Par
contre, il est possible d explorer quelques pistes pour aider ceux qui ont
tendance ą se comporter de la sorte.
Pour r�sister
Pour sortir de l �tat d inf�riorit� et de solitude dans lequel il se trouve,
le passif doit parvenir ą imaginer qu il est un ętre humain comme les
autres et que son opinion et ses d�sirs sont au moins aussi valables que
ceux des hommes et des femmes qui l entourent.
� Fondamentalement, toutes les autres personnes que je rencontre sont
comme moi. Je ne suis pas le seul ą souffrir. Chaque homme ou chaque
femme que je croise dans la vie a connu la souffrance. Chacun court aprŁs
le bonheur et cherche ą satisfaire ses besoins. Mais, dans le męme temps,
personne n a v�cu les męmes choses que moi. Aucune ne sait ce que je
vis profond�ment et aucune ne sait exactement combien je souffre. Tous
ces gens sont diff�rents de moi tout comme moi-męme je suis diff�rent
des autres. Mes opinions et mes d�sirs sont tout aussi respectables que
les leurs. Il n y a pas de gens sup�rieurs ou inf�rieurs, il n y a que des gens
diff�rents qui sont tous aussi respectables les uns que les autres .
Il est courant de comparer un aspect ou un d�tail de sa vie avec le męme
d�tail ou le męme aspect de la vie d un autre. L on ne s en prive pas
pour dire qu un tel est plus riche, plus comp�tent, plus muscl� ou plus
c�lŁbre qu un autre. On peut comparer les voitures ou les comptes en
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banque, mais on ne peut pas comparer globalement les individus entre
eux.
Si l on �value quelqu un dans la globalit� de son existence, personne ne
ressemble ą personne car chaque v�cu est diff�rent. Nous avan�ons tous
dans la vie avec une histoire unique qui d�termine, en grande partie,
les d�cisions que nous prenons ą chaque instant. Dans ces conditions,
personne ne ressemble ą personne et personne ne peut se comparer ą
personne. On est comme on est et il y a ni honte, ni orgueil, ą se sentir
diff�rent. On peut (et il faut toujours) chercher ą s am�liorer, mais au
final, on ne sera jamais que soi-męme.
Accepter les autres tels qu ils sont est encore le meilleur moyen de
s accepter soi-męme. Pour mieux saisir tout ce que cela recouvre, voici
un petit exercice que l on peut faire et refaire pour peu que l on soit
entour�.
Exercice
Observez discrŁtement une personne tout en vous r�p�tant cette s�rie
de phrases : � Cette personne est comme moi, elle aussi a connu le
chagrin, la tristesse, le d�sespoir& Cette personne est comme moi et
cherche ą �viter la souffrance& Cette personne est comme moi, elle
a besoin d aimer et d ętre aim�e& Cette personne est comme moi et
cherche le bonheur& Cette personne est comme moi, il n en existe
pas deux identiques& Cette personne est comme moi, elle est la seule
ą ętre qui elle est.
R�p�tez l exercice avec diff�rentes personnes jusqu ą ressentir un chan-
gement dans votre perception des autres ou de vous-męme.
Le manipulateur r�veille nos peurs
Le constat
Lorsqu un manipulateur s attaque ą quelqu un qui n est ni faible ni
passif, il a encore la possibilit� d atteindre ses objectifs en jouant sur la
peur �prouv�e par sa victime. En faisant vibrer ce type de corde sensible,
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il empęche la personne de s affirmer et sape ses d�fenses ainsi que sa
capacit� de r�sistance.
Parmi ces peurs incontr�lables qui font de nous des victimes d�sign�es,
il y a la peur de faire de la peine, de blesser ou de vexer quelqu un en lui
refusant ce qu il demande. Le manipulateur repŁre, r�veille et utilise ce
genre de craintes pour nous amener ą faire ce qu il souhaite sans ce que
nous puissions nous d�fendre.
La peur de donner une mauvaise image de soi est un chantage que le
manipulateur sait �galement utiliser � Tu as pens� ą ce que les gens
vont dire si jamais tu fais �a ? .
La peur d ętre jug� oblige souvent ą agir ą l encontre de son propre
d�sir.
On est �galement victime de manipulations lorsque l on craint de frois-
ser l autre : � Tu ne vas pas me faire �a& Tu ne peux pas me refuser ce
service& �coute, fais-le pour moi& Je comprends que tu puisses refuser
ą n importe qui, mais pas ą moi& Tu ne peux pas refuser �a ą ta mŁre&
�coute, je suis ton ami tout de męme !
Certaines manipulations s appuient sur la peur de d�cevoir l autre : � Tu
sais, j ai vraiment besoin de cet argent et il n y a plus que toi sur qui
je puisse compter& Tu ne peux pas me d�cevoir, c est trop grave pour
moi.
Le chantage ą l affection joue sur la peur de perdre quelqu un : � Si tu ne
fais pas cela pour moi, c est que tu ne m aimes pas.
Mais parfois, c est au contraire la fiert� que l on �prouve d avoir �t�
choisi qui nous fait tomber dans le piŁge de la manipulation : � Vous
savez, je ne pouvais pas demander cela ą n importe qui, et il n y a que
sur vous que je puisse vraiment compter& et puis, je sais que vous
saurez rester discret, n est-ce pas ?
Il est trŁs difficile de r�sister aux manipulations qui jouent sur les cordes
sensibles de l estime, de l amiti� ou de l amour. Les sentiments que
nous avons pour le manipulateur ne doivent pas jouer le r�le de l arbre
qui cache la foręt. Ce n est pas ce qui nous lie au manipulateur qui est
important, c est ce qu il nous demande ou ce qu il nous force ą faire.
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Pour r�sister
Pour s opposer ą ces diff�rents types de manipulations �gocentriques,
voici la question qu il faut imm�diatement se poser :
� Si quelqu un se d�tachait de moi parce que je n ai pas c�d� au chantage
auquel il voulait me soumettre, est-ce vraiment quelqu un qui m�rite
mon affection ? Au contraire, ne s agit-il pas (du moins pour l instant)
d un vulgaire manipulateur type II qui ne pense qu ą son int�ręt sans se
pr�occuper du mien ?
La r�ponse est parfois cruelle et il faut souvent du courage pour accep-
ter son �vidence.
Exercice
Posez-vous la question suivante : � La derniŁre fois que j ai c�d� ą
ce genre de manipulation, le manipulateur valait-il le prix de mon
sacrifice ?
Le manipulateur utilise les id�es
toutes faites
Le constat
Les id�es toutes faites, c est ce que tout le monde pense. C est ce qui est
admis par la soci�t� et que nul ne songerait ą remettre en question (Il
faut ętre honnęte, on ne doit pas mentir, il faut ętre g�n�reux& ). L ensem-
ble de ces convictions repr�sente un pilier essentiel de notre �ducation
sans lequel la vie en soci�t� ne serait plus possible.
Le manipulateur joue sur ces croyances (qui contiennent toujours une
part de v�rit�) et les d�tourne ą son avantage. Si nous lui refusons ce
qu il demande, il tentera de nous culpabiliser en affirmant : � Ceux qui
ne savent pas partager sont des �go�stes !
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Manipulation : ne vous laissez plus faire !
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Une gentille grand-mŁre cr�ait ainsi de graves conflits en affirmant avec
grande conviction : � En famille on peut tout se dire ! Celui qui s opposait
ą elle �tait interrompu par cette autre id�e : � Tu dois respecter mes cheveux
blancs.
Selon les besoins et les circonstances, le manipulateur utilisera l une
ou l autre de ces id�es toutes faites pour mieux nous asservir. Il peut
�noncer un certain nombre de phrases toutes faites : � Cela ne se fait
pas de refuser quand on demande poliment& On doit toujours aider les
autres& Il faut faire confiance& Il faut savoir ętre serviable& On ne doit
pas laisser les gens dans le besoin&
Il peut �galement tenter de nous imposer sa volont� en p�rorant : � Il ne
faut jamais se tromper& Il faut toujours tenir parole& Il est plus facile
de fuir les problŁmes que de les r�soudre&
Pour le manipulateur, les id�es toutes faites repr�sentent un moyen de
pression extraordinaire car elles s imposent ą nous comme des v�rit�s
universelles qu il serait hors de propos de remettre en question. Ce sont
de v�ritables r�flexes conditionn�s dont personne ne doute. Et pour-
tant, c est ce qu il conviendrait de faire car aucune id�e toute faite ne
peut se r�v�ler exacte, ą tout instant et en toutes circonstances.
Ą RETENIR
C est ainsi que l expression � Qui ne tente rien n a rien peut aussi bien
encourager positivement celui qui h�site ą se mettre ą son compte que
servir ą manipuler celui qui h�site ą prendre de la drogue ou ą faire
n importe quelle autre bętise.
Pour r�sister
Lorsqu un manipulateur utilise une id�e toute faite, il ne faut pas rester
prisonnier de ce qu il nous affirme avec aplomb. Il faut faire preuve de
bon sens et l interroger (ou s interroger soi-męme) en demandant : � Et
alors ? Ensuite, et ą propos de la r�ponse obtenue, il convient de renou-
veler la question : � Et alors ? . On continue ainsi, jusqu ą ce que l on
�chappe ą la manipulation.
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� Tu devrais m aider, je suis ton ami. (PremiŁre id�e toute faite.)
 Et alors ?
 Entre amis, il est normal de s aider. (DeuxiŁme id�e toute faite.)
 Et alors ?
 J ai besoin de 1 000 Ź .
 Je suis d�sol�, mais je n ai pas une telle somme ą pręter.
 Et 500 Ź , tu pourrais ?
 �coute, en ce moment je ne peux pas pręter d argent, ą qui que ce soit et
cela n a rien ą voir avec l amiti�. D accord ?
 D accord.
On peut ainsi contrer la r�ponse d un dealer.
� Qui ne tente rien n a rien.
 Et alors ?
 Il faut que tu essayes pour savoir ce que c est.
 Et alors ?
 Alors tu sauras.
 Et alors ?
 Oh tu m embętes avec tes questions !
Pour d�passer des blocages personnels qui nous empęchent momenta-
n�ment de r�sister ou de s opposer, on peut utiliser l exercice en s inter-
rogeant soi-męme.
Quelqu un vous a extorqu� la promesse de venir l aider et maintenant vous
ne pouvez plus le faire.
 � J avais promis de l aider.
 Et alors ?
 Quand on s engage, il faut toujours tenir parole
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Manipulation : ne vous laissez plus faire !
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 Et alors ?
 Maintenant je ne peux vraiment plus.
 Et alors ?
 Il ne va pas ętre content
 Et alors ?
 AprŁs tout c est son problŁme et il ne m avait pas laiss� le choix.
 Et alors ?
 Je vais l appeler pour m expliquer avec lui.
Ce n est pas le manipulateur qui nous rend d�pendant, ce sont les id�es
toutes faites que nous acceptons sans les remettre en cause. En interro-
geant avec bon sens ces id�es toutes faites la technique du � Et alors ?
permet de r�sister ou de d�samorcer un grand nombre de manipula-
tions de type II.
L essentiel de ce chapitre
Le manipulateur s attaque d abord aux faibles et ą ceux qui ne
r�agissent pas. Pour cela, il utilise les peurs et les id�es toutes faites
de ses victimes en les d�formant ą son avantage.
Quand on se sent faible devant un manipulateur, il ne faut pas crain-
dre de battre en retraite. Pour op�rer cette retraite strat�gique, il
faut appliquer la m�thode suivante : accuser r�ception, d�samorcer
et arręter correctement la communication.
Pour lutter contre le sentiment d inf�riorit� qui nous pousse ą nous
laisser faire et ą demeurer trop passif, il faut d�couvrir et compren-
dre que les autres � sont comme moi . Nos d�sirs et nos besoins
sont aussi l�gitimes que ceux des autres. S accepter soi-męme, c est
accepter les autres et c est surtout commencer ą pouvoir s affirmer.
Quand on n est ni faible ni passif, on peut lutter contre les peurs et
les id�es toutes faites que les manipulateurs utilisent ou r�veillent
ą notre insu. Pour cela, il faut savoir prendre du recul et interroger le
manipulateur sur ce qu il cherche r�ellement. La technique du � Et
alors ? s avŁre excellente dans ces occasions.
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- tirage n� 36269
Chapi t r e 6. P our quoi es t - i l si di f f i ci l e de r �si s t er aux mani pul at i ons de t y pe I I ?
� Groupe Eyrolles
n� 36269
 - tirage n� 36269
n� 36269
Chapitre 7
Pourquoi n ose-t-on
pas dire non ?
- tirage n� 36269
� Groupe Eyrolles
n� 36269
 - tirage n� 36269
n� 36269
Nous savons tous d�ją dire non. Dans les situations oł nous sommes ą
l aise et lorsque nous dominons la situation, nous ne craignons pas de
nous affirmer en manifestant clairement notre refus. C est ainsi que par
exemple, il n est pas difficile de dire non ą un petit enfant ou ą un adulte
qu on ne craint pas.
On sait �galement dire non en r�ponse ą un geste d�plac� ou ą une
proposition complŁtement inacceptable. Dans ce cas, c est la l�gitimit�
de notre colŁre qui nous donne la force suffisante pour oser dire non.
Mais entre ces deux extręmes, il y a beaucoup de situations oł il est
difficile de s opposer. Par exemple, il n est pas �vident de dire non ą
un patron qui demande un travail suppl�mentaire, non ą un collŁgue
qui nous met dans l embarras, non ą un ami qui s invite au mauvais
moment ou non ą un vendeur trop persuasif.
Le problŁme n est pas de savoir dire non, il est d oser le dire ą la bonne
personne et au bon moment. Mais pour s opposer et manifester un
refus, il ne faut pas ętre dans la soumission. Pour s affirmer sereine-
ment en face d un manipulateur, il faut ętre capable de revendiquer son
droit ą exister en tant que personne libre. C est ce que l on appelle l af-
firmation de soi.
Ceux qui ont re�u beaucoup d amour dans leur enfance, de nombreu-
ses f�licitations et qui ont �t� encourag�s dans leurs initiatives, ceux-lą
sont moins sensibles ą la manipulation car ils ont une grande confiance
en eux. A contrario, ceux qui ont re�u plus de critiques que de compli-
ments accusent naturellement un grave d�ficit de confiance et consti-
tuent des proies faciles pour les manipulateurs.
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- tirage n� 36269
Chapi t r e 7. P our quoi n ose- t - on pas di r e non ?
� Groupe Eyrolles
n� 36269
Les origines du manque de confiance en soi sont nombreuses. Cepen-
dant, on peut les classer en trois rubriques : la crainte de l autorit� ; la
culpabilit� ; le besoin d ętre aim� (ou la peur d ętre rejet�).
La crainte de l autorit�
La crainte de l autorit�, c est l enfant paralys� face ą son pŁre qui le
gronde. C est aussi ce qui nous soumet ą l autorit� d un professeur, d un
chef, d un juge, d un policier, d un m�decin ou de toute autre figure �
respectable . Ą travers notre �ducation, on nous a appris ą respecter et
surtout ą ne pas contredire l autorit�.
Le r�flexe de soumission entrave l affirmation de soi. Et les personnes
qui n osent pas s affirmer sont celles qui r�pondent en priorit� aux
besoins des autres avant de penser aux leurs. On comprend alors que,
dans ces conditions, il soit plut�t difficile de s opposer et d oser dire
non.
La peur d ętre jug� �go�ste (ou encore, m�chant, ingrat, mauvais
parent& ) ou la peur du conflit sont deux autres formes de la crainte
de l autorit�. Prendre conscience de ce r�flexe (souvent inconscient)
est un premier pas salutaire pour commencer ą faire confiance ą son
propre jugement au lieu de se soumettre inconditionnellement ą celui
des autres. On peut demander avis et conseils sans ętre pour autant
contraint de les suivre ą la lettre, comme s il s agissait d ordres de droit
divin.
Exercice
Afin de ne plus d�pendre du jugement des autres et pour devenir capable
de faire-valoir votre propre point de vue, r�pondez tranquillement ą
chacune de ces trois questions : Qui a le plus d informations et de
renseignements sur moi-męme ? Qui est le mieux plac� pour me
conna�tre et me juger ? Quelqu un peut-il me conna�tre mieux que je
ne me connais moi-męme ? Revenez ą la premiŁre question et refaites
plusieurs fois cet exercice jusqu ą ce que vous commenciez ą ressentir
un sentiment agr�able (le sentiment de votre propre conviction). Ą ce
moment-lą, demandez-vous : En dernier ressort, qui est le mieux
plac� pour d�cider de ce que je dois faire, dire ou penser ?
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- tirage n� 36269
Manipulation : ne vous laissez plus faire !
� Groupe Eyrolles
n� 36269
Le sentiment de culpabilit�
Que la culpabilit� ait une cause r�elle (ou invent�e) ou qu elle ait �t�
sugg�r�e ou impos�e par un manipulateur, dans tous les cas ce senti-
ment n aide guŁre ą s affirmer.
D�velopper un sentiment de culpabilit� a de nombreuses cons�quences
et contrarie, notamment, l affirmation de soi. Ainsi avons-nous parfois
tendance ą nous punir, en nous restreignant ou en affaiblissant notre
puissance, afin de ne pas recommencer ą mal agir. Dans d autres cas,
le sentiment de culpabilit� nous commande de nous laisser diriger par
les autres (pour nous �viter de mal nous conduire). Enfin on peut s auto
punir en s imposant des contraintes de toutes sortes et en s empęchant
de r�ussir pour �viter de nuire, de d�truire ou de mal utiliser sa puis-
sance.
Dans tous les cas et quelle qu en soit la cause, la culpabilit� ne fait qu en-
traver la libert� d ętre et l affirmation de soi. On peut toujours r�parer
une faute r�ellement commise, mais il ne sert ą rien de se culpabiliser
sans rien entreprendre de positif. Quant aux culpabilit�s imaginaires,
seul un travail approfondi, effectu� avec une aide ext�rieure permettra
d �claircir la situation.
Exercice
En prenant tout votre temps, faites la liste de tout ce que vous pouvez
vous reprocher et qui vous culpabilise. Ensuite, tentez sereinement
de d�terminer de quelle maniŁre chacun de ces souvenirs mine votre
confiance en vous et entrave la r�ussite de vos projets.
La reconnaissance et l acceptation des faits libŁrent du sentiment de
culpabilit� qui y �tait associ�. G�n�ralement, cela procure un sentiment
agr�able de puissance retrouv�e.
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- tirage n� 36269
Chapi t r e 7. P our quoi n ose- t - on pas di r e non ?
� Groupe Eyrolles
n� 36269
Le besoin d ętre aim� et la peur d ętre
rejet�
Ce double besoin entrave la capacit� ą d�cider et ą s imposer. Il peut se
traduire par ce genre de questions :
Est-ce que mon travail est bien fait ?
Appr�cie-t-elle ce que je lui dis ?
Va-t-il appr�cier ce que je lui apporte ?
Qu est-ce qu elle pense de moi ?
L opinion des autres ą propos de ce que nous disons ou de ce que nous
entreprenons est indispensable pour vivre et travailler en groupe. Il
s agit d un retour d image qui nous permet de savoir si ce que nous
faisons correspond ą ce que l autre attend. Mais certains sont beaucoup
trop attentifs au jugement que les autres vont porter sur eux et pensent
(ą tort) que l opinion des autres constitue une �valuation valable de leur
propre personne. On ne peut pas vivre, tel un ours mal l�ch�, en igno-
rant notre entourage, mais ą trop �couter le jugement des autres, ą trop
nous identifier ą ce qu ils pensent de nous, on court le risque de n exis-
ter qu ą travers leur regard et selon leur opinion.
Le m�canisme ą l S
uvre est alors le suivant :
plus je porte d attention ą ce que les autres disent de moi et moins
je fais confiance ą mon propre jugement ;
moins je me fais confiance, plus j ai besoin d ętre rassur� sur ma
propre valeur et plus j ai besoin de me sentir aim� et appr�ci� par
les autres ;
plus je cherche ą plaire aux autres (pour qu ils m aiment et qu ils ne
me rejettent pas), plus je suis attentif ą leur jugement et plus j en
suis d�pendant&
Nous sommes confront�s ą une spirale infernale qui, ą chaque cycle,
nous transforme un peu plus en marionnette que les autres fa�onnent
ą leur mesure et dont ils tirent les ficelles. Dans ces conditions, il est
difficile de s aimer soi-męme, difficile de s autoriser ą exister et encore
plus difficile de dire non.
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- tirage n� 36269
Manipulation : ne vous laissez plus faire !
� Groupe Eyrolles
n� 36269
Pour �tancher cette soif d ętre aim� et apaiser la peur d ętre rejet�, on
va tout faire pour donner une bonne image de soi-męme. On cherche
ą plaire, ą ne pas faire de vague. On fait en sorte de correspondre aux
attentes des autres. On est pręt ą se sacrifier, ą toujours rendre service,
ą ne rien refuser, ą �viter les conflits& En un mot on est pręt ą se laisser
manipuler.
La solution est pourtant simple. Il suffit de se rappeler que c est nous
(et non les autres) qui poss�dons le plus d informations sur nous-męme.
Nous sommes donc les mieux plac�s pour avoir une id�e de ce que nous
d�sirons. Encore une fois, on peut �couter les avis ext�rieurs (sources
utiles d information), mais nul n est oblig� de les suivre et encore moins
de les croire. C est ą nous de d�cider de ce que nous valons et de ce que
nous voulons.
Exercices
" Un premier exercice, un peu surprenant, peut se r�v�ler trŁs utile
pour vous aider ą vous d�gager du poids de l opinion des autres ą
votre sujet.
R�fl�chissez au plat, au l�gume ou ą la boisson que vous n aimez
vraiment pas.
Exemple : les nouilles ą l eau.
Posez-vous la question suivante : quelle pourrait ętre la r�action de
cet aliment s il apprenait que je ne l aime pas ?
Quelques r�ponses possibles : cela le laisserait froid ; cela ne le
toucherait pas ; il s en ficherait royalement&
Retrouvez une situation oł vous avez eu le sentiment d ętre rejet�(e).
R�ponse : _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _
Maintenant repensez ą cette męme situation en adoptant la męme
attitude que celle de l aliment ci-dessus �voqu�, lorsqu il apprend que
vous ne l aimez pas.
(J observe cet �vŁnement avec le męme point de vue qu un plat de
nouilles ą l eau apprenant que je n aime pas cela& )
Refaites l exercice (depuis le d�but et ą l aide d autres exemples)
jusqu ą atteindre un �tat de d�tachement suffisant par rapport au
jugement n�gatif des autres.
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- tirage n� 36269
Chapi t r e 7. P our quoi n ose- t - on pas di r e non ?
� Groupe Eyrolles
n� 36269
" Un deuxiŁme exercice peut-ętre effectu�, en suivant une m�thode
similaire.
Retrouvez une situation dans laquelle vous n avez pas su ou pas pu
vous opposer.
D�terminez quel type de peur �tait ą l origine de votre incapacit� ą
r�agir (crainte de l autorit�, sentiment de culpabilit�, peur de ne plus
ętre aim� ?).
V�rifiez si, aujourd hui, votre peur est encore justifi�e.
Refaites l exercice autant de fois que vous le d�sirez, jusqu ą en tirer
des conclusions satisfaisantes.
L essentiel de ce chapitre
En principe, nous savons tous dire non& sauf lorsque l on craint
l autorit� de quelqu un, quand on se sent coupable, qu on a besoin
d ętre aim� ou qu on a peur d ętre rejet�.
Si nous ne savons pas dire non, c est parce que nous confondons ce
que nous faisons avec ce que nous sommes. Autrement dit, nous
consid�rons les critiques ou les louanges concernant nos activi-
t�s comme autant de critiques ou de louanges s adressant ą notre
personne. DŁs que l on nous fait un compliment nous sommes
heureux. Au contraire, ą la moindre critique, nous sommes vex�s,
tristes ou malheureux.
Notre erreur, c est (cette f�cheuse tendance) de penser que les autres
nous connaissent mieux que nous-męme. Alors nous les �coutons
et nous nous soumettons ą leur jugement (ą leur manipulation) en
pensant que leur opinion a bien plus de valeur que la n�tre. On peut
prendre des conseils ou �couter des avis ext�rieurs. Mais personne
ne pourra, mieux que nous, nous conna�tre, nous �valuer et savoir
ce que nous voulons.
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Manipulation : ne vous laissez plus faire !
� Groupe Eyrolles
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Chapitre 8
Comment oser
dire non
- tirage n� 36269
� Groupe Eyrolles
n� 36269
 - tirage n� 36269
n� 36269
Pourquoi les gens sont-ils si m�chants ? Pourquoi sont-ils tellement
�go�stes ? Pourquoi ne peut-on faire confiance ą personne ? Pourquoi ?
La plupart des gens qui ont du mal ą dire non ont un point en commun :
ils trouvent le monde hostile et ils voudraient pouvoir vivre tranquille-
ment sans ętre continuellement oblig�s d ętre sur la d�fensive.
On peut regretter que le monde soit rempli d escrocs, d �go�stes et de
manipulateurs en tout genre. On peut d�plorer de ne plus pouvoir faire
confiance ą personne. Ces r�criminations ne changent rien ą l affaire.
Il ne sert ą rien de jouer l autruche en regrettant que le monde soit
mauvais ou m�chant. G�mir sur la duret� de la vie (ou ręver d un monde
meilleur) empęche de voir la r�alit� en face et, cons�quemment, d agir
efficacement. Au fur et ą mesure que l on ręve d un monde impossible,
celui dans lequel nous vivons devient hostile et nous nous sentons de
moins en moins capables de changer quoi que ce soit.
Pour oser dire non, il faut commencer par accepter de voir le monde tel
qu il est. Il y a des gens �go�stes, d autres qui sont assoiff�s de pouvoir,
il y a des manipulateurs, il y a aussi des tricheurs, des menteurs& Il y
en aura encore longtemps. Il est inutile de g�mir ou de se lamenter, le
monde est ainsi fait. Ouvrons les yeux et acceptons la r�alit� des faits !
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- tirage n� 36269
Chapi t r e 8. Comment oser di r e non
� Groupe Eyrolles
n� 36269
Comment dire non ą un manipulateur
charmeur
Le constat
Qu il s agisse d un homme d une femme ou d un enfant, le manipu-
lateur charmeur nous attire et nous berce d illusions parce qu on le
trouve s�duisant, amusant, attendrissant, sympathique, etc. Il est telle-
ment plein d attraits qu on aimerait, en retour, sinon lui plaire du moins
ne pas lui d�plaire.
Son art de la s�duction nous paralyse et nous empęche de lui dire non.
On a peur de le d�cevoir, on craint de para�tre ridicule, on ne veut pas
passer pour un � pingre , un blas� ou un �go�ste. Aussi longtemps que
l on croit ą l image que nous pr�sente le manipulateur charmeur, on
n ose pas lui r�sister et l on �prouve donc des difficult�s ą lui dire non.
Pour r�sister
Face ą un manipulateur charmeur, la premiŁre chose ą faire est donc
de briser le miroir aux illusions. Pour y parvenir, on peut se poser les
questions suivantes : que cachent ce sourire et ces belles maniŁres, quel
est son v�ritable but et que veut-il vraiment de moi ? Au-delą de ce qu il me
fait miroiter oł se trouve son int�ręt ? Pourquoi fait-il tout cela ? Dans cette
histoire, qui sera le v�ritable gagnant ? Oł se trouve le piŁge ?
Ensuite, pour mettre un terme aux petites manipulations, le plus simple
est encore de dire non en ayant la ferme intention de ne pas aller plus
loin dans la discussion. Ce non doit ętre clair, net, sans scrupule et ne
doit pas engendrer un quelconque sentiment de culpabilit�. Ne crai-
gnez pas de vous opposer ! Il n y a vraiment aucun danger ą dire non ą
un manipulateur charmeur qui vous demande un service ou qui tente
de vous vendre quelque chose.
Rappelez-vous que l on ne peut pas blesser un manipulateur. On ne
peut blesser que les honnętes gens. Si un manipulateur vous disait que
vous l avez bless�, ne le croyez surtout pas et n entrez pas dans son jeu.
Il s agit encore d une tentative de manipulation pour mieux vous faire
c�der.
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- tirage n� 36269
Manipulation : ne vous laissez plus faire !
� Groupe Eyrolles
n� 36269
Le but r�el du manipulateur charmeur n est pas de vous plaire, mais bien
de tirer parti de votre cr�dulit�, d une maniŁre ou d une autre. Aussi, ne
lui laissez pas le temps de d�velopper ses arguments pour mieux vous
convaincre. Le temps (celui de la discussion) joue toujours en sa faveur.
Chaque seconde suppl�mentaire, pass�e ą l �couter, vous fait tomber
un peu plus dans son piŁge.
Rappelez-vous que vous vous trouvez en pr�sence d un manipulateur
de type II qui ne pense qu ą ses int�ręts (męme et surtout s il dit ne
penser qu aux v�tres). Abr�gez ! Dites-lui non, carr�ment, simplement
et le plus rapidement possible.
Dire non c est ą la fois affirmer son refus et sa volont� de mettre un terme
ą la communication. En disant, non merci, ou encore, non �a ne m int�-
resse pas, l intention doit ętre nette, claire et sans bavure. Pas d arriŁre-
pens�es ni de scrupules ! Surtout pas de culpabilit� ! Plus la confiance et
l affirmation de soi sont perceptibles, plus votre refus est efficace et plus
le manipulateur est rapidement arręt� dans ses manS
uvres.
Il arrive qu on ne puisse pas se contenter de dire purement et simple-
ment non. Soit on a trop attendu, soit on conna�t trop bien la personne.
Dans ces circonstances, il vaut mieux savoir formuler son refus correc-
tement.
R�agir, mais dans les formes
Quand on ne veut pas ou quand on ne peut pas r�pondre aux attentes
d un manipulateur charmeur, il faut savoir lui dire non dans les formes.
Une amie vous demande de l emmener quelque part au moment oł vous
deviez partir ą un rendez-vous : � Ce serait vraiment gentil de ta part si tu
pouvais m emmener en voiture ą tel endroit.
Plut�t que de lui c�der et de rater votre rendez-vous, vous lui dites non,
dans les formes, de la maniŁre suivante : � �coute, je t aurais volontiers
accompagn�, mais c est ą l autre bout de la ville et j ai ce rendez-vous que
je ne peux absolument pas repousser. Tu pourrais peut-ętre prendre un taxi
ou demander ą quelqu un d autre de t emmener ? Maintenant pardonne-
moi, mais il faut absolument que j y aille.
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Chapi t r e 8. Comment oser di r e non
� Groupe Eyrolles
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Examinons en d�tail ce genre de r�ponse qui contient tous les ingr�-
dients n�cessaires pour bien dire non ą un manipulateur charmeur.
Vous lui montrez tout d abord que vous avez bien compris sa demande,
que vous n ętes pas contre, mais que vous ne pouvez absolument pas
lui rendre ce service : � �coute, je t aurais volontiers accompagn�, mais
c est ą l autre bout de la ville et j ai ce rendez-vous que je ne peux abso-
lument pas repousser&
Vous lui proposez ensuite une alternative sans lui laisser le temps
de respirer : � Tu pourrais peut-ętre prendre un taxi ou demander ą
quelqu un d autre de t emmener.
Enfin, sur votre lanc�e, vous brisez net l entretien sous un pr�texte
valable et vous quittez la scŁne : � Maintenant pardonne-moi, mais il
faut absolument que j y aille.
Dire non, dans les formes c est donc :
D�crire la situation en reprenant les propres mots du manipulateur
pour lui montrer, sans ambigu�t�, que vous avez bien compris la
nature de sa demande : si je comprends bien, vous d�sirez que je& En
r�sum�, tu voudrais que je&
Exprimer calmement votre point de vue ou exposer vos contraintes
sans vous justifier ni vous perdre dans des d�tails inutiles : je ne peux
pas ou je ne veux pas le faire pour telle ou telle raison&
Rechercher et proposer une ou des solutions : peut-ętre que& Tu
pourrais& As-tu pens� ą demander ą&
Mettre un terme ą l entretien ą l aide d un mot une d une phrase
courte pour signifier ą votre interlocuteur, qu en ce qui vous
concerne, la communication est termin�e : bien ! J espŁre que tu vas
trouver une solution ; bonne chance et au revoir !
� Tu veux faire un loto avec moi, �a nous co�tera moins cher et nous parta-
gerons les gains.
 Je te remercie de penser ą moi, mais tu sais que je n aime pas les jeux de
hasard. Si tu gagnes, je pr�fŁre que tu gardes tout. Je ne te dis pas  bonne
chance , il para�t que �a porte malheur. Salut !
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Manipulation : ne vous laissez plus faire !
� Groupe Eyrolles
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Le sens de la r�partie ou de l ą-propos ne s invente pas. C est une forme
d aisance qui na�t avec la compr�hension des choses et qui grandit avec
la confiance en soi.
Une personne s�re d elle n a pas peur d exprimer fermement et tranquil-
lement son point de vue. Elle d�fend ses droits tout en respectant ceux
des autres. Elle est capable d affirmer sa personnalit� et ses besoins
sans susciter d hostilit�. Elle ne se laisse pas marcher sur les pieds et
sait dire non sans se sentir coupable.
Ą RETENIR
Pour triompher d un manipulateur charmeur, il faut tout d abord prendre
conscience que derriŁre le charmeur se cache un manipulateur. D�couvrir
son but cach� est un des meilleurs moyens pour briser le charme
(l envo�tement). Afin de mettre un terme ą la manipulation le plus simple
est d oser affirmer son refus tranquillement et sans complexe. Selon
le contexte et la qualit� de la relation, l expression du non sera plus ou
moins r�alis�e dans les formes.
Comment dire non ą un manipulateur
culpabilisateur
Pour ce qui concerne la plupart des manipulations de type II, il faut
savoir dire non pour en ętre d�barrass�. Malheureusement certains
manipulateurs parviennent quand męme ą nous extorquer ce qu ils
veulent en jouant sur notre sentiment de culpabilit�. Dans ce cas, le
non ne suffit pas.
Le constat
Voici une s�rie non exhaustive de phrases culpabilisatrices utilis�es par
un manipulateur :
�coute, je suis ton ami, tu ne peux pas me refuser �a !
AprŁs tout ce que j ai fait pour vous, c est comme �a que vous me
r�compensez ?
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Chapi t r e 8. Comment oser di r e non
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 Moi je ne t ai jamais rien refus� et toi tu as le culot de me dire non&
Tu ne penses qu ą toi, et moi, tu t en fiches complŁtement !
Comment oses-tu me faire une chose pareille ?
C est toujours la męme chose, dŁs que je demande quelque chose, on
me le refuse&
L essentiel est de comprendre que le culpabilisateur cherche ą nous
donner mauvaise conscience. Par ce biais, il s efforce de nous faire
regretter notre refus et compte ainsi nous faire changer d avis. Voyez
comment certains mendiants savent jouer dans ce registre pour amener
le passant ą ouvrir plus facilement son porte-monnaie.
Exercice
Retrouvez une ou deux situations dans lesquelles le manipulateur
a su vous culpabiliser pour contrer votre refus, ou simplement pour
mieux vous amener ą lui donner ce qu il voulait.
La culpabilit� est un sentiment honorable qui est li� ą notre �ducation.
Nos parents, l �cole, les copains, la vie en soci�t� nous ont enseign� ce
qui �tait bien et ce qui ne l �tait pas. De la męme maniŁre, nous avons
appris, souvent ą nos d�pens, ce qu il en co�tait d enfreindre un code
�tabli.
La culpabilit� est aussi un sentiment naturel chez l homme normal.
Seuls les grands pervers, les criminels de guerre, les terroristes, tueurs
en s�rie, p�dophiles et autres malades, n �prouvent absolument aucun
remord. Lorsqu ils sont sur le banc des accus�s, ils sont complŁtement
insensibles ą l �vocation de leurs crimes. C est d ailleurs cette indiff�-
rence et cette absence de compassion qui troublent tant les victimes ou
leur famille (comme elles en t�moignent devant les cam�ras au sortir
de la salle d audience).
La culpabilit� est une �motion normale et facilement accessible. L habi-
let� du manipulateur culpabilisateur est de savoir l activer abusivement
chez sa victime. Ce n est donc pas la culpabilit� elle-męme qui est en
cause, mais sa justification. Tant que nous n �tudions pas avec atten-
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Manipulation : ne vous laissez plus faire !
� Groupe Eyrolles
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tion ce sentiment pour le remettre �ventuellement en cause, le mani-
pulateur parvient ą nous soumettre. En fait, il gagne aussi longtemps
que nous croyons ętre coupables.
Pour r�sister
Pour r�sister ą un manipulateur culpabilisateur la question ą se poser
est donc : suis-je r�ellement coupable de ce qu on me reproche ?
La r�ponse n est pas des plus ais�es et il ne s agit pas de se travestir en
juge de paix pour d�terminer qui a tort et qui a raison. Ce qui compte,
c est de savoir �valuer, męme approximativement, la r�alit� d une mani-
pulation culpabilisatrice. Pour cela, il suffit de se demander : existe-t-il
un �quilibre entre ce qu il me demande et ce qu il dit m avoir donn� ?
Un ami vous impose de venir l aider ą d�m�nager et vous ne pouvez abso-
lument pas le faire :
� Dis, je compte sur toi pour m aider ą d�m�nager jeudi prochain.
 Tu sais, lą je ne vais pas pouvoir, je suis d�ją pris.
 Je te remercie ! Quand tu avais besoin de moi, tu �tais bien content de
me trouver. Maintenant que j ai besoin de toi tu me laisses tomber comme
une vieille chaussette.
Vous vous rappelez effectivement que cet ami s �tait invit� chez vous pour
vous aider ą restaurer votre maison de campagne. En fait, il se levait ą 11
heures et ne participait ą aucun des travaux, męme m�nagers. De temps
en temps, il venait voir si on avait besoin de lui et repartait aussit�t faire la
sieste ou se promener. Maintenant, gr�ce ą ce rapide examen, vous pouvez
lui r�pondre sereinement : � Effectivement, j ai �t� trŁs content d avoir des
amis pour m aider quand j en avais besoin. Ce furent de bonnes vacances
pour tout le monde. D ailleurs, tu en as bien profit�. Mais pour ce qui est
de ton d�m�nagement, lą je ne peux vraiment pas t aider, je suis d�ją pris
ailleurs. Demande ą quelqu un d autre ou fais appel ą une entreprise.
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- tirage n� 36269
Chapi t r e 8. Comment oser di r e non
� Groupe Eyrolles
n� 36269
Lorsque l on constate ętre en pr�sence d un manipulateur culpabilisa-
teur et que l on r�alise qu il n y avait aucune raison de se sentir coupa-
ble, on peut alors s opposer sereinement et lui dire non sans avoir besoin
de se justifier.
Malgr� ce qu il vous dit, vous ne lui devez rien. Ne vous embarquez pas
non plus dans des explications sans fin. Abr�gez la conversation sans
complexe, en �vitant l agressivit�, la d�valorisation et l ironie.
% Culpabilit� et l�gitimit�
Le d�sir et la volont� des autres sont l�gitimes, mais ce n est pas une
raison pour qu ils nous les imposent en nous culpabilisant. Nous avons
�galement des besoins et des aspirations tout aussi l�gitimes.
Pour retrouver sa l�gitimit�, face ą ce sentiment de culpabilit�, il est
indispensable de prendre un peu de temps pour r�fl�chir ą nos droits
pr�sents et ą venir.
Exercice
Pour vous aider ą vous sentir en confiance lorsque vous devrez faire
face ą un culpabilisateur, �tudiez et compl�tez la liste ci-dessous.
J ai le droit : de penser diff�remment de toi ; de me reposer ; de faire
ce dont j ai envie ; de ne pas me laisser faire ; de ne pas toujours ętre
d accord ; de travailler ą mon rythme ; de penser ą moi ; de ne pas
aimer ; de refuser ; de ne pas donner d explication&
Le droit ą la diff�rence
Pour �largir cette r�flexion portant sur la l�gitimit� de vos droits, rappe-
lez-vous des situations ou quelqu un vous avez empęch� d affirmer
votre propre go�t ou d exprimer vos pr�f�rences, vos opinions, vos
sentiments et vos r�actions.
Prenez le temps de voir comment vous auriez pu vous affirmer davan-
tage avec ce que vous savez maintenant ; faites-le pour chacun de vos
droits. Ce n est pas du temps perdu, bien au contraire !
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Manipulation : ne vous laissez plus faire !
� Groupe Eyrolles
n� 36269
Le droit ą l imperfection
Sachez que vous n ętes pas un surhomme ou une wonderwoman. Vous
avez le droit d avoir vos faiblesses et d afficher vos limites et votre
incompr�hension. Il n y a aucune raison objective pour se rendre coupa-
ble de ces � insuffisances .
Ce ne sont pas des tares, mais simplement la preuve de notre humanit�.
Dans ce cas aussi, voyez comment vous auriez pu r�agir diff�remment
en revendiquant ces droits sans complexe au lieu de les cacher.
Ą RETENIR
La culpabilisation ou la menace du rejet sont des moyens que le
manipulateur culpabilisateur utilise pour nous asservir. En prenant
conscience de notre enlisement (qui nous soumet au chantage), nous
nous lib�rons, ą la fois de la culpabilit� et du manipulateur. Nous sommes
alors en mesure de nous affirmer pour ce que nous sommes et capables
de dire non ą la manipulation.
Comment dire non ą un manipulateur
respectable
La difficult� avec les manipulateurs respectables, c est qu on ne pense
męme pas ą leur dire non, simplement parce qu on ne se rend pas
compte qu on est en train de se faire manipuler.
Le constat
Lorsqu un m�decin, un journaliste ou quelqu un ayant un statut
social plus �lev� que le n�tre parle, on a tendance ą l �couter et ą le
croire sans se poser de question. La respectabilit� fascine. Il suffit
qu une information soit sign�e par un chercheur ou annonc�e par
un journaliste connu pour devenir cr�dible. Si c est �crit dans le jour-
nal ou vu ą la t�l�, il s agit d un sceau de validit� qui nous fait accep-
ter le message sans autre forme de procŁs.
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- tirage n� 36269
Chapi t r e 8. Comment oser di r e non
� Groupe Eyrolles
n� 36269
Ainsi en 1994, lorsqu on nous a annonc� que le nuage radioactif de
Tchernobyl s �tait arręt� aux frontiŁres de la France, peu de gens ont
pens� ą mettre en doute les paroles des ministres et celles des jour-
nalistes qui rapportaient l affaire. Il a fallu attendre des ann�es pour
que l opinion publique prenne conscience de la manipulation et de
ses cons�quences. De la męme maniŁre, le scandale du sang conta-
min� �tait fond� sur la respectabilit� de ceux qui savaient mais qui
manipulaient en affirmant le contraire.
Autour de nous, il existe beaucoup de gens respectables et qui sont
dignes de l ętre, mais il y en a aussi qui nous d��oivent ou qui nous
trahissent. Concernant ces derniers, on ne s en rend compte que
lorsqu il est trop tard. En effet, hypnotis� par le savoir, la renom-
m�e, le statut social ou l ascendant de quelqu un, l on ne songe pas
ą mettre sa parole en doute.
La manipulation par la respectabilit�, c est par exemple une amie
que l on pensait loyale mais qui r�pŁte ce qu on lui avait demand� de
taire ; c est l associ�, le banquier ou le notaire (m�tiers oh combien
respectables), en qui l on avait plac� toute sa confiance et qui nous
ruinent en partant subitement avec la caisse. Il s agit du mari qui
trompe sa femme alors qu elle le croyait fidŁle, de l homme poli-
tique qui nous ment pour ętre r��lu, ou de l honorable journaliste
qui d�forme ou � bidonne l information pour ętre le premier ą en
parler.
Lorsque l on met ą jour la manipulation de quelqu un de respectable,
on ressent une profonde impression d injustice li�e au sentiment
de trahison. La d�ception est ą la mesure de la confiance que l on
avait ou du respect que l on �prouvait pour cette personne. Ą qui la
faute ? Incombe-t-elle toujours ą celui que l on accuse de nous avoir
trahis ou bien, sommes-nous en partie responsables, pour avoir fait
preuve de trop de na�vet� ?
Le problŁme pos� par les manS
uvres d un manipulateur respecta-
ble est complexe car la responsabilit� se trouve partag�e entre le
manipulateur et le manipul�. Męme si cela peut sembler �trange (ą
premiŁre vue), c est un conte d ANDERSEN, Les habits de l empereur, qui
va nous permettre de mettre en lumiŁre ce subtil m�canisme.
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Manipulation : ne vous laissez plus faire !
� Groupe Eyrolles
n� 36269
Illustration
Il �tait une fois, il y a fort longtemps et dans un pays trŁs diff�rent du
n�tre, un empereur passionn� par les vętements neufs. Afin de plaire ą son
peuple, il changeait de costumes ą chaque occasion et en poss�dait un
pour chaque heure de chacun des jours de l ann�e.
Un beau jour, deux escrocs qui se disaient tisserands, vinrent le voir et
lui affirmŁrent qu ils �taient capables de fabriquer la plus belle �toffe qui
soit. Non seulement les coloris et les dessins seraient exceptionnels, mais
ce tissu aurait �galement l incroyable propri�t� d ętre invisible pour les
incomp�tents et les imb�ciles.
Subjugu� par les paroles de ces �minents sp�cialistes l empereur s �cria :
� Quelle merveille ! Je veux et j exige que vous me fassiez un costume dans
cette �toffe. Je pourrai ainsi d�couvrir qui me sert avec comp�tence et
distinguer les gens intelligents des imb�ciles et des pr�tentieux. Il me sera
ainsi bien plus facile de gouverner car je saurai ą qui faire confiance.
Pour conclure le march�, il consentit une avance importante aux tisse-
rands et les aida ą s installer en les exon�rant de taxes. Les deux compŁres
�tablirent leurs m�tiers ą tisser dans un quartier chic de la ville et obtinrent
de grandes quantit�s de soies (la plus fine), des fils d or et d argent, ainsi
que d innombrables pierres pr�cieuses, autant de tr�sors qu ils entendaient
bien conserver. Pour donner le change, ils faisaient semblant de travailler
sur leurs machines qui tournaient ą vide et restaient fort tard le soir dans
leur atelier ferm� au public.
Quelque temps aprŁs, l empereur excit� et impatient voulu savoir oł en
�tait le travail. Il envoya donc son meilleur ministre, en qui il avait toute
confiance, afin que celui-ci lui rende compte de l activit� des tisserands.
Arriv� sur place, le ministre fut trŁs �tonn� de constater que les deux tisse-
rands travaillaient sur des m�tiers vides. Son exp�rience de la diplomatie
lui permit de ne rien laisser para�tre et bien que fort troubl�, il ne fit aucun
commentaire.
Tandis qu il s approchait, les deux tisserands lui d�crirent ainsi leur
travail : � N est-ce pas merveilleux, regardez ces couleurs, admirez ces ravis-
sants motifs que nous avons cr��s sp�cialement pour l empereur. Qu en
dites-vous, n est-ce pas absolument somptueux ?
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Chapi t r e 8. Comment oser di r e non
� Groupe Eyrolles
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Le pauvre ministre �carquillait les yeux car il ne voyait rien de ce que les
deux escrocs lui d�crivaient avec fougue et passion. Il pensait : � Serais-je
donc un imb�cile ou un incomp�tent ? C est impensable ! Personne ne doit
savoir et encore moins se douter que je ne vois pas cette �toffe. Il r�pondit
ą haute voix : � Oh ! C est absolument ravissant, ces couleurs, ces motifs !
Je ne sais comment dire mon admiration. Je vais de ce pas en parler ą l em-
pereur qui sera absolument ravi. Vous pouvez me croire car je suis son plus
fidŁle serviteur.
� Voilą qui nous encourage , r�pondirent les deux tisserands en se regar-
dant sans sourire. Puis ils remirent au ministre de l empereur un �l�gant
dossier confidentiel pour compl�ter son information et le raccompagnŁrent
ą la porte avec toute la d�f�rence due ą son rang.
Pr�occup� par la situation et avant d aller voir l empereur, le ministre
prit quand męme la pr�caution d envoyer un de ses conseillers faire une
seconde visite aux deux tisserands.
Celui-ci se pr�cipita pour visiter l atelier et il inspecta minutieusement
les m�tiers ą tisser sur lesquels les escrocs tissaient, trŁs assid�ment, et
bien s�r, toujours sans le moindre fil. � N est-ce pas lą une magnifique
�toffe ? lui demandŁrent-ils en lui montrant et en lui expliquant leur invi-
sible ouvrage. � Votre ministre l a longuement admir�e lors de sa derniŁre
visite.
� Je ne suis pourtant pas un imb�cile se dit le conseiller qui poursuivit :
� Mes dipl�mes prouvent que je ne suis pas un incomp�tent. Tout cela est
bien �trange, mais je ne dois rien en laisser para�tre . Il fit alors l �loge de
ce qu il ne voyait pas et les f�licita chaleureusement pour leur travail. De
retour au ministŁre, il fit son rapport en utilisant habilement les arguments
et les mots que les deux tisserands avaient employ�s pour le convaincre.
R�confort� par ce t�moignage, le ministre se rendit alors auprŁs de l em-
pereur pour lui dire tout le bien qu il pensait du travail des deux tisserands.
Au sortir du bureau de l empereur, le ministre fut interview� par les jour-
nalistes ; la rumeur sur la beaut� de l �toffe prit une ampleur d�mesur�e
et tout le monde en parlait. L un affirmait ętre au courant de l origine des
dessins, un autre avait quelqu un de sa famille qui connaissait quelqu un
qui avait aper�u le tissu. On faisait męme des paris pour savoir quand le
vętement serait fini.
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Manipulation : ne vous laissez plus faire !
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Enfin le grand moment arriva. Les deux escrocs, qui venaient de travailler
toute la nuit pour mettre la derniŁre touche ą leur S
uvre, entrŁrent dans la
grande salle d audience de l empereur. En pr�sence de tous les dignitaires,
ils d�shabillŁrent l empereur pour ensuite faire semblant de lui passer ses
nouveaux habits neufs. Ils s exclamŁrent : � Sentez comme ces vętements
sont l�gers, on croirait ne rien avoir sur le corps. Votre majest� est d une
�l�gance inou�e. On n a jamais rien vu de pareil !
Pendant que l empereur se tournait et se retournait devant le grand
miroir, les courtisans admiratifs commentaient bruyamment la beaut� du
costume : � Dieu que vous ętes beau, comme ces couleurs vous vont bien !
On n a jamais vu un aussi beau costume, aussi bien port�. Ces dessins sont
splendides ! C est ą la fois classique et r�volutionnaire. Croyez-moi c est
vraiment de l art, on en parlera encore longtemps, et c est un expert qui
vous le dit&
Personne n avait de mot trop fort pour clamer son admiration. Il y eut
męme des femmes qui simulŁrent un �vanouissement devant tant de
beaut�. Chacun, d�sireux de prouver qu il n �tait ni bęte ni incomp�tent,
s effor�ait de montrer qu il voyait les vętements.
L enthousiasme �tait tel, que l empereur d�cida de montrer imm�diate-
ment cette splendeur au peuple. L annonce fut faite et le d�fil� s organisa
en un clin d S
il. Les deux escrocs s approchŁrent du monarque et lui accro-
chŁrent pr�cautionneusement une immense tra�ne faite du męme tissu
puis ils se reculŁrent humblement sous les applaudissements et les accla-
mations de l assistance. Personne ne voulant montrer qu il ne voyait rien,
le cortŁge s �branla et partit ą travers la ville. Une foule nombreuse �tait
venue admirer l �vŁnement. Tout le monde applaudissait. On entendait
bien, �a et lą, quelques rires, mais ils �taient vite couverts par les � chut !
scandalis�s des bourgeois admiratifs qui se bousculaient au premier rang
pour acclamer l empereur.
Pourtant, une petite voix d enfant parvint ą percer dans ce brouhaha : � Il
est tout nu le monsieur, pourquoi est-ce qu il ne porte pas d habit ? Son
pŁre qui le portait sur ses �paules s exclama ą son tour : � �coutez la voix
de l innocence, �coutez ce que vous dit cet enfant !
En entendant ces mots l empereur r�alisa ce qui se passait mais il ne
voulut rien en montrer. Tout en frissonnant ą cause du petit vent frais qui
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Chapi t r e 8. Comment oser di r e non
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balayait la ville, il se dit : � Cet enfant doit avoir raison, mais il faut que je
tienne bon jusqu ą la fin de la procession . Le cortŁge imp�rial poursuivit
donc sa route et les ministres continuŁrent de porter une tra�ne qui n exis-
tait pas tandis que des �nergumŁnes chantaient : � Le roi est nu, le roi est
nu&
Heureusement la police veillait et tout rentra rapidement dans l ordre. Le
costume fut entrepos� dans un coffre-fort en qualit� de tr�sor national et
les deux tisserands se virent attribuer les plus grandes distinctions du pays.
Plus tard, on donna męme leur nom ą une �cole imp�riale de tissage.
Tirons ensemble les enseignements de ce conte.
Exercice
Prenez quelques instants pour essayer de d�terminer les vrais
coupables de cette manipulation. Sont-ce les tisserands ou l une des
victimes de la manipulation ?
PremiŁre le�on
La premiŁre le�on ą tirer de cette histoire est que celui qui a besoin
d ętre reconnu se place d autorit� sous la coupe de la personne dont
il souhaite attirer l attention. L empereur cherche l admiration de ses
sujets pour garder son pouvoir le plus longtemps possible. Les ministres
et les courtisans copient l empereur afin d ętre remarqu�s et d obtenir
les meilleurs postes au gouvernement. Enfin, les sujets eux-męmes
veulent montrer qu ils ne sont pas inf�rieurs aux grands de ce monde
en se comportant comme eux.
La soif de reconnaissance et le besoin d identification cr�ent une d�pen-
dance qui ouvre la porte aux manipulations. Ainsi, les adolescents d�si-
reux d exister par eux-męmes sont en męme temps trŁs sensibles aux
comportements de leurs idoles. Ils copient leurs maniŁres de s habiller,
de se coiffer ou de se comporter. Ce mim�tisme est un moyen pour eux
d appara�tre diff�rents des adultes et de s opposer ą ce qu ils connais-
sent du monde qu ils sont en train de d�couvrir. Mais si cette contes-
tation de l ordre �tabli peut ętre source de renouvellement, elle place
�galement ces jeunes sous la d�pendance manipulatrice des faiseurs
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Manipulation : ne vous laissez plus faire !
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d opinion, des gourous, des sectes et autres gens peu scrupuleux qui
savent exploiter leur enthousiasme et leur na�vet�.
Plus tard, lorsque les adolescents sont devenus adultes, ils font encore
la męme chose. Par souci de conformit� ou par crainte d ętre rejet�s de
leur communaut�, ils continuent ą en dupliquer les comportements les
plus caract�ristiques. Ils ob�issent au � politiquement correct de leur
g�n�ration, de leur cat�gorie sociale ou de leur milieu professionnel.
Pour ętre accept�s et reconnus par ceux qu ils jugent respectables, ils
parlent, pensent et consomment comme eux. Ils suivent leurs conseils
et se soumettent ą leurs lois. Mais par manque de recul, ils devien-
nent rapidement esclaves du go�t des autres et sont, pourrait-on dire,
� manipul�s ą l insu de leur plein gr� .
Pour �viter d ętre et d agir comme les courtisans de l empereur, on peut
se poser l une ou l autre de ces questions : ą qui dois-je plaire ? Je crains
quelle opinion ? Quel est mon int�ręt ą penser comme les autres ? Est-ce
que je suis en train de me faire avoir ? Que se passerait-il si je ne pensais
pas comme les autres ? Pourquoi est-ce que je veux ętre admir� ? Que va-t-il
se passer si on me rejette ? Existe-t-il d autres points de vue possibles ?
Exercice
AprŁs avoir relu le conte, essayez d imaginer comment chaque
manipul� aurait pu ne pas tomber dans le piŁge des tisserands en se
posant l une ou l autre des questions ci-dessus.
DeuxiŁme le�on
La deuxiŁme le�on ą tirer du conte d ANDERSEN c est que la respectabilit�
se trouve dans l imagination de celui qui s incline devant les personnes
qu il pense ą tort ou ą raison ętre estimables. Le respect ne se doit pas,
il se m�rite.
La v�ritable question est : comment reconna�tre quelqu un de vraiment
respectable ? Les personnes r�ellement respectables sont d un abord
facile et agr�able. Elles vous donnent l impression d ętre intelligent et
de comprendre facilement ce qu elles vous disent. En les �coutant, on se
sent plus grand, plus savant, plus intelligent, plus confiant. Quelqu un
de v�ritablement respectable �coute ce qu on lui dit. Il cherche ą faire
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grandir ceux qui l approchent et s il estime que quelqu un lui est sup�-
rieur, il cherche ą comprendre et ą se nourrir de ses connaissances.
Ą l inverse, le manipulateur respectable rabaisse ceux qui le d�passent
et enfonce ceux qui lui sont inf�rieurs. Par peur du ridicule, on n ose pas
mettre en doute sa parole. Si on le fait, il s �tonne de votre ignorance.
Pour lui c est toujours trŁs simple et �vident, mais ses explications n ex-
pliquent rien. Il donne des r�f�rences sans se soucier de savoir si les
autres comprennent ou savent de quoi il s agit.
Qu il soit homme politique, journaliste, m�decin, avocat ou gourou, il
doit commencer par para�tre �minemment respectable avant de pouvoir
ętre pris au s�rieux. Il compte donc sur son apparence pour impression-
ner ou escroquer ses victimes et se sert des autres pour se mettre en
valeur.
Le manipulateur respectable s appuie aussi sur l id�e qu on ne doit pas
douter des gens dont le m�tier est de savoir. Cela fonctionne avec les
personnes qui craignent de para�tre incultes, frustes ou ignorantes. Les
ph�nomŁnes de mode et le snobisme reposent �galement sur la peur de
ne pas ętre comme les autres ou d adopter un comportement culturel-
lement ou politiquement incorrect.
Exercice
Faites une pause et retrouvez plusieurs situations dans lesquelles un
manipulateur vous a manipul� en usant d une soi-disant respectabilit�.
Ensuite, r�pondez ą la question suivante : Qu est-ce qui vous a le plus
impressionn� chez lui ?
TroisiŁme le�on
La troisiŁme le�on ą tirer de ce conte, c est qu en face de n importe
quelle situation et lą oł d autres sont manipul�s, on peut adopter un
regard d enfant. Mais avoir un regard d enfant ne signifie pas ętre abso-
lument diff�rent des autres. Il ne s agit pas non plus d ignorer ou de
rejeter les opinions et les avis divergents.
Avoir un regard d enfant, c est d abord et surtout ne pas ętre condi-
tionn�. C est ętre capable d entendre et de tenir compte de ce que disent
les autres sans en ętre d�pendant et sans les suivre aveugl�ment. C est
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Manipulation : ne vous laissez plus faire !
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savoir relativiser ce qu ils disent afin de se faire une opinion person-
nelle. C est ętre libre dans son jugement, ind�pendamment de ce que
les autres peuvent penser, aussi respectables soient-ils.
Il faut savoir cultiver le doute. Pour prendre du recul et �viter d ętre
manipul�, voici le genre de questions ą se poser : quel est l int�ręt de
cette personne ? Que pense-t-il vraiment ? Que cherche-t-il ą me faire
croire ? Que veut-il que j en pense ? En quoi cela est-il respectable ? Peut-on
imaginer autre chose ? Y a-t-il une autre maniŁre de voir les choses ? Est-ce
que c est vrai ? Comment le v�rifier ? Oł trouver d autres sources d infor-
mation, d autres points de vue ?
Exercice
Posez-vous l une ou l autre de ces questions aprŁs avoir lu un article,
avoir �cout� la radio ou en regardant le journal t�l�vis�.
En sortant des sch�mas favoris du pręt ą penser souvent reli� au d�sir
de faire comme les autres, on devient capable de voir les choses et les
gens comme ils sont et non comme on les imagine ou comme ils se
d�finissent eux-męmes.
Pour �viter d ętre pi�g� par la respectabilit� des notables, des m�dias,
du pouvoir, de ceux qui savent, des sectes, des vendeurs de bonnes
id�es, des extr�mistes et autres donneurs de solutions toutes faites,
il faut avoir un regard neuf, capable de passer outre ces illusions et de
percevoir la r�alit� qui se dissimule derriŁre les apparences.
Ą RETENIR
On est souvent pi�g� en raison du respect que l on porte (instinctivement)
ą ceux qui savent. Le problŁme n est pas tellement de savoir ou d oser
dire non aux manipulateurs respectables ; il est avant tout n�cessaire de
savoir les reconna�tre pour ne pas ętre pi�g�. Celui qui retrouve son regard
d enfant n est plus impressionn� par le jugement ou par l approbation des
autres et il redevient capable de dire � Le roi est nu .
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Comment dire non ą un manipulateur
autoritaire
Le manipulateur autoritaire utilise la force ou la violence pour obtenir
ce qu il souhaite. Ne se sentant pas lui-męme suffisamment puissant, il
intimide ou cherche ą rabaisser l autre pour ętre en mesure de mieux lui
imposer sa volont�. C est pour cela qu on a peur de lui dire non.
Le manipulateur autoritaire est un faible et souvent un l�che qui contr�le
ses victimes aussi longtemps qu elles le craignent. La solution n est pas
dans la soumission et encore moins dans la fuite. Il est n�cessaire de
mieux comprendre comment fonctionne un manipulateur autoritaire
afin de ne plus ętre impressionn� par les artifices qu il emploie pour
nous mettre en �tat d inf�riorit�.
Une personne autoritaire ne se sent forte qu aussi longtemps qu on la
craint.
Le constat
% Pourquoi se soumet-on ą l autorit� ?
Depuis notre plus jeune �ge, on nous apprend ą nous soumettre aux
rŁgles de la vie en soci�t�. Lorsque le jeune enfant refuse d ob�ir, ses
parents �lŁvent la voix. Ils lui disent qu il est n est pas gentil, qu il leur
fait de la peine ou qu ils ne l aiment plus. Lorsque cela ne suffit pas,
ils prennent des sanctions. Le r�sultat est que l enfant d�couvre rapi-
dement les dangers qu il y a ą d�sob�ir et il les assimile ą un possible
rejet. Il se r�pŁte sans cesse : � Si je ne fais pas ce que mes parents me
demandent, ils ne vont plus m aimer . Il comprend rapidement qu en
ob�issant il fait plaisir et qu en d�sob�issant il se fait r�primander (ce
qui pour lui est synonyme de rejet).
Pour ętre aim�, l enfant accepte donc les interdits qu on lui impose
jusqu ą ce qu il les transgresse et se sente ainsi coupable de trahison
envers ceux qui ont pos� ces interdits. Mais il d�couvre �galement que
si ob�ir signifie faire plaisir ą l autre, d�sob�ir c est aussi satisfaire ses
envies et ses d�sirs : � J ai envie de manger de la confiture et cela me
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Manipulation : ne vous laissez plus faire !
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fait plaisir. Mais je sais bien que je risque de me faire gronder parce que
c est interdit.
C est ainsi, qu au fil du temps et des d�sob�issances, il se sent de plus
en plus coupable de laisser libre cours ą ses d�sirs et de se faire plai-
sir. Lorsque la d�sob�issance g�nŁre (de fa�on quasi syst�matique) un
profond sentiment de culpabilit�, il devient trŁs difficile de d�sob�ir, de
s opposer, de dire non ą quelqu un ou d enfreindre la rŁgle.
Ą la maison, puis ą l �cole, la volont� ou les d�sirs des autres s imposent
ą lui et restreignent sa libert�. En prenant inconsciemment l habitude
d accepter les interdits et de se soumettre ą l autorit� des autres, il lui
est de plus en plus difficile de se faire plaisir, d oser s affirmer et de
s opposer ą l autorit� abusive.
Le m�canisme de l ob�issance fonctionne parce que l on veut ętre aim�,
parce que l on refuse d ętre rejet� ou parce qu on ne veut ne pas sentir
coupable.
Pour r�sister
La manipulation autoritaire fonctionne aussi longtemps qu on se laisse
faire et qu on a peur de r�agir. Ą partir du moment oł l on comprend sur
quels �l�ments repose cette manipulation, il devient possible de faire
quelque chose et d agir efficacement.
Si vous subissez une manipulation autoritaire, commencez par cher-
cher quelle est la nature du m�canisme en question. Il s agit, soit d un
besoin de reconnaissance, soit de la crainte d �prouver un sentiment de
culpabilit�.
% Besoin de reconnaissance
Si vous ne parvenez pas ą vous d�fendre d une manipulation autori-
taire, prenez quelques instants pour chercher ce qui vous paralyse.
Est-ce que vous ob�issez parce que vous avez besoin d ętre reconnu,
aim� ou appr�ci� par le manipulateur ou craignez-vous qu il ne vous
rejette si vous ne faites pas ą ce qu il vous demande ?
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Lorsque vous avez isol� le d�sir ou la crainte qui vous oblige ą vous
soumettre, observez si l estime, l amiti� ou l amour de cette personne
m�rite que vous subissiez tous ces ennuis.
Pour vous aider ą proc�der ą cette �valuation, faites une liste des avan-
tages et des inconv�nients qu il y a ą vous laisser faire. Cette recherche
est termin�e dŁs que vous vous sentez libre de passer ą l action.
% Culpabilit�
Si vous ne vous sentez pas le droit de vous d�fendre ou si vous vous
sentez coupable ą l id�e de d�sob�ir, prenez le temps de r�fl�chir ą la
valeur de cette culpabilit�. Cherchez le message inconscient qui vous
dit de ne pas r�agir, il s agit peut-ętre de quelque chose d anodin : � On
ne r�pond pas aux grandes personnes& On doit ob�ir ą son chef& Une
femme doit suivre son mari& Il est plus savant que moi& S il le dit c est
que c est vrai& Il ne faut pas penser ą soi& Il faut toujours suivre le rŁgle-
ment& Je ne dois pas ętre �go�ste& Il faut se sacrifier pour les autres&
Lorsque vous avez d�couvert une ou plusieurs injonctions demandez-
vous : � Qui a dit cela ? Qu est-ce qui prouve que c est vrai ? Pourquoi
devrais-je continuer ą y croire ?
Continuez ce travail d investigation jusqu ą vous sentir lib�r� de cette
soi-disant culpabilit�.
Laissons le pass� ą sa place ! On est souvent plus intimid� par le souve-
nir de personnes autoritaires que par l interlocuteur pr�sent en face de
nous. Dans ce genre de situation, on n ose pas se d�fendre parce que
le manipulateur nous rappelle quelqu un qui nous a fortement pertur-
b�s lorsque nous �tions plus jeunes et impressionnables. Par exemple,
ce peut ętre le souvenir d un parent trŁs exigeant, d un enseignant dur
et autoritaire ou de n importe qui d autre qui nous intimidait ou nous
terrorisait lorsque nous �tions enfants.
Exercice
Comparez pour vous lib�rer ! Repensez ą une manipulation autoritaire
r�cente.
Cherchez ą qui ce manipulateur autoritaire vous fait penser, puis
notez les ressemblances entre le manipulateur d aujourd hui et celui
d hier. Pour finir pr�cisez leurs diff�rences.
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Manipulation : ne vous laissez plus faire !
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Cette recherche est int�ressante car en sachant faire la diff�rence entre
le pass� et le pr�sent, on se libŁre du poids de ses souvenirs, on ne se bat
plus contre des ombres. En r�alisant clairement la situation pr�sente et
en percevant le manipulateur tel qu il est (au moment pr�sent), l on est
de moins en moins victime de ses habitudes et de plus en plus capable
de r�agir correctement.
D�passons la peur du conflit ! S opposer ą l autorit� qu elle soit mani-
pulatrice ou non c est se sentir coupable de d�sob�ir et c est aussi courir
le risque de contrarier ou d irriter l autre. En craignant le conflit on ne
fait que placer un atout suppl�mentaire entre les mains du manipula-
teur autoritaire.
Pour d�passer cette peur du conflit ou pour apprendre ą ne plus avoir
peur de d�sob�ir, commen�ons par �valuer correctement les risques.
Exercice
Qu est-ce que je risque vraiment ? AprŁs avoir observ� clairement
une manipulation autoritaire r�pondez ą ces questions (liste non
exhaustive) :
" Que va-t-il m arriver si je m oppose vraiment ą un personnage
autoritaire ?
" Que va-t-il se passer si je n ob�is pas ?
" Au pire, que peut-il m arriver ?
" Qu est-ce qui me le prouve ?
" Si le pire devait se produire, comment l �viter ou limiter les d�g�ts ?
" Puis-je ętre vraiment s�r de ce qui va se passer ?
" En quoi cette situation est-elle diff�rente de toutes les autres ?
" Si cela s est d�ją produit dans le pass�, cela doit-il se reproduire
n�cessairement cette fois-ci ?
Si la manipulation autoritaire fonctionne, c est parce que les victimes
ne peuvent pas ou n osent pas se d�fendre. Aussi longtemps qu elles
n arrivent pas ą s affirmer et qu elles acceptent de se laisser dominer,
elles seront contr�l�es par le manipulateur.
Il faut donc commencer par se respecter soi-męme pour que les autres
nous respectent aussi. Reconqu�rir le droit l�gitime de penser et de dire
non, c est s autoriser ą s affirmer, ą exister, ą ętre.
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- tirage n� 36269
Chapi t r e 8. Comment oser di r e non
� Groupe Eyrolles
n� 36269
Exercice
Retrouvons notre propre l�gitimit� ! AprŁs avoir identifi� un
manipulateur autoritaire, posez-vous les questions suivantes (liste
non exhaustive) :
" Pourquoi suis-je oblig� de le croire sans r�fl�chir ?
" Dans ce cas pr�sent, est-ce que je suis vraiment oblig� de lui
ob�ir ?
" Comment faire autrement ?
" Pourquoi est-ce que je tremble devant lui ?
" Pourquoi suis-je oblig� de faire ce qu il me dit ?
" Comment voir les choses autrement ?
" En quoi m est-il vraiment sup�rieur ?
" Est-ce raisonnable de le craindre au point de ne rien dire ?
" Ai-je le droit d avoir un point de vue diff�rent ?
" En quoi mon point de vue est-il moins respectable que le sien ?
" C est ce qu il dit, mais a-t-il vraiment raison ?
" Quelle attitude faut-il adopter ?
Ą RETENIR
S opposer ą une manipulation autoritaire c est, dans une certaine
mesure, ętre capable de dire non aux vieux r�flexes du pass� (notamment
ceux de son enfance et de son �ducation). Mais c est aussi d�passer la
peur du conflit et regarder le monde avec des yeux d enfant. Avant d ętre
en mesure de dire non ą un manipulateur autoritaire, il faut retrouver
suffisamment de l�gitimit� pour se donner le droit d exister, de penser
par soi-męme, d exprimer son propre point de vue&
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- tirage n� 36269
Manipulation : ne vous laissez plus faire !
� Groupe Eyrolles
n� 36269
L essentiel de ce chapitre
D une maniŁre g�n�rale, on n arrive pas ą dire non par crainte de
l autorit�, par culpabilit�, pour ętre aim�, accept�, appr�ci� et aussi
par peur d ętre rejet�.
On n arrive pas ą dire non ą un manipulateur charmeur aussi long-
temps qu on est hypnotis� par ce qui nous attire en lui. En cher-
chant et en d�couvrant son but cach� on brise l envo�tement et on
�chappe ą ses manS
uvres.
On n ose pas dire non ą un manipulateur culpabilisateur pr�cis�-
ment parce qu il nous culpabilise. Pour ne plus subir son chantage il
est donc important de faire le point sur ce qu on lui doit r�ellement
(au propre comme au figur�).
On ne pense męme pas ą dire non ą un manipulateur respectable
parce qu on est aveugl� par son prestige. C est pourquoi il faut culti-
ver le doute, prendre du recul et retrouver son regard d enfant.
On craint de dire non ą un manipulateur autoritaire tant qu il
parvient ą nous faire croire qu il est plus puissant que nous. Si nous
n avons plus peur, il perd tout pouvoir.
Pour arriver ą dire non, il faut laisser le pass� ą sa place, d�passer ses
vieux r�flexes de peur ou de culpabilit� et retrouver une l�gitimit� ą
penser et ą vivre par soi-męme.
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- tirage n� 36269
Chapi t r e 8. Comment oser di r e non
� Groupe Eyrolles
n� 36269
 - tirage n� 36269
n� 36269
Chapitre 9
Les outils
pour dire non
- tirage n� 36269
� Groupe Eyrolles
n� 36269
 - tirage n� 36269
n� 36269
Avec ce chapitre, nous pr�sentons un certain nombre d outils pour
aider le lecteur ą mieux faire face aux diff�rentes manipulations. Ce
sont des armes utiles et vraiment valables pour celui qui a compris les
m�canismes de la manipulation et qui a �galement surmont� les bloca-
ges et ses craintes (ą s opposer).
Quel que soit le type de manipulation rencontr�e, pour savoir dire non ą
un manipulateur, il existe un certain nombre de principes ą respecter, au
moment voulu et dans l ordre qui vous conviendra le mieux.
Les outils de l analyse
Cadrer la situation
Avant toute chose, il faut commencer par bien comprendre ce qui se
passe. Pour cela on se pose un certain nombre de questions : de quoi
s agit-il ? Qu est-ce qui se passe ? Quel est le problŁme ?
La situation est bien cadr�e lorsque l on est en mesure de r�pondre clai-
rement et d adopter une formulation pr�cise : il veut que je lui donne& Il
essaye de& Il voudrait que&
S interroger de cette maniŁre �vite de s �garer sur de mauvaises pistes
et de se perdre dans des problŁmes qui n existent pas ou qui ne nous
concernent pas. Bien des gens s infligent des peines inutiles en s appro-
priant les problŁmes des autres ou en voulant apporter des r�ponses
que personnes n exige.
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- tirage n� 36269
Chapi t r e 9. Les out i l s pour di r e non
� Groupe Eyrolles
n� 36269
Exercice
Retrouvez une situation dans laquelle vous avez apport� de l aide ą
quelqu un qui ne vous avait rien demand� et voyez comment cela s est
ensuite retourn� contre vous.
Identifier le type de manipulation
Ce travail constitue une �tape importante pour �viter le piŁge de la
manipulation ou pour en sortir. En effet, en prenant le temps de se
demander si l on est en pr�sence d un manipulateur charmeur, culpa-
bilisateur, respectable ou autoritaire, l on prend du recul par rapport ą
la situation, l on acquiert davantage d assurance et l on se laisse moins
manS
uvrer.
AprŁs avoir d�couvert qu il s agit d un manipulateur charmeur on est
davantage sur ses gardes car on sait qu il est difficile de lui refuser ce
qu il demande. Cette prise de conscience nous �vite de tomber dans le
piŁge qu il nous tend ou nous pr�pare ą en sortir.
AprŁs avoir identifi� un manipulateur culpabilisateur, l on va penser
ą mettre en balance ce qu il dit nous avoir donn� avec ce qu il nous
demande. Nous serons �galement moins d�munis face ą ses attaques
et saurons mieux nous d�fendre.
En d�masquant un manipulateur respectable qui mise sur notre
�blouissement en sa pr�sence, on le voit d un autre S
il et on l �coute
diff�remment. Si nous renon�ons ą l �tat de victime bęlante, nous
retrouverons un regard d enfant pour mieux deviner ses intentions et
d�jouer ses manS
uvres.
Enfin, en comprenant que l on est face ą un manipulateur autoritaire,
on devient moins accessible ą ses manS
uvres. On a conscience de ses
tentatives pour nous impressionner en jouant sur ce vieux d�sir d ętre
aim�, sur notre sens de l ob�issance et sur le sentiment de culpabilit�
que l on pourrait �prouver en refusant d ob�ir.
En identifiant un manipulateur pour ce qu il est, on court moins le
risque d ętre victime de ses manS
uvres et en cons�quence, l on peut
organiser ses d�fenses. Il n est jamais trop tard pour proc�der ą cette
identification, mais plus on agit rapidement, moins on se fait prendre.
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- tirage n� 36269
Manipulation : ne vous laissez plus faire !
� Groupe Eyrolles
n� 36269
Faire le point
Lorsque vous vous sentez manipul� ou pour �claircir tout malentendu,
il faut v�rifier r�guliŁrement si l on a correctement saisi la nature de
la demande du manipulateur. Pour cela, il suffit de lui dire ce que l on
pense avoir compris et lui demander ensuite si c est bien de cela dont
il s agit.
Vous avez l impression qu un ami vous invite, sans vous dire clairement
que c est pour l aider ą faire des r�parations. Pour en ętre certain, vous
pouvez lui dire : � Si je comprends bien, tu souhaites que je vienne chez toi
pour profiter de la campagne, mais aussi pour t aider ą faire des travaux.
D une maniŁre ou d une autre il sera oblig� de r�pondre clairement et vous
serez fix� sur la manipulation.
En faisant le point sur ce qui est confus, vous n ętes plus pi�g� et vous
pouvez r�pondre ą une demande que le manipulateur n avait jamais
formul�e clairement. Maintenant, vous pouvez exprimer votre refus en
toute l�gitimit� et sans trace de culpabilit�.
Un manipulateur type II essaie de vous vendre une police d assurance : � Si
je comprends bien, vous me proposez de prendre cette police d assurance
qui me protŁge de telle et telle chose, alors que je suis d�ją couvert par un
autre contrat. Gęn�, il est oblig� de r�pondre : � Oui& mais, avec mon
contrat&
Sans lui laisser le temps de continuer vous pouvez alors lui dire : � Bien, je
vous remercie, je vois qu on s est bien compris et qu il n y a rien d autre ą
ajouter. Au revoir et merci !
Lą encore la confiance retrouv�e gr�ce ą la mise au point permet de
mettre un terme ą la manipulation et de clore l entretien sans �prouver
de culpabilit�.
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- tirage n� 36269
Chapi t r e 9. Les out i l s pour di r e non
� Groupe Eyrolles
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AprŁs une longue conversation qui a permis ą Mathilde de faire le point
avec un manipulateur charmeur (mais trŁs macho) qui lui propose de
l �pouser, elle peut lui dire avec assurance : � Si je comprends bien tu veux
m �pouser pour que je vienne vivre chez toi pour m occuper de ton chat
quand tu n es pas lą et aussi pour faire le m�nage, la cuisine et la vaisselle.
Crois-tu vraiment que c est cela que j attends de la vie ?
La plupart des manipulations reposent sur des demandes mal formu-
l�es. En v�rifiant, avec le manipulateur, que vous avez bien compris ce
qu il vous demandait (plus ou moins clairement), vous n ętes plus sous
influence et vous retrouvez votre assurance ainsi que votre capacit� ą
lui dire non.
Les outils du refus
Exprimer sereinement son refus
Dire son d�saccord ou exprimer son point de vue n est pas toujours
chose ais�e. Certains pr�fŁrent fuir les problŁmes, męme si, ą la longue,
cela les d�valorise car chaque nouvelle fuite �quivaut, ą leurs yeux, ą une
preuve suppl�mentaire de leur incapacit� ą r�soudre les problŁmes.
Lorsqu ils sont confront�s ą une manipulation, d autres choisissent
d attaquer l adversaire. Ils se ferment, leurs traits se durcissent et ils
se montrent hostiles et mena�ants ; ou, au contraire, ils arborent un
sourire ironique ; ą moins qu ils n affichent des mimiques signifiant
le m�pris ou la d�sapprobation. C est effectivement une maniŁre de
montrer que l on n est pas dupe et qu on ne veut pas se laisser faire.
Mais en męme temps, cette attitude indique que l on est fragile et donc
pas trŁs s�r de soi.
Les comportements agressifs r�vŁlent une peur latente, un certain d�sir
de revanche ou un degr� plus ou moins �lev� de frustration. Toute chose
qu un manipulateur habile saura exploiter.
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- tirage n� 36269
Manipulation : ne vous laissez plus faire !
� Groupe Eyrolles
n� 36269
Plut�t que la fuite ou l attaque, il existe une maniŁre plus efficace de
s affirmer et de d�fendre ses droits sans susciter d hostilit�. C est ce
que l on appelle l affirmation sereine.
L affirmation sereine
Cette derniŁre implique d ętre authentique et de ne pas dissimuler ses
sentiments, tout en ne se laissant pas marcher sur les pieds. S affirmer
sereinement, c est �galement jouer cartes sur tables ; c est ętre ą l aise
et rechercher un terrain d entente, tout en ma�trisant son environne-
ment. Cette technique est particuliŁrement adapt�e pour lutter contre
les manipulateurs de type II lorsque l on estime que les manipulateurs
sont r�ceptifs ą l intelligence et ą la compr�hension des choses.
% Une technique comprenant plusieurs �tapes
Une phase pr�paratoire : avant toute chose, il faut commencer par r�fl�-
chir pour d�couvrir et comprendre les motivations du manipulateur
ainsi que le b�n�fice (souvent cach�) qu il cherche ą tirer de sa manipu-
lation. Cela peut aussi se faire trŁs simplement et rapidement.
Une deuxiŁme phase correspondant ą la rencontre avec le manipula-
teur :
d�crivez-lui la situation qu il vous fait vivre, ou son comportement
ą votre �gard, en utilisant des termes aussi pr�cis et objectifs que
possible et surtout en �vitant d ętre accusateur ou culpabilisateur ;
�voquez avec lui les cons�quences mat�rielles ou �motionnelles
(stress, fatigue& ) de sa manipulation et les bouleversements que
cela engendre dans votre existence ; faites-lui part de vos senti-
ments, de vos pr�occupations et de vos critiques ; il s agit de parler
de vous et de ce qui vous arrive, pas de lui (voir le message � Je page
suivante) ;
sugg�rez une solution, une modification r�aliste ou un compromis
qui pourrait mettre un terme ą ce d�sagr�ment ;
int�ressez-le en lui montrant les effets positifs qu il pourrait en reti-
rer ou qui vous permettraient (ą lui comme ą vous) de trouver ce qui
lui manque.
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- tirage n� 36269
Chapi t r e 9. Les out i l s pour di r e non
� Groupe Eyrolles
n� 36269
AgnŁs accompagne volontiers sa voisine �g�e faire des courses au super-
march�. Malheureusement, celle-ci abuse de la situation et lui demande
de la conduire dŁs qu elle en a besoin. AgnŁs a bien compris le problŁme
et souhaite ą la fois rendre service et ne pas se laisser envahir ; en cons�-
quence, elle lui dit : � Quand tu me demandes de t emmener faire des cour-
ses, cela ne me d�range pas de le faire quand j ai moi-męme besoin de
m y rendre. Par contre, quand tu me demandes ce service, alors que je suis
all�e faire mes courses la veille, cela me pose un problŁme parce que tu sais
que je suis trŁs occup�e avec les enfants. Est-ce qu il serait possible qu on
s entende pour y aller au męme moment, comme �a, tu saurais ą l avance
quand je peux t emmener et moi je te conduirais avec plaisir.
Analysons cet exemple :
La premiŁre phrase de ce dialogue d�crit la situation : � Quand tu me
demandes de t emmener faire des courses, cela ne me d�range pas de le
faire quand j ai moi-męme besoin de m y rendre&
La deuxiŁme phrase r�vŁle les cons�quences n�gatives g�n�r�es par la
situation : � Par contre, quand tu me demandes ce service, alors que je
suis all�e faire mes courses la veille, cela me pose un problŁme parce
que tu sais que je suis trŁs occup�e avec les enfants&
La derniŁre r�plique suggŁre une solution : � Est-ce qu il serait possible
qu on s entende pour y aller au męme moment& Mais elle vise aussi ą
int�resser le manipulateur pour qu il ait envie, lui aussi, de choisir cette
solution : �& comme �a, tu saurais ą l avance quand je peux t emmener
et moi je te conduirais avec plaisir.
Le message � Je
En disant ą un fumeur � Va dehors tu nous enfumes ! on risque de cr�er
un conflit car son but n est pas de nous enfumer mais de se d�tendre en
fumant. Il y a donc de grandes chances pour qu il se sente agress� par
notre demande qui �quivaut, pour lui, ą une accusation mensongŁre.
Par contre, les choses se passeront beaucoup mieux si on sait lui dire :
� Je comprends bien que tu aies envie de fumer, mais cela me donne mal
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- tirage n� 36269
Manipulation : ne vous laissez plus faire !
� Groupe Eyrolles
n� 36269
ą la tęte. Est-ce qu il te serait possible de fumer en dehors de cette piŁce
oł je dois travailler ?
Cette deuxiŁme maniŁre de formuler les choses s appelle un message
Je. Elle prend en compte le besoin de celui qui nous gęne et l amŁne ą
changer d attitude plus facilement en lui faisant d�couvrir ce qu il nous
fait involontairement subir.
En disant ą quelqu un : � Arręte de faire ceci, tu m agaces ou � Parle
moins fort tu me d�ranges ? on lui adresse un message tu. On l accuse
et on le rend coupable de ce que nous sommes en train de vivre.
Le message tu tue la communication car il est souvent ressenti comme
un bl�me, une humiliation, une critique ou un rejet. Dire ą quelqu un
qui tapote son stylo sur la table : � Arręte tu m agaces communique
ą la fois un certain manque de respect et entra�ne souvent des repr�-
sailles.
Par contre, si on lui dit : � Lorsque tu fais ce petit bruit en tapotant sur la
table, cela m empęche de me concentrer ; est-ce que tu pourrais arręter
pour que je fasse mon travail , on �met un message Je qui respecte les
formes de l affirmation sereine d�crite plus haut. Ą partir de lą, il y a
fort ą parier que le perturbateur s arręte instantan�ment en disant � Oh
pardon, excuse-moi !
Cela ne serait certainement pas arriv� si on lui avait dit d une voix cour-
rouc�e : � Arręte de m agacer, tu ne vois pas que je travaille ! . En g�n�-
ral, les messages tu atteignent rarement le but que l on esp�rait.
Lorsqu un message Je est correctement formul�, il est per�u par son
destinataire comme un appel ą l aide. Il lui communique �galement
qu on a compris son problŁme, ce qui l invite, ą son tour, ą porter
davantage d attention ą nos pr�occupations. Le message Je dissipe les
r�actions �motionnelles et pr�pare le terrain au changement. En refor-
mulant un reproche pour en faire un souhait, le message Je reflŁte les
sentiments non verbaux et permet d �claircir ce qui �tait flou.
R�pondre vite et bien
Une autre rŁgle importante pour bien savoir dire non ą un manipulateur
de type II est de lui r�pondre vite et bien.
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Chapi t r e 9. Les out i l s pour di r e non
� Groupe Eyrolles
n� 36269
 % Pourquoi r�pondre vite ?
Plus on tarde ą dire non ą un manipulateur, plus celui-ci se sent fort.
En n osant pas r�pondre on lui donne l impression d ętre faible. Il peut
aussi interpr�ter notre silence comme une h�sitation. Alors, il va gagner
encore en assurance, d�velopper de nouveaux arguments pour mieux
nous convaincre ou nous embrouiller davantage. En ne r�pondant pas
ou trop lentement, on perd tout cr�dit aux yeux du manipulateur qui
continuera ą se jouer de nous.
% Comment r�pondre bien ?
Cette question est int�ressante car il s agit de savoir comment doser la
puissance de notre r�ponse. En r�pondant par exemple trop violemment
ą un manipulateur autoritaire, on risque de l exciter davantage et d ętre
�cras� par sa fureur. Mais ą l inverse, si l on r�pond trop faiblement, on
ne para�tra pas cr�dible et il ne tiendra pas compte de notre opposition.
Alors, comment trouver la juste mesure ?
Comme bien souvent, la r�ponse va nous ętre donn�e par celui-lą męme
qui nous pose le problŁme. En effet, lorsqu on subit une attaque mani-
pulatoire, le plus s�r est de r�pondre avec une puissance correspondant
ą 90 % de la sienne.
Si quelqu un crie, ne criez pas plus fort que lui car vous savez d�ją que
cela ne sert pas ą grand-chose. Vous pouvez essayer de parler calmement,
cela marche parfois, mais pas avec un manipulateur qui en profitera pour
mieux vous impressionner. Par contre, si vous r�pondez sur le męme ton,
avec une voix suffisamment forte et ferme, bien que l�gŁrement inf�-
rieure ą la sienne, il va vous pręter attention et se dire � Voilą quelqu un
qui ne se laisse pas faire ; il vaudrait mieux que je me m�fie de lui.
En r�pondant vite et bien, avec confiance et assurance, vous lui montrez
que vous vous sentez fort, que vous n avez pas peur de lui, que vous
savez vous d�fendre et que vous ętes pręt ą le faire. En un mot, vous lui
paraissez potentiellement dangereux et si cela vous para�t souhaitable,
il sera �ventuellement pręt ą n�gocier quelque chose avec vous.
R�pondre vite et bien ne s improvise pas et s apprend au fil des exp�-
riences. Faites des phrases courtes, restez dans le flou, vous n avez pas ą
vous justifier d avoir un avis diff�rent du sien. Restez poli, ne soyez pas
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Manipulation : ne vous laissez plus faire !
� Groupe Eyrolles
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agressif, faites de l humour, mais surtout �vitez de rentrer dans le jeu
du manipulateur en poursuivant inutilement la discussion.
Pour bien r�pondre il faut savoir montrer suffisamment de force pour
ętre entendu, mais sans exag�rer, de maniŁre ą ętre respect� sans ętre
craint.
R�pondre vite et bien n est pas une technique utilisable ą la demande.
Tout d�pend du manipulateur et des circonstances. Plus qu un outil,
c est un �tat d esprit qui permet (en r�pondant vite et avec une puis-
sance l�gŁrement en dessous de celle du manipulateur) d inventer les
r�ponses adapt�es ą l instant oł l on en a besoin.
Le refus limit�
Lorsqu on nous demande quelque chose, on n est pas oblig� d accepter
ou de refuser en bloc. Il y a toujours des choses que l on peut accepter
et d autres que l on peut refuser.
Un ami me demande de lui pręter une somme d argent parce qu il est ą
d�couvert et que son banquier l appelle tous les jours. Au lieu de lui dire
non je peux lui faire la proposition suivante : � Je comprends bien que tu
aies besoin de cet argent et je veux bien t aider, mais uniquement pour trois
mois car aprŁs j en ai besoin pour payer mes imp�ts. Si tu ne me les rendais
pas ą temps, c est moi qui serais dans la situation dans laquelle tu te trou-
ves. Voilą ce que je peux faire pour toi. Maintenant c est ą toi de voir.
% Les rŁgles du refus limit�.
Reformulez la demande du manipulateur comme vous l avez comprise :
� Si je comprends bien tu voudrais que je& En aucun cas il ne doit
s agir d un jugement mais simplement de v�rifier que lui et vous parlez
bien de la męme chose. Cela a �galement pour m�rite d �liminer les
sous-entendus et les non-dits.
Exprimez le refus partiel en commen�ant par l aspect positif qui sera
ensuite l�gitim� par vos restrictions : � Je veux bien mais& Je suis d ac-
cord ą condition que& Pour le manipulateur, le refus partiel est plus
proche d une acceptation pure et simple que d un refus.
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Chapi t r e 9. Les out i l s pour di r e non
� Groupe Eyrolles
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Placez le manipulateur au pied du mur en lui demandant de r�pondre ą
votre proposition : � Qu en penses-tu ? Voilą ce que je peux faire, ą toi de
voir ! Maintenant c est toi qui d�cides&
L objectif du refus limit� n est pas de vaincre le manipulateur. Lorsque
cela est possible, il s agit de faire en sorte que chacun y trouve avantage
sans que l autre se sente l�s�. C est ce que l on appelle une op�ration
gagnant gagnant.
Les dix commandements
Toutes les �tapes pr�c�dentes sont indispensables. La plupart du temps,
elles suffisent ą mettre un terme aux petites manipulations. Mais il
arrive aussi que le manipulateur revienne ą la charge.
Par exemple, un manipulateur charmeur ą qui vous venez de dire non
peut se transformer en culpabilisateur en vous r�torquant : � Moi qui te
prenais pour un ami, tu n as aucun cS
ur, on ne peut pas compter sur
toi ! S il voit que �a marche, il va continuer ą vous culpabiliser jusqu ą
ce qu il obtienne ce qu il souhaite. Mais si vous tenez bon et l�gitimez
votre refus en lui r�pondant par exemple : � Tu peux voir les choses
comme �a, mais moi je les vois autrement ! vous finirez par gagner.
Vous avez affirm� votre droit ą penser et ą raisonner par vous-męme au
lieu de r�sonner ą la pens�e des autres.
Plus on est s�r de soi, plus on est confiant dans la l�gitimit� de son point
de vue, plus on peut s opposer et dire facilement ce que l on pense. Cette
assurance va obliger le manipulateur ą nous respecter, ą nous craindre
secrŁtement, voire carr�ment ą nous �viter. C est cette indiff�rence ą ce
qu il peut dire ou faire qui va finir par le d�courager lorsque nous arri-
vons ą adopter cette attitude suffisamment longtemps.
Pour faciliter cette l�gitimit� et pour ętre moins vuln�rable ą la culpa-
bilisation qui est l arme commune ą tous les manipulateurs, voici les
principaux droits qu il est bon de conna�tre et de relire r�guliŁrement.
Les dix commandements pour devenir indiff�rent ą la manipulation :
j ai le droit de ne pas ętre parfait ;
j ai le droit de ne pas ętre logique ;
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Manipulation : ne vous laissez plus faire !
� Groupe Eyrolles
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 j ai le droit de ne pas savoir ;
j ai le droit de me tromper ;
j ai le droit d avoir mon opinion personnelle ;
j ai le droit de ne pas plaire ą tout le monde ;
j ai le droit d ętre parfois indiff�rent ą certains problŁmes ;
j ai le droit de changer d avis ou de ne pas en avoir ;
j ai le droit de ne pas me justifier ;
j ai le droit de penser ą moi.
Exercice
Continuez cette liste en y ajoutant tous les droits que vous n osez pas
vous accorder ou que vous avez envie de revendiquer. Affichez cette
liste ou simplement les dix commandements dans un endroit oł vous
ętes s�r de pouvoir les relire tous les jours.
Ainsi, deviendrez-vous de plus en plus indiff�rent aux arguments des
manipulateurs.
Inventer de nouvelles armes
Pour trouver la force et les moyens de se battre contre une manipula-
tion, on peut imaginer comment agirait quelqu un d autre ą notre place.
Peu importe la personne, l essentiel est de trouver et d utiliser un autre
point de vue qui va nous permettre ą la fois d �chapper ą nos r�flexes de
soumission et d imaginer d autres solutions.
Exercice
Retrouvez une situation de manipulation autoritaire et demandez-
vous : dans cette situation, qui saurait bien se d�fendre contre le
manipulateur ? Que dirait-il ? Que ferait-il ?
La r�ponse peut ętre une personne (son sup�rieur, sa femme, ou
telle autre personne qui saurait lui r�sister), ou un concept d autorit�
sup�rieure comme un avocat, un chef, un policier, une infirmiŁre, un
gangster, ou n importe qui d autre qui, d aprŁs vous, pourrait dominer
le manipulateur sans problŁme. Dans tous les cas, imaginez ce que
cette personne (r�elle ou non) pourrait dire ou faire pour ma�triser le
manipulateur. Ces informations sont pr�cieuses car elles r�veillent en
vous des talents et des ressources insoup�onn�s.
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Chapi t r e 9. Les out i l s pour di r e non
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L essentiel de ce chapitre
Contredire un manipulateur n est pas chose ais�e. En g�n�ral, c est
un expert de la manipulation qui a beaucoup plus d exp�rience
que vous. Il saura souvent vous r�pondre du tac au tac, il trouvera
d autres arguments pour vous choquer, vous agacer, vous irriter ou
vous faire perdre vos moyens pour mieux se jouer de vous. C est
pour cela qu en cherchant ą le contrer il ne faut pas perdre de vue
que votre but est de lui r�pondre comme si vous restiez indiff�rent
ą ses attaques.
Ą la limite, męme si vous n ętes pas trŁs s�r de vous et que votre
cS
ur bat trŁs fort en lui tenant tęte, vous devez pers�v�rer et para�-
tre assur�. L essentiel c est qu il pense que vous ętes s�r de vous et
de votre l�gitimit�. Si vous pensez ętre dans votre bon droit, si vous
ne trichez pas avec vous-męme et que vous gardez votre calme,
les mots seront justes et simples ą utiliser. Si vous avez un doute
ou une h�sitation concernant votre confiance en vous ou si vous
commencez ą vous sentir coupable de quelque chose, relisez les dix
commandements. Relisez �galement la premiŁre partie de ce livre
pour mieux comprendre tous les ressorts de la manipulation.
Si vous n osez ou n arrivez plus ą vous opposer l�gitimement, refai-
tes les exercices sp�cifiques du chapitre 8 (se rapportant au type de
manipulation dont vous ętes victime) jusqu ą vous sentir plus s�r de
vous. Rappelez-vous aussi qu ą chaque fois que vous n arrivez plus ą
dire non ą la manipulation, cet �chec vous rapproche un peu plus du
moment oł vous r�ussirez ą vous affirmer en toute s�r�nit�.
Pour exprimer sereinement son point de vue ou un refus, il faut
d abord comprendre et identifier la manipulation. Il est alors n�ces-
saire de savoir r�pondre vite et bien en �vitant les messages tu et
en favorisant les messages Je. On peut aussi opposer un refus limit�
et inventer de nouvelles armes en utilisant d autres points de vue
que le sien. L essentiel est de ne pas oublier les dix commandements
pour parvenir ą demeurer indiff�rent face aux manipulateurs.
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Manipulation : ne vous laissez plus faire !
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Partie III
La manipulation
Malveillante
(type III)
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Chapitre 10
Identifier
la manipulation
de type III
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 - tirage n� 36269
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Avez-vous d�ją ressenti un brusque manque de confiance en vous ou
pire, cette curieuse et angoissante impression de ne plus savoir commu-
niquer ? Avez-vous d�ją �t� sourdement rong� par le doute concernant
vos comp�tences ou vos qualit�s ? N avez-vous jamais �t� habit� par ce
sentiment d inf�riorit� qui vous paralyse, qui vous glace le sang et vous
empęche de r�agir normalement ? Si vous avez d�ją v�cu ce genre de
situation, c est que vous avez �t� victime d une manipulation type III et
plac� dans la ligne de mire d un manipulatueur.
On se souvient que le deuxiŁme type de manipulateur est un �go�ste
ou un �gocentrique qui ne pense qu ą ses int�ręts, sans se soucier des
cons�quences. Mais le manipulateur type III, que l on appelle aussi le
manipulatueur, a une intention caract�ristique tout ą fait diff�rente.
Son objectif unique est de d�truire. Tout ce qu il entreprend est destin�
ą vous abattre, ą ruiner ce que vous faites, ou ą d�truire un aspect de
votre personnalit� qui ne lui convient pas.
Le manipulatueur se caract�rise ą la fois par sa volont� de nuire et par
une redoutable aptitude ą dissimuler. C est pourquoi beaucoup de gens
ne se m�fient pas de lui ou le prennent pour un autre.
Le manipulatueur n affiche pas de signes distinctifs et sa perversit� ne
se lit pas forc�ment sur son visage. C est un v�ritable cam�l�on qui se
cache derriŁre des apparences trompeuses pour mieux d�truire. Il peut
prendre l apparence d un parent � surprotecteur qui, par �go�sme,
empęche son enfant de devenir autonome ou celle d une gentille grand-
mŁre qui, en cachette, donne de l argent ą sa petite fille qui est en cure
de d�sintoxication pour, soi-disant, � l aider ą tenir le coup . Ce peut
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ętre aussi une ma�tresse, un amant, un patron, le voisin, un enseignant
ou une amie de longue date. Dans le climat feutr� des bureaux, c est
le collaborateur pręt ą tout pour prendre votre place ou cette collŁgue
qui cherche ą vous d�valoriser parce que votre comp�tence lui fait de
l ombre.
Son intention est de d�truire. Parfois, il arrive que cela lui rapporte quel-
que chose, mais, dans ce cas, ce sont des b�n�fices secondaires car ce
qu il vise essentiellement c est la destruction de ce que vous ętes, de ce
que vous faites ou de l un ou de l autre de vos comportements.
Illustration
C est ą travers trois situations et deux t�moignages que nous nous
proposons de rendre compte de l activit� nuisible d un manipulateur
type III.
Cet homme voulait ą tout prix que son fils Jean lui succŁde en
devenant lui aussi m�decin. Lorsque Jean lui a annonc� son d�sir
d abandonner ses �tudes pour devenir musicien, son pŁre a tout
fait pour briser ce ręve et faire revenir son fils dans ce qu il estimait
ętre le droit chemin. Il �tait persuad� d avoir raison en cherchant ą
d�truire cette vocation. � Je fais �a pour ton bien, tu me remercieras
plus tard lui disait-il alors. Mais ce qu il a fait endurer ą son fils
�tait un v�ritable calvaire qui a presque pouss� Jean au suicide, tant
celui-ci se sentait rejet�, d�valoris�, ridiculis�, humili� et d�savou�
au plus profond de lui-męme.
Ce mari rabaisse insidieusement sa femme Christelle pour qu elle
reste ą la maison. Il n a rien contre elle. Simplement, il ne veut pas
qu elle prenne son ind�pendance parce que �a ne se fait pas dans la
famille et qu il gagne assez pour qu elle soit heureuse. Comme elle
n est pas d accord, il va tout faire pour lui prouver (en la rabaissant
et en l humiliant) qu elle est incapable de se passer de lui. De son
point de vue, il pense agir justement et dans l int�ręt de son �pouse.
Mais on imagine ais�ment que Christelle ne voit pas les choses de
la męme maniŁre.
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Manipulation : ne vous laissez plus faire !
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 Ce chef de service, qui brime et d�valorise une collaboratrice plus
performante que lui, n �prouve pas obligatoirement de haine parti-
culiŁre contre cette personne. Il cherche simplement ą la briser parce
qu il se sent en danger et que le seul moyen dont il dispose pour
d�fendre sa propre m�diocrit� est de la rabaisser, de la diminuer, ou
de la mettre � au placard pour qu elle ne le d�passe pas et qu elle
reste sagement ą ce qu il estime ętre sa place. Il d�truit ce qui lui
semble ętre une menace qui pourrait l empęcher de continuer ą
dominer la situation. En retour, la collaboratrice pourra parler de
harcŁlement moral.
Le manipulateur type III est un faible qui, lorsqu il se sent en danger,
cherche ą diminuer les autres. Il avance masqu�. Lą oł quelqu un de
normal essaierait de se d�passer pour devenir plus fort (que ce qui
le menace), le manipulatueur n a d autre ressource que d affaiblir ou
de d�truire perfidement tout ce qui l inquiŁte.
� Il d�truit par plaisir de d�truire. Il est m�chant et ne permet pas aux autres
d exister par eux-męmes. Il veut tout contr�ler. On ne peut pas l �pater. Il
vous fait sentir que vous ętes petit, faible, minable ; il vous transforme en
 lavette ; il vous pi�tine et vous rend incapable de tout d�veloppement.
(T�moignage)
� Il te d�truit en te donnant l impression que c est pour ton bien, mais on
se sent trŁs mal en sa pr�sence. On n arrive pas ą s imposer, on n est pas
reconnu pour ce que l on voudrait ętre. Il ne t �coute pas et ses critiques
ne sont jamais constructives. Quand il dit quelque chose c est toujours
n�gatif. Avec lui on se sent humili�, d�courag�, rabaiss�. C est un  assassin
mental et la vie avec lui ressemble ą de l esclavage. (Autre t�moignage)
Lorsqu on soup�onne quelqu un d ętre un manipulatueur, le seul
moyen pour savoir ą qui l on a r�ellement ą faire est d utiliser le test
de confiance (cf. chapitre 3). Ce test permet de s�parer l apparence des
r�alit�s et met en lumiŁre les manS
uvres perverses que le manipula-
teur utilise contre nous.
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HarcŁlement et manipulation dissimul�e
La manipulation type III passe souvent inaper�ue aux yeux de ceux qui
la subissent. On parle alors de harcŁlement ou de manipulation dissi-
mul�e. Un grand nombre de victimes se font ainsi abuser et d�truire ą
leur insu par la fourberie et la duplicit� d un manipulatueur. AprŁs deux
grossesses rapproch�es, Martine n arrive pas ą retrouver son poids de
jeune fille. Elle explique ainsi son combat contre les kilos :
� Lorsque je d�couvre un nouveau r�gime, je m empresse de l essayer. Je
suis persuad�e que cette fois-ci ce sera le bon. Je fais ce qu il faut, et je
me sens bien. J ai l esprit d�gag�, je suis dynamique. Parfois, je me remets
męme ą faire du sport. Je fais tout ce que j ai ą faire sans effort et je
commence ą perdre du poids. Et puis, brutalement, sans que je comprenne
pourquoi, je retombe dans le brouillard. Je n ai plus de courage, je rumine
les męmes id�es noires, je ne fais plus rien, je suis �puis�e et je passe mon
temps ą dormir. Ensuite, en voyant tout le retard qui s amoncelle dans
l appartement, je culpabilise et sans m en rendre compte, je recommence
ą manger. Je me traite de tous les noms en regardant mon ventre et mes
cuisses dans le miroir de la salle de bain. Tous les jours, je d�cide que, dŁs
le lendemain, je me mettrai fermement au r�gime et que cette fois-ci j y
arriverai. Aujourd hui, je suis complŁtement d�sesp�r�e car malgr� toutes
mes bonnes r�solutions, ą chaque fois que je monte sur la balance, je peux
constater que j ai encore pris du poids.
Si une manipulation dissimul�e est difficilement perceptible de l int�-
rieur, il n en va pas de męme quand on l observe de l ext�rieur. Voici ce
que nous dit une amie de Martine ą propos de ses problŁmes de poids :
� Je connais Martine depuis de nombreuses ann�es. Elle a toujours �t� un
peu soucieuse de sa ligne, mais c est presque devenu une obsession ą partir
du moment oł elle a rencontr� Denis, son futur mari. C est un gar�on char-
mant, mais qui attache beaucoup d importance aux apparences. Depuis
que Martine a pris un peu de poids, aprŁs avoir eu ses enfants, il n arręte
pas de lui faire des remarques, toujours gentiment, sur le ton de la plai-
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Manipulation : ne vous laissez plus faire !
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santerie, mais je trouve que �a revient un peu trop souvent. Je vois bien
aussi que Martine est touch�e, męme si elle fait semblant de rire avec les
autres de ses  petits bourrelets comme elle dit. Mais je vois bien qu au
fond d elle-męme elle est bless�e quand il se moque ainsi d elle en public.
D ailleurs, dans les jours qui suivent, elle s achŁte r�guliŁrement des vęte-
ments trop petits en affirmant qu elle va maigrir. L autre soir, j �tais chez
eux et il n a pas arręt� de critiquer une amie commune qui avait �norm�-
ment grossi. Il multipliait les mauvaises plaisanteries sur son embonpoint
et disait tout le m�pris qu il avait pour ces gens qui ne savent pas se tenir.
Lorsque Martine est sortie de la piŁce, les larmes aux yeux, il a subitement
chang� de sujet de conversation. Tout le monde �tait gęn�, mais lui ne
semblait pas le remarquer. Le pire, c est qu il paraissait satisfait de ce qu il
venait de faire, comme s il s agissait d une bonne plaisanterie. Je pensais
ą Martine et c �tait vraiment affreux de voir comme il semblait heureux de
son coup.
Un manipulatueur peut se montrer extręmement agr�able et convivial.
En s affichant charmeur, culpabilisateur, respectable ou simplement
autoritaire, il cr�e un mirage qui trompe ses victimes et les empęche
de voir que derriŁre son d�guisement du moment, se cache toujours un
but invariablement destructeur et nuisible. De plus, il est trŁs difficile
de le prendre ą d�faut car il a toujours une excuse pour se justifier :
� Je ne fais que suivre les consignes ; Je n ai pas le droit de d�sob�ir ;
Je n ai fait que mon devoir ; J ai agi en croyant bien faire ; C �tait pour
plaisanter&
Cette flexibilit� reptilienne le rend difficile ą d�tecter et ą ma�triser.
Comment savoir ?
Pour en ętre certain, on peut examiner (ci-dessous) les deux s�ries de
sympt�mes qui signent la pr�sence d un manipulatueur. La premiŁre
regroupe l essentiel de ce que l on peut ressentir lorsqu on est direc-
tement victime d un manipulatueur et la seconde �numŁre ce que l on
per�oit en tant que simple observateur d une manipulation dissimu-
l�e.
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 % Les sympt�mes internes de la manipulation dissimul�e
Il s agit des principaux signaux internes que l on peut constater lorsqu on
est soi-męme victime d une manipulation type III. Ces sympt�mes sont
bien plus r�v�lateurs de la pr�sence d un manipulatueur que l analyse
de ses paroles ou de ses actes :
j alterne des moments d enthousiasme et de d�couragement ;
j �prouve souvent un sentiment de culpabilit� ou de doute ;
j ai des difficult�s pour me d�fendre ou contre-attaquer ;
je ressens de soudaines pertes de confiance en moi ;
j ai parfois l impression d ętre � vid�(e) de mon �nergie ;
je ressens un malaise physique ou mental en pr�sence de quelqu un ;
cette personne me rabaisse d une maniŁre ou d une autre ;
il est impossible de l impressionner ou d avoir de l effet sur elle ;
il y a toujours une forme d ambigu�t� entre ce qu elle fait et ce
qu elle dit ;
je ne suis pas bien dans ma tęte ou dans mon corps.
Ą partir de trois sympt�mes il y a de fortes chances pour que l on soit
victime d une telle manipulation. Lorsqu on atteint les cinq sympt�-
mes, la manipulation est certaine et il y a int�ręt ą savoir avec certitude
qui est le manipulatueur et comment il procŁde.
Utilisez le test de confiance (chapitre 3) sur les personnes de votre
entourage direct ou indirect, en relation avec ce qui vous arrive. N h�si-
tez pas non plus ą prendre conseil ou ą vous faire aider ! G�n�ralement,
on trouve plus facilement ą deux que tout seul car il y a des choses qui
sont bien plus �videntes pour un observateur ext�rieur que pour celui
qui est victime et qui vit les choses de l int�rieur.
% Les sympt�mes externes
Voici les principaux sympt�mes qui peuvent appara�tre lorsqu on observe
une manipulation dissimul�e en tant que simple t�moin ext�rieur :
comportements irrationnels ;
mauvaise ambiance r�currente ;
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Manipulation : ne vous laissez plus faire !
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 zizanie entre les gens ;
grand nombre de maladies ;
d�couragement g�n�ral ou chronique ;
�puisement des forces.
Les comportements sont irrationnels
Cela signifie que les gens se comportent bizarrement. Ils font des choses
que quelqu un de sens� ne ferait pas. En raison de la pr�sence active et
n�faste d un manipulatueur, la victime se lance dans des projets utopi-
ques, irr�alisables ou largement au-dessus de ses capacit�s ou de ses
comp�tences.
Parfois, il arrive que certains r�ussissent ce qu ils entreprennent. Mais, ą
plus de 99 %, c est l �chec qui les attend. Beaucoup d adolescents adop-
tent ainsi des comportements irrationnels pour montrer leur ind�pen-
dance et s opposer ą la tutelle de leurs parents. Cela ne signifie pas pour
autant que les parents soient de v�ritables manipulateurs malveillants,
mais c est le signe que les adolescents les considŁrent comme tels.
La mauvaise ambiance
Si une forte fiŁvre est symptomatique de la grippe, un mauvais �tat
d esprit ou une atmosphŁre lourde r�vŁle aussi s�rement une manipu-
lation type III. Inconsciemment, nous ressentons que quelque chose ne
va pas. Les relations sont tendues et nous d�plorons la situation.
En pr�sence d une telle manipulation, on se trompe souvent de coupa-
ble et on accuse ą tort ceux que le manipulatueur nous d�signe. C est
un v�ritable expert pour embrouiller les choses simples et troubler le
jugement des gens. Voilą pourquoi il est tellement important de bien
conna�tre l anatomie et la physiologie de la manipulation type III avant
de pouvoir commencer ą lui r�sister efficacement.
La zizanie
Le manipulateur type III assure sa sup�riorit� et son contr�le en divi-
sant et en montant les gens les uns contre les autres. La zizanie n ap-
para�t pas sans raison. Elle est toujours le r�sultat d une manipulation
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dissimul�e. C est la jalousie, l agressivit�, la haine ou les ressentiments
orchestr�s par le manipulateur qui divise et s�pare les gens.
Le manipulatueur est un sp�cialiste du harcŁlement moral. On pourrait
męme dire que dŁs qu il y a harcŁlement moral av�r�, il y a un manipu-
latueur. Mais il est tellement pervers qu il est extręmement difficile de
l attaquer directement pour ce motif.
Beaucoup de plaintes sont d�pos�es pour harcŁlement moral, mais trŁs
peu sont suivies d effets et elles n aboutissent que trŁs rarement ą une
condamnation. Si, en plus de cela, on ajoute l immense foule de ceux
qui n osent pas se rebeller ou qui s arrętent en chemin en raison de la
lourdeur judiciaire, on voit que la situation n est pas trŁs brillante et
que le harcŁlement moral a encore de beaux jours devant lui. Cela ne
veut pas dire qu il faille baisser les bras, mais bien au contraire qu il
faut continuer ą expliquer ce fl�au moderne d� ą une hostilit� dissi-
mul�e, pour que de plus en plus de monde sache le reconna�tre et s en
d�fendre.
La maladie
Au travail, lorsqu on observe qu il y a de nombreux cong�s maladie,
accidents du travail ou beaucoup de demandes de mutation ou de
d�part, on peut ętre certain d ętre en pr�sence d un manipulateur type
III. C est sa maniŁre de se d�barrasser de ceux qui le gęnent. En pr�sence
d une atmosphŁre lourde et d�l�tŁre, il est normal que les organismes
des personnes concern�es finissent par craquer. Contracter une maladie
et ętre victime d un accident sont malheureusement les r�actions les
plus courantes de ceux qui subissent trop longtemps une manipulation
dissimul�e sans pouvoir s en d�fendre.
Il en va de męme dans le milieu familial lorsque, comme par hasard,
on constate que tous les membres d une męme famille sont chroni-
quement malades. Dans de tels cas, la maladie est, lą aussi, le r�sultat
direct de la manipulation.
Un autre signal remarquable est que le manipulatueur est le seul ą ne
pas ętre malade. Mais ce n est pas infaillible car il arrive qu il invoque
une soi-disant maladie pour mieux asservir ou d�truire son entourage.
Dans ce dernier cas, ce genre de � Tatie DaniŁle sera d�masqu� en
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Manipulation : ne vous laissez plus faire !
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raison d une r�sistance �tonnante et d une grande capacit� ą survivre
(contre toute attente).
Le d�couragement
Le manipulatueur est entour� de gens malchanceux qui s enthousias-
ment aussi facilement qu ils se d�couragent. Lorsqu il s�vit dans le
monde du travail, on remarque que les meilleurs s en vont ou cherchent
ą partir.
La manipulation dissimul�e est un terreau fertile pour le fiasco et les
�checs ą r�p�tition. Lorsqu il en a les moyens, le manipulatueur sabote
l activit� de ceux qui l entourent en donnant des ordres impr�cis,
contradictoires ou plus simplement en ne leur donnant pas les moyens
de r�ussir.
Dans la vie priv�e, ses proches sont d�prim�s, malades ou sans ambi-
tion. G�n�ralement, ils ratent tout ce qu ils entreprennent. Le manipu-
lateur dissimul� aime d�valuer les autres ou diminuer la valeur de leurs
efforts. Quoi que vous fassiez, vous ne serez jamais ą sa hauteur. Si
jamais vous l ętes, il viendra vous perturber en faisant mine de vous
aider ou il vous mettra discrŁtement des b�tons dans les roues.
Ce genre de manipulatueur ne vous dira jamais que vous faites quelque
chose de bien. Il ne sait pas f�liciter et il ne faut attendre aucune recon-
naissance de sa part. Par contre, il sait trouver le petit d�tail qui ruine
vos efforts ou qui prouve qu il vous est sup�rieur et qu il sait mieux
faire que vous. Bref, il fait en sorte de vous sortir de la tęte l id�e que
vous pourriez r�ussir ce que vous voulez entreprendre.
En d�courageant son entourage, le manipulatueur le maintient dans
l impuissance ou la m�diocrit�, ce qui lui permet de se sentir plus fort et
d asseoir plus s�rement sa puissance, son contr�le et sa supr�matie.
L �puisement
La simple pr�sence d un manipulatueur peut suffire ą vous vider de
votre �nergie. On peut conna�tre des moments d abattement ou de
d�couragement car cela arrive ą tout le monde. Lorsque cet �puisement
devient chronique ou qu il survient sans raison apparente, il s agit d un
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signe trŁs fort susceptible de r�v�ler l existence d une manipulation
dissimul�e.
Si vous vous sentez r�guliŁrement � vid� , cherchez ą d�couvrir qui est
toujours pr�sent dans ces moments-lą. Il y a de fortes chances pour
que vous d�couvriez ainsi un manipulatueur que vous n auriez peut-
ętre jamais soup�onn� autrement. Mais avant de pouvoir l affirmer,
soumettez-le au test de confiance.
L �puisement (voire la d�pression) peut �galement provenir d une
succession d �checs.
Ą plus de 38 ans, Claudine souffre depuis son enfance du manque de consi-
d�ration de sa mŁre qui l a toujours consid�r�e comme un peu simple
d esprit parce qu elle avait du mal ą suivre ą l �cole. Pour recevoir un peu
de cet amour qui lui fait tant d�faut et aussi pour lui montrer qu elle est
quelqu un de valable Claudine fait tout ce qu elle peut pour faire plaisir ą
sa mŁre. Elle passe la voir tous les jours ; elle lui fait son m�nage et l ac-
compagne faire ses courses au moins une fois par semaine. Sa mŁre trouve
cela normal et n �prouve absolument pas le besoin de la remercier par
un mot, un geste ou un cadeau. Par contre, elle lui t�l�phone des heures
entiŁres pour se plaindre de sa sant� ou de ses problŁmes avec ses voisins.
Patiemment, Claudine l �coute et tente de la r�conforter. Manifestement,
la mŁre fait tout pour venir vivre chez sa fille, mais Claudine fait la sourde
oreille. Elle est tiraill�e entre son besoin de reconnaissance qui la pousse-
rait ą prendre sa mŁre chez elle, et celui de vivre une vie ind�pendante avec
son mari et ses enfants.
Aveugle ą cette manipulation et incapable de dire non ą cette mŁre
manipulatrice, Claudine s �puise ą r�pondre aux demandes sans cesse
grandissantes d une mŁre qui devient de plus en plus exigeante et qui
se plaint ą qui veut l entendre que sa fille l abandonne. Cependant, elle
continue ą lui servir de domestique car elle est toujours et inconsciem-
ment dans l attente d un signe de reconnaissance de sa mŁre. Malheu-
reusement pour Claudine, ce signal lib�rateur ne viendra jamais.
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Se sentant de plus en plus impuissante, inutile et sans valeur, Claudine
sombre finalement dans une grave d�pression ; ceci permettra ą sa mŁre
d affirmer sans vergogne que sa fille ne vaut d�finitivement rien et qu on
ne peut compter sur elle en aucune circonstance.
Cet exemple nous montre que lorsque l �puisement, le d�couragement
et la maladie touchent une męme personne, c est la preuve �vidente,
pour qui sait le voir, qu une manipulation dissimul�e est active.
Le manipulatueur pense toujours qu il a raison. Il ne se remet jamais en
question ou ne change jamais d avis. Ce sont les autres qui ont tort, lui
jamais. C est impossible ! Celui qui ignore cette incapacit� ne peut que
s �puiser ą vouloir faire changer quelqu un qui ne le veut absolument
pas.
D ailleurs, si vous lui faites lire ce livre, il pourra le trouver int�ressant
voire trŁs utile& pour d autres ! Mais il ne se sentira jamais concern� et
ne se reconna�tra absolument pas.
L essentiel de ce chapitre
Tout ce qu un manipulatueur fait et dit contre nous a pour but de
nous abattre, de ruiner ce que nous faisons ou encore de d�truire un
aspect de notre personnalit�.
Le manipulateur type III est un menteur de la pire espŁce. Il ne recule
devant rien pour atteindre son but. C est pourquoi il ne faut pas
s arręter ą ce qu il dit et encore moins ą ce qu il promet. Par contre,
faites davantage confiance aux sympt�mes internes qui signalent
sa pr�sence.
Si vous avez le moral qui oscille souvent entre beau fixe et tempęte,
ou si vous prenez des r�solutions que vous n arrivez jamais ą tenir ;
si vous ętes r�guliŁrement �puis� sans raison particuliŁre ; si vous
perdez confiance en vous-męme ou si vous vous sentez coupable de
ce qui se passe ; si vous ressentez des troubles physiques injustifi�s
ou si vous avez des maladies psychosomatiques ; si vous vous sentez
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glisser vers la d�pression, et bien sur, s il n y a aucune cause physi-
que particuliŁre ą l origine de tout cela, il y a de trŁs grandes risques
pour que vous soyez victime d une manipulation dissimul�e.
Un manipulatueur peut prendre n importe quel visage. Qu il soit
charmeur, respectable, culpabilisateur ou autoritaire, son d�sir de
d�truire est constant. Le test de confiance d�ją pr�sent� au chapitre
3 permet de confirmer la pr�sence d un manipulatueur ą travers ses
actes et ses paroles.
Trop de gens se font encore abuser et d�truire par la fourberie et
la duplicit� d un manipulatueur pour la simple raison qu ils ne se
rendent pas compte de ce qui se passe ou qu ils n osent pas se d�fen-
dre. C est dire l importance des sympt�mes int�rieurs et ext�rieurs
de la manipulation dissimul�e qui doivent ętre consid�r�s comme
de v�ritables signaux d alerte.
Le chapitre suivant donnera, ą qui veut s en servir, les moyens pour
lutter efficacement contre les manipulateurs malveillants.
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Manipulation : ne vous laissez plus faire !
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Chapitre 11
En guerre avec
un manipulatueur
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Le manipulateur est quelqu un de malveillant qu il n est pas facile de
combattre. Son intention est de d�truire et pour cela, il provoque la
brouille et monte les gens les uns contre les autres. Il peut se montrer
rus�, rou�, trompeur, d�brouillard, beau parleur ou d�magogue. Il utilise
le mensonge, il terrorise les gens et on n ose pas lui r�pliquer par peur
d en prendre plein la figure. Il calomnie, se pose en victime. Il a souvent
un culot monstre et quoi qu on fasse ou quoi qu on dise, il a toujours
raison.
Il dispose d un v�ritable arsenal
Sept armes de destruction
L incompr�hension : si on l accuse, il fait mine de ne pas comprendre.
Il joue l �tonn� et semble stup�fait qu on puisse lui reprocher quel-
que chose. Il demande des explications et fait semblant de chercher.
Il prend les autres ą t�moin pour se justifier ou se disculper. Au bout
du compte, c est l accusateur qui para�t insens� d oser s attaquer ą
quelqu un d aussi � pur et bon que lui !
Les apparences trompeuses : le manipulatueur n est pas fiable. Il
critique constamment. C est un sp�cialiste des coups tordus. Le cas
�ch�ant, il relŁve un d�tail qui va dans son sens et l amplifie pour
cacher tout ce qui pourrait agir en sa d�faveur. Il manipule les faibles
et les h�sitants pour en faire des alli�s. Il leur fait dire ce qu il a envie
d entendre et utilise ces propos comme autant de nouveaux argu-
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ments susceptibles de prouver sa bonne foi : � Tu vois bien que c est
la v�rit�, tu le dis toi-męme.
L insensibilit� aux accusations : si besoin est, il accusera son accu-
sateur de faire ce que lui-męme fait avec la plus parfaite mauvaise
foi.
L impossibilit� de l atteindre : nos paroles et nos actes semblent
inefficaces. Ceci est important car aussi longtemps qu on ignore
cette caract�ristique du manipulatueur, on s �puise ą vouloir lui
montrer ce qu il ne veut pas voir et ą lui dire ce qu il ne veut pas
entendre. Tous ces efforts sont vains, parce que le manipulatueur
refuse que l on existe ou que l on pense en dehors de lui.
L utilisation de l �nergie de l adversaire : qu il s agisse d un parent,
d un collŁgue ou d un chef, s il pense que nous ne valons rien, nous
aurons beau faire tous les efforts du monde pour le convaincre du
contraire, il fera tout pour nous casser et nous d�courager. Il s efforce
de nous faire penser qu effectivement, nous ne valons rien. Pire ! En
revendiquant ou en d�fendant un point de vue diff�rent du sien on
excite son hostilit� et on le conforte dans son opinion. Il ne peut pas
changer d id�e et consid�rera chacun de nos efforts comme autant
d attaques personnelles contre ce qu il pense. Son �nergie ą nous
abattre s en trouve ainsi, ą chaque fois renforc�e.
L ambigu�t� : celle qui existe entre ses paroles et son intention est
toujours destructrice. Cette arme est utilis�e par tous les manipu-
lateurs de type III. Ils disent une chose mais ce qu ils font prouve le
contraire. Ainsi, cette femme qui se demande : � Comment peut-il
dire qu il m aime alors qu il me rabaisse et me ridiculise constam-
ment en public ? Cette autre personne se demande ą propos d une
amie : � Elle me dit que c est pour mon bien, mais moi je sens bien
que ce n est pas bon pour moi. Je ne sais plus oł j en suis&
La culpabilit� : elle reste le sentiment que les manipulatueurs font
na�tre le plus fr�quemment chez leurs victimes. Ils favorisent �gale-
ment l auto culpabilisation. Ainsi bouclent-ils la boucle et se discul-
pent-ils en donnant ą leurs victimes des id�es comme celles-ci : � Je
me fais des id�es, ce n est pas possible, il n est pas comme �a, je vois
le mal partout, je ne suis pas normal, c est de ma faute, j ai d� faire
quelque chose de mal&
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Manipulation : ne vous laissez plus faire !
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Sept armes dangereuses
Il utilise ces armes avec efficacit� et s entoure de gens faibles ou en
mauvaise sant�. Il ouvre la porte ą toutes les catastrophes et sŁme la
zizanie autour de lui. Męme quand il prononce de bonnes paroles ou qu il
adopte des apparences flatteuses, on ne se sent pas bien. Les animaux
ou les jeunes enfants s �cartent de lui. Ils sentent instinctivement la
fausset� et la dangerosit� du personnage. Ceci n est pas un sympt�me
courant, mais lorsque cela arrive, il faut savoir en tenir compte pour ne
pas se laisser abuser. Tout cela est extręmement d�stabilisant et c est
justement ce que souhaitent les manipulateurs malveillants. Ils cher-
chent ą d�truire leurs victimes, ce qu elles font ou un aspect de leur
personnalit�, si possible sans que celles-ci puissent s en rendre compte.
C est pour cela qu on qualifie cette manipulation de manipulation
dissimul�e.
Tant que l on n est pas conscient de ce qui se passe, l on ne peut pas
r�agir. Cependant, dŁs que l on s en rend compte et que l on voit clai-
rement le jeu du manipulatueur, on s en libŁre ą 90 %. Mais cela ne
signifie pas pour autant qu on osera ou qu on saura se d�fendre surtout
si on est encore oblig� de rester avec lui.
Un arsenal efficace ą effet paralysant
Bien utilis�, cet arsenal empęche la riposte ; pourquoi ? Il y a bien des
r�ponses ą cette question.
Tant que l on n est pas conscient d ętre manipul�, on demeure complice
de son bourreau en continuant ą penser des choses comme : � On ne
r�pond pas ą son chef& Une femme doit suivre son mari& Tu dois �cou-
ter ce que te disent tes parents& Je ne peux pas lui dire ce que je pense,
cela ne se fait pas& Je suis d�sarm� par la mauvaise foi& Il ne faut pas
faire de mal aux autres& Ces id�es toutes faites g�n�ralement bien
admises par la soci�t�, et qu on ne songe męme pas ą remettre en ques-
tion, sont aussi de bons justificatifs pour s empęcher d agir ou pour
expliquer son absence de r�action.
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Dans bien des cas, on n ose pas riposter par peur des repr�sailles. C est
ainsi que certains redoutent le chantage que le manipulateur pourrait
exercer si jamais ils osaient r�pondre. Alors, ils se taisent de peur d en-
tendre : � Si tu t en vas je te coupe les vivres& Tu ne verras plus tes
enfants& Vous serez marqu�s ą l encre rouge& Je ferai en sorte que vous
ne retrouviez plus de travail& Tu ne fais plus partie de notre bande&
D autres n osent pas riposter car ils redoutent tout simplement la
violence physique ou n importe quelle autre forme de vengeance du
manipulatueur.
Il y a aussi ceux qui s empęchent de riposter parce qu ils ne veulent pas
blesser un manipulateur pour lequel ils ont eu de l affection.
D autres se sentent d�pendants. Ils se sentent redevables, li�s au mani-
pulatueur de fa�on irr�versible. La d�pendance financiŁre est la plus
courante. Il existe aussi la d�pendance affective et/ou juridique qui
conduit certaines personnes ą rester avec un manipulatueur : � Ą cause
des enfants& Parce que cela ne se fait pas dans la famille& Parce qu il
est difficile de trouver un autre emploi& Parce que �a a toujours �t�
comme �a& Parce que je veux rester avec eux&
Certaines personnes souffrent d une sorte de paralysie de l esprit qui
les empęche de se battre et de riposter. Elles se sentent trop impuis-
santes, elles ont trop essuy� d �checs, elles pensent m�riter ce qui
leur arrive ou encore, elles sont persuad�es d expier quelque mauvaise
action qu elles ont d� commettre dans le pass�.
D autres personnes n osent pas riposter parce qu elles sont persuad�es
que le manipulatueur leur veut du bien. Bien que souffrant de ce qui se
passe, elles pensent qu il agit dans leur int�ręt. Ce genre de comporte-
ment g�nŁre des pens�es trŁs confuses du genre : � Je sais bien qu il me
d�truit, mais il fait cela pour mon bien. Bien s�r pour l instant ce n est
pas facile, mais ensuite, je sais que �a ira mieux. Au fond il n est pas si
m�chant que �a. Il est dur avec moi, mais c est pour mon bien. Il fait �a
pour m aider.
La difficult� ą riposter est en relation directe avec la maniŁre d ętre du
manipulatueur.
Quand le manipulatueur est sympathique, on ne veut pas passer pour le
� m�chant qui veut lui faire du mal. Il est tellement aimable avec tout
le monde qu il faudrait ętre un monstre pour lui en vouloir !
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Manipulation : ne vous laissez plus faire !
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Si vous vous sentez d�sarm� en face des victimes professionnelles qui
sont apparemment malades, infirmes ou dans le besoin, votre culpabi-
lit� va les prot�ger et leur permettre de continuer ą vous nuire.
S il est sournois ou langue de vipŁre, on tremble et on ne bouge pas par
peur de ses mensonges, de ses comm�rages, de ses calomnies, de ses
d�nonciations. On ne dit rien par crainte de provoquer ses attaques. On
est aimable avec lui ou on le respecte honteusement pour �viter d ętre
la cible de ses attaques perfides.
S il s agit d un manipulatueur autoritaire, dur et froid, on n osera pas
s attaquer ą lui par peur de sa colŁre, de ses coups ou de ses repr�-
sailles.
Nous verrons un peu plus loin que c est davantage la peur du danger qui
paralyse les victimes que le danger lui-męme.
Ą RETENIR
Quand on parvient ą sortir de la zone d influence d un manipulatueur,
on redevient capable de prendre ses responsabilit�s et d assumer de
meilleurs choix.
Ses points faibles
Bien qu il paraisse extręmement redoutable et n�faste et qu il soit diffi-
cile de s opposer ą lui, le manipulateur type III n est pas invincible. Il
possŁde un certain nombre de points faibles qu il cache soigneusement
car il sait que c est par lą qu il peut ętre abattu. Ce que l on cro�t ętre ses
points forts (qui le rendent tellement redoutable), sont en r�alit� des
points faibles qui vont nous permettre de lui faire face et de lui r�sister
victorieusement.
Il a peur des autres
Ainsi, s il terrorise et fait peur ą son entourage c est parce que lui-męme
a peur des autres ou, ą tout le moins, parce qu il ne se sent pas capable
de les faire changer normalement. D oł cette attitude destructrice et
sournoise qui r�vŁle bien son impuissance. Quand on est s�r de soi,
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on fait confiance, on accepte de se tromper, on reconna�t ses erreurs et
on accepte celles d autrui. Mais quand cette confiance en soi et dans
les autres a disparu, on ne pense plus pouvoir leur r�sister normale-
ment. C est ainsi qu au lieu d affronter directement leurs adversaires,
les manipulatueurs choisissent de terroriser ou de manipuler sournoise-
ment ceux qui les d�passent pour les abattre et parvenir ą leurs fins.
C est un faible et un l�che
En r�alit�, un manipulatueur est un faible et un l�che qui agit ainsi parce
qu il ne dispose d aucune autre strat�gie. Il redoute tellement les autres
qu il se sent incapable de les affronter d �gal ą �gal. Il n a pas le courage
d attaquer ą visage d�couvert parce qu il se sait trop faible pour le faire.
Il attaque par-derriŁre, par peur de prendre des coups. C est un perdant
qui se sent incapable de gagner honnętement et qui pr�fŁre faire perdre
tout le monde plut�t que de rester seul ą terre. Cela peut sembler
contradictoire, mais plus un manipulatueur para�t redoutable et plus il
faut imp�rativement se rappeler que c est un faible et un l�che.
Voici le genre de questions qu il faut savoir se poser pour d�couvrir les
points faibles d un manipulatueur et se d�gager de son �treinte :
Que craint-il ?
Que redoute-t-il ?
Qu est-ce qui lui fait peur ?
Pourquoi se comporte-t-il comme il le fait ?
Comment ou en quoi se sent-il inf�rieur ?
Ą RETENIR
En voyant les choses sous l angle de ses propres peurs, on commence ą
d�mystifier le manipulatueur et ą le craindre moins. On acquiert ainsi,
progressivement, le pouvoir de lui dire non.
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Manipulation : ne vous laissez plus faire !
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Ses menaces sont du chantage
Sa peur des autres, sa faiblesse et sa l�chet� constituent un m�canisme
que l on peut r�sumer ainsi : � Il tire sa puissance de mon ignorance de
sa v�ritable faiblesse. Cela signifie que tant que je pense qu il peut me
nuire, me faire du tort ou me d�truire d une maniŁre ou d une autre, j ai
peur de lui et je ne tente rien contre lui. Toute la strat�gie du manipula-
tueur se trouve dans ce chantage. Il fait croire ą ses victimes qu il peut
leur faire beaucoup de mal alors qu en fait il ne le peut pas ou n osera
pas le faire.
Le manipulatueur fait r�gner la peur autour de lui pour que les gens
continuent ą se croire trop faibles pour r�agir. Qu il le fasse directement
par son apparence, ses actes ou ses paroles, ou qu il agisse indirecte-
ment, en utilisant les ragots, les rumeurs ou la m�disance, le r�sultat
est le męme. On a peur, on ne dit rien, on ne fait rien et on baisse la tęte
en esp�rant que les choses vont s arranger& ce qui n arrive jamais !
Le manipulatueur triomphe aussi longtemps qu il peut faire r�gner
l ignorance, l inqui�tude, la peur ou l angoisse autour de lui. Par contre
dŁs que l on comprend le chantage et que l on voit comment il tire sa
puissance de mon ignorance de sa v�ritable faiblesse, on devient plus fort
que lui et la peur peut changer de camp. C est ce qui se passe par exem-
ple lorsque la victime r�agit parce qu elle ne supporte plus les coups
d un conjoint jaloux, les crises d une �pouse alcoolique, les m�disances
d un voisin, les calomnies d une collŁgue, le harcŁlement d un sup�rieur
ou la pr�sence, tellement �touffante, d un parent ou d un ami qui � tue
ą petit feu.
Parfois, il faut toucher le fond de sa d�tresse pour prendre conscience de
la petitesse de son bourreau ou de la supercherie dont il nous menace et
pour oser contre-attaquer.
Organiser sa d�fense et contre-attaquer
En plus des armes d�ją pr�sent�es pour combattre la manipulation de
type II et qui sont utiles en toutes circonstances, en voici un certain
nombre d autres pour lutter plus sp�cifiquement contre la manipulation
type III.
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Observer et comprendre
Lorsque la relation avec le manipulateur est assez superficielle, le simple
fait de comprendre ce qui se passe et de savoir exactement ą quoi s at-
tendre, d�dramatise la situation et permet d y �chapper.
Christophe se plaignait de ce que sa vieille tante lui demandait r�guliŁre-
ment de venir lui rendre visite. Il se sentait oblig� d aller la voir mais appr�-
hendait terriblement d y aller car, ą chaque fois, il en ressortait �puis�. Il lui
fallait ensuite plusieurs heures pour retrouver le moral tant la conversation
de cette personne le d�courageait.
AprŁs avoir lu les principales caract�ristiques du manipulatueur il
comprit que le problŁme venait d elle. Il lui paraissait �vident que sa
tante �tait une manipulatrice malveillante (type III) et que si quelqu un
n allait pas bien c �tait d elle qu il s agissait et non pas de lui. Gr�ce ą
son observation et sa compr�hension de la situation, il savait main-
tenant exactement ce qu elle �tait en train de faire et ą quoi il devait
s attendre. Elle ne lui faisait plus peur.
La manipulatueur est un ma�tre de l auto culpabilisation. Lorsque nous
sommes boulevers�s par ses manipulations, il parvient ą nous faire
croire que c est nous qui sommes responsables et coupables de ce qui
nous arrive. Il fait en sorte que nous nous posions des questions sur
notre �tat mental plut�t que sur le sien.
Observer et comprendre une situation aide ą en reprendre le contr�le.
En prenant conscience du secret du manipulatueur on ne contr�le certes
pas tout, mais on se sent moins victime. On n �prouve plus ce manque
de confiance, ce sentiment de culpabilit� et cette humiliation qui nous
rendaient le manipulatueur tellement oppressant.
Lorsque la relation avec un manipulateur type III est superficielle, la
simple observation de ses faits et gestes, ą la lumiŁre des connais-
sances que nous avons de ce ph�nomŁne, suffit pour nous lib�rer de
son �treinte et pour cesser de nous condamner en raison de faiblesses
inexistantes.
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Manipulation : ne vous laissez plus faire !
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Le voir autrement
Le manipulatueur cherche ą briser et ą d�truire ce que nous sommes ou
ce que nous faisons. C est un malade qui refuse d avoir tort, qui refuse
de changer et qui rejette toutes les propositions d aide. Beaucoup de
victimes espŁrent que les choses vont finir par s arranger. Elles sont
persuad�es que le manipulatueur va changer, que quelque chose va se
produire ou qu ils vont finir par s entendre. Mais croire en une possible
am�lioration de la relation avec un manipulatueur est un mirage qui ne
fait qu entretenir et aggraver les souffrances qu il nous inflige.
Quand on est certain d ętre en face d un manipulatueur, il faut commen-
cer par renoncer ą un changement quelconque de sa part. Il est dans son
id�e et ne changera pas avant d avoir atteint son but qui est de d�truire
ce que nous sommes, ce que nous faisons ou d �liminer un de nos
comportements qu il n accepte pas. Un manipulatueur peut �ventuel-
lement changer d attitude mais c est uniquement lorsque ses victimes
sont vaincues ou terrass�es.
Marie-France a une belle-sS
ur qu elle a surnomm�e � tatie DaniŁle ą
cause de son attitude et de ses maniŁres trŁs cassantes. � Elle m envoyait
toujours des tas de piques et n �tait pas d un commerce agr�able. Peut-
ętre �tait-elle jalouse, en tout cas, cela a dur� prŁs de quarante ans. Mais
depuis que je suis malade, son comportement a complŁtement chang�.
Elle est enjou�e, aimable, elle m appelle  ma petite Marie-France . Elle
vient souvent prendre de mes nouvelles. Elle est absolument charmante et
propose toujours de m aider car quand je suis en chimio, j ai beaucoup de
mal ą faire quoi que ce soit . Marie-France est morte quelques mois aprŁs
ce dernier appel t�l�phonique.
Si nous ne voulons pas ętre d�truits par un manipulatueur, il est imp�ra-
tif de bousculer et de changer les croyances et les sch�mas mentaux qui
pourraient nous faire croire ą un changement positif de notre bourreau.
Ce changement dans notre maniŁre de voir et de penser un manipula-
teur de type III ne se fait pas obligatoirement d un coup de baguette
magique. Plus le lien avec le manipulatueur aura �t� fort, plus il faudra
du temps pour faire le deuil d une relation id�ale. Cette maniŁre de
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changer d id�e peut para�tre exag�r�e, brutale, voire triste, mais il faut
voir que c est le seul moyen pour survivre, pour ne plus souffrir et pour
ętre capable de se d�fendre.
L exercice suivant n est pas destin� ą am�liorer votre relation avec le
manipulatueur. Son objectif est de vous aider ą mieux voir le foss� qui
s�pare vos intentions respectives.
Exercice
R�pondez par �crit aux questions suivantes :
Qu est-ce que je pense de lui ?
Comment devrait ętre notre relation ?
Qu est-ce que j attends de lui ?
Comment les choses devraient-elles se passer s il n y avait pas de
problŁme entre nous ?
Toujours par �crit, r�pondez maintenant ą cette deuxiŁme s�rie de
questions :
Que pense-t-il de moi ?
Que veut-il me prouver ?
Qu est-ce qu il cherche ą d�truire ?
Que veut-il me faire comprendre ?
Comparez les deux s�ries de r�ponses et observez la distance qui
existe entre vos deux points de vue. Interrogez-vous !
Pourquoi vos deux points de vue ne pourront-ils jamais se rencontrer ?
Quand on est certain d ętre en face d un v�ritable manipulatueur et
qu on n attend plus qu il change, qu il gu�risse ou qu il ouvre enfin
les yeux sur ce que l on voudrait qu il voie, on supporte diff�remment
ses attaques. On supporte mieux ses coups et, lorsque ses manS
uvres
deviennent tellement pr�visibles qu on finit par en rire, c est alors le
signe que l on commence ą se lib�rer de la manipulation.
Le voir le moins possible
Quand on est en relation plus suivie avec quelqu un qui s avŁre ętre un
manipulateur du type III, une bonne solution serait de le voir le moins
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possible. Mais cela n est pas toujours facile ą faire, surtout si la relation
avec lui dure depuis longtemps ou si vous ętes amen� ą le voir r�guliŁ-
rement. Par exemple, si vous travaillez avec lui, vous pouvez changer ou
s�parer vos bureaux. Vous pouvez aussi choisir des horaires diff�rents
et �viter les endroits qu il fr�quente. Cela n est pas une fuite ou de la
l�chet� comme il pourrait vous le faire croire (en provoquant votre auto
culpabilisation). C est une protection efficace contre quelqu un qui
vous veut du mal d une maniŁre ou d une autre.
� Vous ne pouvez pas vous imaginer tout le bien que ces changements ont
produit dans ma vie. C est comme si on m avait retir� le poids �norme que
j avais sur la poitrine. Quel soulagement ! Il se passe parfois des semaines
sans que je le voie. Quand on se rencontre en r�union ou quand on se parle
au t�l�phone, je n ai plus cette appr�hension qui me paralysait tellement.
Je suis devenu presque indiff�rent. (T�moignage)
Si vous allez le voir r�guliŁrement tous les week-ends ou si vous avez
l habitude de partir en vacances avec lui, changez vos habitudes. N ayez
pas peur de lui imposer ces modifications en changeant arbitrairement
vos anciennes maniŁres de faire. S il vous demande pourquoi vous ne
venez plus, inventez un pr�texte cr�dible. N ayez pas peur de mentir !
Vous n ętes ni hypocrite, ni menteur, vous vous prot�gez simplement
de quelqu un d extręmement dangereux. Pour vous soutenir dans ce
combat, observez combien vous vous sentez mieux lorsque vous ętes
�loign� du manipulatueur.
En dire le moins possible
Si vous ętes vraiment oblig� de le rencontrer, limitez la conversation
tout en restant poli. Parlez de la pluie et du beau temps ou de tout
autre sujet de conversation aussi banal. Ne rentrez surtout pas dans les
d�tails, restez superficiel, ne racontez pas votre vie et, sans pr�cipita-
tion, partez le plus vite possible. L essentiel c est d abr�ger la conversa-
tion tout en restant courtois.
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Moins vous en dites et moins vous lui donnez de prise car le manipu-
lateur type III a une trŁs bonne m�moire et il saurait interpr�ter n�ga-
tivement ce que vous pourriez lui dire accidentellement. Il est trŁs
habile pour �tablir des connexions entre les diff�rentes informations
qu il peut tirer de vos conversations. Alors �vitez de parler de vous, de
votre vie priv�e ou de vos ennuis, car il saurait, lą encore, les exploiter ą
son avantage. S il pose des questions, restez �vasifs. Vous n avez aucun
compte ą lui rendre.
En entamant ce d�conditionnement, vous stoppez progressivement le
processus de manipulation. Il faut donc s attendre ą ce que le manipu-
latueur soit surpris, d�stabilis� ou furieux de vous voir ainsi lui glisser
entre les doigts. C est lą qu il faut savoir tenir bon. Inventez des pr�tex-
tes pour lui �chapper, � oubliez vos rendez-vous, faites lui comprendre
que vous avez une vie priv�e ou des obligations professionnelles qui
vous empęchent d aller le voir.
Il n est pas n�cessaire de tout stopper brutalement. On peut le faire
progressivement. Oubliez par exemple d aller le (la) voir � accidentel-
lement ou bien, n y allez plus qu une semaine sur deux. Absentez-
vous aux heures aux quelles il t�l�phone. Si vous avez l habitude de
lui t�l�phoner, espacez vos appels de plus en plus largement. Pensez
�galement ą utiliser le r�pondeur pour filtrer les appels et �viter qu il
n empiŁte trop sur votre vie.
�claircir les demandes floues
Le manipulatueur est habile pour obtenir ce qu il souhaite sans formuler
directement ses demandes. Il les sous-entend, mais ne les exprime pas
clairement. Dans ce cas, faites semblant de ne pas comprendre, męme
et surtout si vous savez d�ją ce qu il espŁre. Attendez qu il s exprime
clairement. Il va peut-ętre s �nerver en voyant que vous ne tombez plus
dans son piŁge, mais il vous faudra tenir bon. Vous savez dor�navant ą
qui vous avez ą faire et quels dangers il vous fait courir.
Il ne faudra pas non plus vous laisser pi�ger par ses manS
uvres pour
vous culpabiliser. Ignorez, par exemple, le travail que votre collŁgue met
sur votre bureau sans rien vous dire pour que vous le fassiez ą sa place.
Faites comme si vous ne l aviez pas vu. S il vous fait une remarque sur
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Manipulation : ne vous laissez plus faire !
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votre manque de coop�ration ou d entraide vous pourrez alors lui dire :
� Je peux t aider quand cela m est possible mais encore faut-il que je le
sache.
Lorsqu un ami vous demande si vous ętes libre vendredi soir, ne r�pon-
dez pas imm�diatement � oui car vous seriez alors ligot� par votre
r�ponse et n auriez plus de raison de lui refuser ce qu il demande.
R�pondez-lui imm�diatement : � Pourquoi ? Cela le forcera ą formuler
une demande claire ą laquelle vous pourrez plus facilement r�pondre
non si le cS
ur vous en dit.
Une autre maniŁre d �claircir ce qui est flou consiste ą pointer imm�-
diatement chacune de ses manS
uvres. Ainsi, quand il parle par g�n�-
ralit� en disant : � On dit que& il para�t que& , demandez-lui aussit�t :
� Qui a dit cela ? ou � Oł l avez-vous lu ? ou encore, � Comment
est-ce arriv� ? Ne vous contentez pas d explications vagues, exigez une
r�ponse pr�cise !
Les questions floues sur les dates, les d�tails, les origines ou les cons�-
quences empęchent de se situer dans le temps et de s organiser. Elles
provoquent retards, reports, malentendus, accusations et conflits. Pour
ne plus vous laisser pi�ger, pensez ą la technique du QQCOQP (coucou,
c est occup�). En lui demandant � Qui ? , � Quoi ? , � Comment , � Oł ,
� Quand , � Pourquoi ? , vous serez ainsi certain de ne rien laisser
passer.
S il fait part d une rumeur ou d un ragot ou de n importe quelle autre
question floue, posez-lui imm�diatement l une des questions suivan-
tes : Qui te l a dit ? Comment en es-tu s�r ? Qu est-ce qui prouve que
c est vrai ? Quand �tait-ce exactement ? Pourquoi dis-tu cela ? Lą aussi,
obligez-le ą vous r�pondre clairement. En �tant intransigeant et sans
faiblesse, le manipulateur cessera rapidement ses manS
uvres, du
moins avec vous.
D�fier le manipulatueur
On peut observer et comprendre ce qui se passe, on peut voir le mani-
pulatueur pour ce qu il est, on peut le voir le moins possible et ne plus
aller se jeter dans la gueule du loup en l obligeant ą �claircir ses propos
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afin de pr�ciser ce qu il demande. Mais dans la plupart des cas, tant
qu on ne riposte pas, on lui laisse libre cours pour continuer son travail
de d�molition.
Nous avons d�ją vu que l intention du manipulatueur est uniquement
destructrice. Il cherche ą d�truire parce qu il ne peut pas faire autre-
ment. D une maniŁre ou d une autre, il se sent menac� par ce que nous
sommes ou par ce que nous faisons. Il n a pas d autre strat�gie ą sa
disposition et quelque part, il se sent d�ją battu. Aussi longtemps qu on
se laisse faire ou que l on ne r�agit pas (ou trop faiblement), il restera
persuad� qu il est le plus fort et il continuera son travail de destruc-
tion.
Du point de vue du manipulatueur, la gentillesse est un signe de
faiblesse. Ce qui signifie que tant qu on ne lui r�pond pas ou qu on ne
s oppose pas, il pense qu on a peur de lui, qu on est faible et donc qu il
est sur la bonne voie. Il se sent libre de continuer ą nous empoisonner
l existence.
Par contre, si on lui montre r�solument que l on n a plus l intention de
se laisser intimider et que l on va riposter, il battra g�n�ralement en
retraite.
Et surtout, n oubliez pas que c est un faible et un l�che qui tire sa puis-
sance de votre ignorance de sa v�ritable faiblesse. Aussi longtemps que
vous croirez en ses menaces vous n oserez pas r�agir et il continuera de
vous � pourrir la vie .
Ą RETENIR
Si vous ne refoulez plus vos �motions, si vous osez lui dire ce que vous
ressentez ou ce que vous pensez de son comportement, le manipulatueur
va g�n�ralement faire � machine arriŁre .
DerriŁre son guichet Fran�oise a l habitude de recevoir des personnes
m�contentes. Aussi, lorsqu un manipulateur la menace en lui disant :
� Donnez-moi votre nom que j en parle en haut lieu , elle lui r�pond avec
un beau sourire : � Mais monsieur, je vais męme faire mieux ! J appelle le
responsable pour que vous puissiez lui en parler directement. Vous ętes
Monsieur ?
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Manipulation : ne vous laissez plus faire !
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Il faut aussi savoir faire preuve de plus de fermet�.
Ce jeune homme faisait r�guliŁrement l objet de remarques insidieuses et
blessantes de la part d un autre �tudiant. Un jour, il comprit qu il avait
ą faire ą un manipulatueur et qu il n avait rien ą gagner en refoulant sa
colŁre. Ą la premiŁre critique que celui-ci lui fit, il prit le type par le col de
sa veste et mena�a de l envoyer ą l h�pital s il continuait ą dire quoi que
ce soit ą son sujet ou ą sortir les męmes imb�cillit�s. Le manipulatueur se
calma ą la vitesse de sa l�chet� et ne revint plus jamais ą la charge.
Sans ętre aussi agressif, on peut d�fier un manipulatueur en mettant les
rieurs de son c�t�.
Au cours d une r�union de projet, Patrick faisait depuis quelque temps de
perfides et discrŁtes allusions sur Henri. Lorsque celui-ci s en rendit compte
il le d�fia directement en lui disant :
� J ai l impression que vous me suspectez de poursuivre des int�ręts person-
nels !
 Je ne dis pas cela, mais nous voudrions savoir comment vous vous posi-
tionnez dans cette affaire. (Notez l usage du nous pour dissimuler ses atta-
ques.)
 Cher Patrick, sachez que les mauvaises intentions sont comme l argent et
qu il faut d�ją en avoir soi-męme avant de pouvoir en pręter aux autres.
La salle �clata de rire, d autant plus que Patrick �tait connu pour servir des
int�ręts ext�rieurs au projet.
Un manipulatueur aime rabaisser les autres en se moquant d eux mais
il ne supporte pas d ętre raill�. La plaisanterie est donc un bon moyen
de le faire taire en public.
Pour un manipulatueur la gentillesse est un signe de faiblesse. En �tant
trop gentil, trop permissif ou trop pr�venant avec lui, on lui fait penser
qu on est faible et qu on le craint. Pour lui, c est comme une invitation
ą poursuivre ses manS
uvres destructrices.
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Ą RETENIR
On ne risque rien ą d�fier un manipulatueur, sinon de le faire battre en
retraite. Les manipulatueurs ne s attaquent qu aux faibles. Ils �vitent et
craignent ceux qu ils estiment plus forts qu eux et qui osent les d�fier.
D�noncer le manipulatueur
D�noncer quelqu un est, en soi, un acte grave qui n est pas facile ą r�ali-
ser. Mais d�noncer un manipulatueur est encore plus difficile ą faire car
on s attaque ą un fourbe, un tricheur, un menteur, pręt ą tout pour se
d�fendre et incapable de reconna�tre ses torts. Męme si vous le prenez
� la main dans le sac , il est capable de dire qu il ne s agit pas de sa
main. D�noncer un manipulatueur demande donc de prendre un certain
nombre de pr�cautions. Tout d abord, il faut r�v�ler ses agissements,
les mettre en lumiŁre. Il est n�cessaire d �tablir des rapports sur ce qui
se passe. S il le faut, tenez un journal intime dans lequel vous pourrez
noter, au jour le jour, tout ce qu il accomplit de nuisible et de mauvais. Ne
comptez pas sur votre m�moire qui est trŁs volatile et notez tout ! Dans
le cas contraire, les faits ou les d�tails finissent toujours par se m�langer
ou par dispara�tre, laissant ainsi le terrain libre au manipulatueur pour
contre attaquer ou se d�fendre. Conservez tous les documents �crits qui
pourraient confirmer vos accusations et gardez-les en lieu s�r. Il faut
aussi avoir des t�moins qui, le jour venu, pourront attester officielle-
ment de ce qu ils ont vu. Notez leur nom dans votre � journal ą la suite
de l action dont ils auront �t� les t�moins. On peut �galement utiliser
des photos, des enregistrements sonores, des photocopies de ses lettres,
de son agenda, de ses notes de service et de tout ce que vous pourrez
trouver, pour prouver concrŁtement sa malveillance ą votre encontre.
L id�e est d accumuler tout ce qui peut constituer des preuves indiscu-
tables de ses manipulations et d en avoir suffisamment pour l empę-
cher de trouver une �chappatoire pour vous glisser entre les doigts.
Pierre-Andr� a r�ussi ą obtenir la garde de ses enfants en montrant tous les
tickets de caisse qu il avait conserv�s lorsqu il faisait les courses pour la
maison. Il a ainsi pu prouver que c est lui qui assurait la subsistance de ses
enfants alors que sa femme pr�tendait le contraire.
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S il s �tonne de vos prises de notes, pr�textez que c est pour ne pas
oublier. Il deviendra tout ą coup beaucoup plus pr�cautionneux dans
ses actes, comme dans ses paroles. Si vous ne pouvez pas prendre de
notes, reformulez ses propos devant lui afin qu il n y ait pas d ambi-
gu�t�. Cela a le m�rite d �claircir les sous-entendus, d �viter d �ventuels
conflits et d ouvrir la discussion.
Cette conservation m�thodique est trŁs utile en milieu professionnel.
Monique avait ainsi conserv� toutes les notes de service et les courriers
officiels de son sup�rieur. Lorsque celui-ci commen�a ą la harceler, elle alla
le voir et lui montra le double des lettres qui prouvaient ses multiples inco-
h�rences. Elle le mena�a d aller voir le directeur s il continuait ą l embęter.
Elle lui dit �galement que le DRH �tait au courant de ces lettres. Peu de
temps aprŁs, c est son chef qui a demand� ą changer de service.
AprŁs un entretien, une conf�rence ou une rencontre, si vous ne trouvez
pas d �crits officiels pour justifier ce qu il a dit ou fait, vous pouvez lui
envoyer une lettre qui r�sumera l essentiel de ce qui c est pass�. Par
exemple, vous pouvez lui �crire : � Suite ą notre rencontre de ce jour,
je prends bonne note de votre d�cision de& Lors de notre entretien
du& , j ai bien not� que vous& Dans ce genre de courrier, bornez-vous
ą raconter les faits le plus simplement possible et sans rien ajouter.
Surtout ne portez aucun jugement ou appr�ciation sur ce qu il a dit ou
sur ce qu il a fait. D�crivez les faits, un point c est tout. S il ne vous
r�pond pas, c est votre courrier qui aura le plus de poids et qui servira
de preuve. Si vous aviez eu tort dans vos �crits, il vous aurait r�pondu.
Qui ne dit mot consent !
Le manipulateur type III joue sur la division, sur les corporatismes et sur
les int�ręts individuels pour monter les gens les uns contre les autres.
Męme en famille ou entre amis le manipulatueur s�pare et divise pour
mieux r�gner.
En r�ponse ą cette strat�gie de division et lorsque cela est possible, il
faut s unir pour briser la loi du silence qui g�n�ralement entoure ses
m�faits. Pensez ą informer votre entourage et les personnes concern�es
de l aspect manipulatoire et de la dangerosit� du personnage. Lą aussi,
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l union fera la force contre lui. Vous vous sentirez moins seul et vous
d�couvrirez certainement des alli�s qui vivent les męmes choses que
vous et qui, jusqu alors, n en avaient encore jamais parl�.
Avant de d�noncer un manipulatueur, il faut d�couvrir exactement les
faits. Ensuite, il faudra les d�voiler publiquement en pr�sence du mani-
pulatueur et en pr�sence de tous ceux qui sont concern�s. Il peut s agir
de la famille, des amis, des collŁgues, des membres de son association
ou de n importe quelle autre victime de ses manipulations.
En d�non�ant un manipulatueur il ne faut surtout pas prendre de pr�cau-
tions ni chercher ą le m�nager, comme on le ferait avec n importe qui
d autre. Il ne faut pas le recevoir en priv� ou le d�noncer en tęte ą tęte.
Le manipulatueur est un menteur, un tricheur qui pourrait vous dire une
chose lorsqu il est seul avec vous pour, ensuite, dire exactement l in-
verse ą d autres interlocuteurs.
Il n est pas digne de confiance et, pour se d�fendre, il pourrait vous
accuser de l avoir harcel� ou de n importe quel autre m�fait. C est pour
cela qu il faut le d�noncer en public. Mais d�noncer ne veut pas dire
faire des reproches.
Ą RETENIR
D�noncer, c est �num�rer des circonstances et des faits pr�cis qui
s appuient sur des documents concrets, �crits ou photocopi�s. C est un
acte d accusation clair, net et indiscutable.
Quand vous avez d�cid� d entrer en guerre avec un manipulatueur, il
faut s engager totalement jusqu ą la victoire finale. C est une lutte ą
mort et il n y a pas ą prendre de gants avec quelqu un qui souhaite votre
perte. Toute autre attitude comme celle de chercher un compromis ou
de vouloir le m�nager ne servirait qu ą lui rendre service. S attaquer ą
moiti� ą un manipulatueur, c est lui montrer que vous n ętes pas vrai-
ment d�termin� ą vous d�fendre. Pour lui, c est un signe de peur et de
faiblesse.
En vous d�fendant trop mollement, vous lui donnez de nouveaux argu-
ments ou de nouveaux pr�textes pour mieux vous d�truire. Etant trŁs
habile ą retourner les situations, il se servira de vos faibles menaces
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ou de vos timides assauts pour contre attaquer en vous reprochant de
l agresser, de lui vouloir du mal ou de chercher ą le d�truire. Aux yeux
de tous il renverse les r�les et vous transforme en bourreau tandis que
lui-męme se pr�sente en innocente victime que vous tourmentez injus-
tement.
Ą RETENIR
On ne peut pas s attaquer ą moiti� ą un manipulatueur. Il faut le faire ą
fond et ne pas s arręter avant d avoir gagn�. Sinon, c est lui qui gagnera.
Si la d�nonciation est correctement effectu�e, deux choses sont possi-
bles. Soit il accepte sa d�faite et se plie aux conditions que vous lui
imposez, soit il rompt le combat en s enfuyant.
S il plie, il faudra lui imposer des rŁgles rigoureuses pour l empęcher
de recommencer et le surveiller ą l extręme. La situation est la męme
que pour un alcoolique. S il accepte d arręter de boire, il ne devra plus
jamais prendre une seule goutte d alcool. C est la męme chose avec un
manipulatueur. S il accepte de changer, il faudra le surveiller comme le
lait sur le feu. L erreur la plus courante �tant de passer trop rapidement
l �ponge au point de lui faire confiance ą nouveau, comme si rien ne
s �tait pass�.
S il rompt, il faut s attendre ą une fuite qui peut revętir des formes
multiples. Il peut quitter la salle sans un mot, claquer la porte ou partir
en ricanant pour ne plus jamais revenir. Il peut aussi d�missionner,
demander une mutation, prendre des cong�s, tomber malade. Il peut
d�cider de ne plus voir personne ou se draper dans sa dignit� en vous
abandonnant vous et les autres ą votre triste sort. Il peut jouer le m�pris,
la justice outrag�e ou la candeur assassin�e.
Dans tous les cas ce ne sera qu un masque de plus pour dissimuler sa
d�faite et sa fuite. Tout le monde �tant au courant de ses forfaits, vous
ętes d�barrass� de lui. Veillez simplement ą ce que, s il sort par la porte,
il ne rentre pas par la fenętre. Mais si les faits de l accusation sont indis-
cutables, cela n arrivera pas.
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Ą RETENIR
Le manipulatueur est un faible et un l�che qui �vite et qui fuie ceux qui se
montrent plus forts que lui et qui d�voilent sereinement ses m�faits en
public, en s appuyant sur des preuves et des t�moignages irr�futables.
Couper d�finitivement toute relation
avec le manipulatueur
Clotilde eut ą subir un s�rieux harcŁlement moral de la part de son m�decin
chef. Elle essaya de se d�fendre, de lui prouver qu il avait tort d agir ainsi
contre elle, mais rien n y fit. Alors, elle rassembla toutes les preuves �cri-
tes prouvant les errements de son sup�rieur. Les infirmiers lui apportŁrent
leur concours pour d�noncer d autres fautes et d autres malversations.
Elle obtint des attestations sur l honneur �manant d anciens responsables
qui, eux aussi, allaient dans le męme sens, d�non�ant les comportements
inacceptables de ce m�decin. Mais rien n y fit car, d aprŁs les avocats, en
l absence de faute professionnelle av�r�e, il n y avait rien ą faire contre ce
manipulatueur qui pu continuer ą s�vir, en pleine lumiŁre et en toute impu-
nit�.
Cet exemple nous montre qu on ne peut pas gagner ą tous les coups. Il
y a des circonstances et des endroits oł il est encore extręmement diffi-
cile de briser la loi du silence et de bouleverser un systŁme bien rod� de
castes et de protections crois�es. Mais, contrairement ą ce que pourrait
vous dire un manipulatueur, ce n est pas parce que l on conna�t parfois
l �chec qu il ne faut rien tenter.
Avec suffisamment de preuves et de confiance en soi, on peut s opposer
aux manipulatueurs, les contrer et les d�noncer en contre attaquant.
Mais si tout cela ne suffit pas ou se r�vŁle impossible ą faire, il reste
encore une ultime solution qui consiste ą couper toutes les relations de
d�pendance avec votre pers�cuteur.
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Devenir ind�pendant
Vous �liminerez ainsi une grande part de l emprise que le manipulateur
avait sur vous. Cherchez tous les fils qui vous relient ą lui et coupez-les
les uns aprŁs les autres. Cela peut-ętre douloureux, mais c est la seule
solution qui vous reste. Cette rupture d�finitive signifie g�n�ralement
une s�paration, un divorce, une d�mission ou un changement de poste.
Notons au passage que les femmes sont en g�n�ral plus fortes que les
hommes pour op�rer ce genre de coupure radicale.
La plupart du temps, il est trŁs difficile de quitter un mari violent, une
amie perverse, un travail qu on aime ou un membre de sa famille qui
nous ruine l existence. Pourtant, dans certains cas, c est l unique solu-
tion si l on veut continuer ą vivre. Il arrive aussi que cela soit bien plus
facile que ce que l on a pu imaginer.
Olivier et Claire s �taient mari�s trŁs jeunes. Mais, quelques ann�es plus
tard, les raisons qui les avaient pouss�s l un vers l autre avaient disparu. La
vie commune �tait d�ją intenable, lorsque la naissance de deux enfants vint
encore aggraver la situation. AprŁs avoir essay� tout ce qui lui paraissait
possible, Olivier proposa une s�paration de quinze jours, pour que l un et
l autre puissent r�fl�chir tranquillement et faire le point. Au bout de quel-
ques jours, Olivier se sentait tellement bien, tellement libre et tellement
plein de vie qu il lui paraissait �vident que jamais plus il ne revivrait ce qu il
avait endur� pendant des ann�es. Maintenant il �tait d�cid� ą demander
le divorce& et l obtint.
Il n est jamais facile de prendre de telles d�cisions et il faut parfois
savoir se faire aider par des personnes de confiances, par des syndicats,
par des associations ou par des professionnels. Męme si vous souffrez
terriblement et que vous pensez ętre la seule ą vivre ce que vous vivez,
pensez qu il y a toujours d autres personnes dans votre cas et que beau-
coup s en sont sortis en reconnaissant qu elles ne pouvaient pas y arri-
ver toutes seules et qu elles avaient besoin de se faire aider.
Le manipulatueur est comme un sombre nuage qui empęche les rayons
du soleil de la raison de nous atteindre. Tant qu il nous domine ou que
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l on reste � en dessous , on se sent mal, on fait des bętises, on est
confus, on tourne en rond. Mais en coupant toutes relations de d�pen-
dance ou en rompant complŁtement avec celui qui nous ruine la vie, on
sort de sa p�nombre n�faste pour retrouver les chauds rayons de la paix,
de la libert� et de l intelligence.
L essentiel de ce chapitre
Quand on r�alise que le manipulatueur est un faible et un l�che
qui abuse du pouvoir qu on lui pręte pour nous rabaisser et nous
asservir et quand on d�couvre que la soif d ętre soi-męme est plus
forte que ses menaces, ses armes ou son chantage, alors l angoisse
dispara�t.
En d�passant sa propre peur, on va au-delą de ses intimidations et
on d�couvre qu en r�alit� on ne risque pas grand-chose ą s opposer.
En s �veillant du cauchemar qu il nous fait vivre, on comprend qu il
a peur des autres et qu il tire sa puissance de notre ignorance de sa
v�ritable faiblesse. On peut alors commencer ą r�agir, ą se d�fendre
et ą retrouver le pouvoir de lui dire non.
Contrairement aux apparences, le manipulatueur se sait incapable
de vaincre les autres loyalement et ą visage d�couvert. C est pour-
quoi, ses armes sont : le mensonge, la ruse et la calomnie. On ne
peut pas l impressionner. Il ne reconna�tra jamais ses torts et il refu-
sera de se faire aider ou de changer.
Il nous paralyse. Męme quand on subit ses coups, on n ose pas
riposter par crainte d hypoth�tiques repr�sailles ou par peur de le
blesser, notamment quand on le conna�t bien. La plus grosse erreur
est de croire que le temps va tout arranger, ou que le manipulateur
va finir par changer, par comprendre ou par se lasser. Mais cela n ar-
rive pour ainsi dire jamais.
Les points faibles du manipulatueur type III se trouvent ą l int�rieur
de ses points forts. Tant qu on croit au chantage de ses menaces,
on se plaint mais on n ose pas r�agir. La r�alit� c est qu il ne nous
domine qu aussi longtemps qu on le craint.
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Manipulation : ne vous laissez plus faire !
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 Lorsqu on d�couvre qu il tire sa puissance de mon ignorance de sa
v�ritable faiblesse, la peur paralysante dispara�t. On sait qu il est
d�muni par l opposition et les contre-attaques et qu il ne peut que
fuir devant ceux qui osent le d�fier. Dans ces conditions, on est pręt
ą lui dire non.
Il est temps d organiser sa d�fense et, qui sait, de contre-attaquer.
En plus des outils utilis�s contre la manipulation type II, il y a des
techniques particuliŁres pour tenir tęte et terrasser la manipulation
type III :
" Observer et comprendre ce qui se passe apporte une lib�ration.
Percevoir le manipulatueur tel qu il est vous donne du courage
pour oser contre attaquer.
" Ripostez ! Vous montrerez ainsi au manipulatueur que vous ne
vous laisserez pas intimider (demandez-lui, notamment, de
pr�ciser ses g�n�ralit�s et d oł il tient ses rumeurs et ses infor-
mations).
" Osez le d�fier ! Montrez-lui que vous ne le craignez pas. N ayez
pas peur de le ridiculiser mais sans jamais l humilier. �vitez de le
d�valoriser ou de le culpabiliser car alors il se positionnerait avan-
tageusement en victime. Si vous ętes suffisamment persuasif et
insistant, sa l�chet� fera le reste et il vous laissera tranquille.
S il faut l attaquer, faites-le, mais avec suffisamment de muni-
tions ! D�couvrez exactement ce qu il fait et d�voilez ses m�faits en
pr�sence des t�moins concern�s. Accumulez des preuves concrŁtes
contre lui puis pointez clairement ce qui ne va pas. Empęchez-le de
r�pandre des rumeurs et, si vous le pouvez, instituez des rŁgles trŁs
strictes pour le contr�ler et neutraliser ses actions nuisibles, ne vous
arrętez pas avant qu il ne plie ou qu il ne casse. Dans certains cas,
il faut aussi savoir se faire aider car la lutte est souvent trŁs �pre et
rien n est jamais gagn� d avance.
Brisez net toute relation ! Il faut parfois savoir couper totalement
la communication avec le manipulatueur. Le prix de l ind�pendance
peut ętre lourd ą payer. Mais c est ą chacun de d�terminer ce qu il
est pręt ą sacrifier pour vivre en paix, libre et serein.
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 Ce serait une simplification exag�r�e que de consid�rer le mani-
pulatueur comme un grand m�chant loup et de nous voir comme
autant de victimes innocentes au cS
ur pur et sans tache. Si nous
sommes plus ou moins r�guliŁrement victimes de manipulatueurs,
cela est rarement d� au hasard. Lorsque nous rencontrons toujours
les męmes obstacles ou que les męmes difficult�s se r�pŁtent, il
faut savoir rechercher l aide de personnes comp�tentes pour nous
aider ą effacer ou ą modifier les zones sensibles de notre pass� qui
nous rendent vuln�rables ą la manipulation.
Nous savons maintenant que le manipulatueur ne se remet pas en
cause et qu il est incapable de changement. Ne faisons pas comme lui !
Sachons nous adapter en trouvant et en exploitant les moyens ad�quats
pour ne plus demeurer impuissant, pour nous fortifier, et pour ne plus
nous laisser d�truire par les manipulateurs.
C �tait l objectif de cet ouvrage que d apporter des informations, des
exercices et des outils ą ceux qui se sentent d�munis par la manipula-
tion ou par le harcŁlement et qui ne veulent plus jamais se laisser faire.
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Que retenir de ce livre ?
La premiŁre partie de cet ouvrage montre que si la manipulation est
partout, son intention n est pas toujours la męme. Avant de faire
quoi que ce soit, il est donc indispensable de savoir ą quel type de
manipulation nous avons ą faire.
Le manipulateur positif (type I) a une intention positive. Il veut le
bien de l autre ou d�fend ses int�ręts.
Le manipulateur �gocentrique (type II) a une intention essentielle-
ment �go�ste. Il ne pense qu ą ses int�ręts, sans se soucier des problŁ-
mes que son d�sir insouciant va g�n�rer chez les autres. Cependant,
il est accessible au dialogue et ą la remise en cause.
Le manipulateur malveillant (type III) a toujours une intention
destructrice. Tout ce que ce manipulatueur entreprend est destin�
ą vous abattre, ą ruiner ce que vous faites ou ą d�truire un aspect
de votre personnalit� qui le d�range. Quoiqu il en dise, c est son
unique pr�occupation et rien ne le fera changer tant qu il n y sera
pas parvenu.
Qu il soit de type II ou de type III, le manipulateur peut ętre suffisam-
ment charmeur pour qu on n ose pas lui refuser ce qu il demande.
S il est du genre culpabilisateur, il jouera sur notre sentiment de r�ci-
procit� pour nous obliger ą le satisfaire. Le manipulateur respectable
mise sur notre soumission naturelle ą l autorit� et au pouvoir qui
nous empęche de lui dire non. Le manipulateur autoritaire s impose
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par la peur ou par la terreur qui paralyse ses victimes jusqu ą leur
�ter l id�e de vouloir s opposer ą lui.
La deuxiŁme partie nous a enseign� comment dire non aux diff�-
rents types de manipulation. Il n existe pas de r�ponse toute faite,
mais une aptitude (ą se d�fendre, ą s affirmer et ą contre-attaquer)
qui d�pend de notre connaissance du sujet. Plus on comprend ce
qu est la manipulation, moins elle nous atteint et plus on devient
indiff�rent ą ses manS
uvres.
De maniŁre g�n�rale, on n ose pas dire non par crainte de l autorit�,
en raison d un curieux sentiment de culpabilit� ou ą cause de ce
besoin irr�pressible d ętre aim�, accept�, ou simplement appr�ci� de
ceux par qui l on craint d ętre rejet�.
On a �galement du mal ą r�sister aux manipulateurs parce qu ils
nous attaquent dans des moments de faiblesse ou de passivit� et
qu ils exploitent nos peurs et nos id�es toutes faites.
Les exercices de cet ouvrage ont montr� comment d�passer ces
sentiments de faiblesse et d impuissance. Ils avaient pour objectif
de d�velopper de nouveaux r�flexes chez les lecteurs qui auront eu
le courage d y consacrer suffisamment de temps. Ils nous ont aid�s
ą prendre confiance et ą mieux affirmer ce que nous voulons faire, ce
que nous voulons ętre et ce que nous voulons vivre.
La troisiŁme partie nous a montr�s quels �taient les sympt�mes
externes et internes de la manipulation type III. Ce sont des signaux
d alerte bien plus cr�dibles que toutes les paroles et affirmations du
manipulateur.
DerriŁre leur apparente dangerosit� les manipulatueurs ont un
certain nombre de points faibles qui vont nous permettre de leur
tenir tęte.
Les manipulateurs s estiment incapables de r�ussir autrement que
par la destruction (cach�e et perverse). Il nous font culpabiliser et
nous tiennent aussi longtemps que l on se laisse impressionner par
leurs menaces, leurs chantages et que l on a peur d eux parce que
nous les croyons dangereux. C est leur unique strat�gie et ils ne
savent pas agir autrement. Ils tirent leur puissance de notre ignorance
de leur v�ritable faiblesse.
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Manipulation : ne vous laissez plus faire !
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Malgr� leur apparence, ce sont des l�ches qui sont incapables de
se remettre en question, de changer ou de se faire aider. Il ne faut
surtout pas faire preuve de commis�ration ou de gentillesse exces-
sive en les excusant ou en leur pardonnant trop vite ce qu ils nous
font. Se comporter ainsi serait pour eux un signe de faiblesse qui
les inviterait et les encouragerait ą continuer leur S
uvre de destruc-
tion. Ce qu ils redoutent le plus c est que l on cesse d avoir peur d eux
et qu on leur tienne tęte.
On peut discuter ou n�gocier avec un manipulateur type II. On ne
le peut absolument pas avec un manipulatueur (type III) car derriŁre
son discours se cache toujours l intention de d�truire ce que nous
sommes, ce que nous faisons, ou un aspect quelconque de notre
personnalit�. Rien d autre ne l int�resse et rien ne le fera changer
d avis tant qu il n y sera pas parvenu. Cette obstination symptoma-
tique ą d�truire justifie, ą elle seule, la fin du dernier chapitre consa-
cr�e aux outils suppl�mentaires et aux comportements sp�cifique-
ment adapt�s pour r�pondre ą la manipulation type III ou pour faire
face ą un v�ritable harcŁlement moral.
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Que r et eni r de c e l i v r e ?
� Groupe Eyrolles
n� 36269
 - tirage n� 36269
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Pour conclure
Avec la citation mise en exergue, nous avions plac� cet ouvrage sous la
pens�e du philosophe �pictŁte qui v�cut sous N�ron durant la seconde
moiti� de notre premier siŁcle.
Maintenant qu il s agit de conclure et de r�sumer l esprit de ce livre,
�coutons une derniŁre fois cet ancien esclave qui parlait avec simplicit�
des choses de la vie. En s adressant ą ses contemporains, peut-ętre pour
parler de manipulation et de harcŁlement, il exprima cette pens�e qui
pourrait servir de devise ą tous ceux qui ne veulent plus se laisser faire :
� Ce ne sont pas les �vŁnements qui toublent les hommes, mais ce
qu ils en pensent.
201
- tirage n� 36269
� Groupe Eyrolles
n� 36269
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Table des matiŁres
Sommaire . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 5
Introduction . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 9
Partie 1 : Qu est-ce que la manipulation . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 11
Chapitre 1 : Les trois types de manipulation . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 13
Vous avez dit manipulation ? . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .15
La manipulation Positive (type I) . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .16
La manipulation �gocentrique (type II) . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .17
La manipulation Malveillante (type III) . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 20
Les deux caract�ristiques de la manipulation type III . . . . . . . . . . . . . . 21
Le manipulatueur . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .23
Attention aux confusions ! . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 29
L essentiel de ce chapitre. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 32
Chapitre 2 : Reconna�tre un manipulateur . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 35
Comment reconna�t-on un manipulateur ? . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 37
Le reconna�tre ą sa fa�on particuliŁre de communiquer . . . . . . . . . . . . . . 38
Il parle de maniŁre d�tourn�e . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .38
Il adore les comm�rages . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .39
Il exprime clairement ce que l on tait d ordinaire. . . . . . . . . . . . . . . . . .39
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� Groupe Eyrolles
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Il n assume ni ses paroles, ni ses actes . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .39
Il n �voque que des g�n�ralit�s . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 40
Il ne sait pas �couter . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 40
Il n appr�cie pas ce qui est clair et simple . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 41
Le reconna�tre au type de relation qu il entretient avec autrui . . . . . . . . 42
Le manipulateur d�valorise et rabaisse . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 42
Le manipulateur ne s int�resse pas aux autres . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 43
Il est entour� de gens qui vivent dans la peur, la crainte et l �chec. . 43
Il sŁme la pagaille et la zizanie . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 44
Le reconna�tre ą sa morale et ą son �thique . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 45
Il est menteur, tricheur et malhonnęte . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 45
Il abuse de son autorit� . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 46
Il est entęt�. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 46
Il refuse d avouer ses torts et se r�vŁle incapable de changer . . . . . . .47
Le reconna�tre ą sa maniŁre d utiliser le pouvoir . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 48
Il est obs�d� par le besoin de tout contr�ler . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 48
Il utilise son pouvoir pour d�truire ce qui fonctionne . . . . . . . . . . . . . 48
Il abuse de son pouvoir. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 49
Il utilise son pouvoir l�gitime pour harceler ou asservir . . . . . . . . . . . 49
Le manipulateur est habile ą retourner les situations
ą son avantage . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 51
Le reconna�tre ą son environnement . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 52
Il �puise l �nergie de ceux qui �voluent ą son contact . . . . . . . . . . . . .52
Le moral de son entourage fait du � yo-yo . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .53
Une certaine tension est toujours pr�sente . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 54
Il peut d�truire en pr�tendant aider . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .55
De la culpabilit� dans l air . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .56
L essentiel de ce chapitre. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 58
Chapitre 3 : Le test de confiance . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .59
Pourquoi ce test ? . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .61
Le test de confiance . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 63
Comment utiliser le test de confiance ? . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 65
Les r�sultats du test de confiance . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 67
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Manipulation : ne vous laissez plus faire !
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Le r�sultat est n�gatif . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .67
Le r�sultat est positif . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .67
Chapitre 4 : Les quatre genres de manipulateurs . . . . . . . . . . . . . . . . . . .69
Ętre ou ne pas ętre manipulateur ! . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .71
Le manipulateur charmeur . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 72
Le manipulateur culpabilisateur . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 74
Le principe de r�ciprocit� . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .74
La m�thode adopt�e par le manipulateur culpabilisateur . . . . . . . . . .74
Des cons�quences graves. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .75
Le manipulateur respectable . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 77
Le manipulateur autoritaire . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 79
L essentiel de ce chapitre. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .81
Partie 2 : La manipulation �gocentrique (type II) . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 83
Chapitre 5 : Comment r�sister ą une manipulation de type II . . . . . . . . . 85
Avoir conscience de son existence . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 87
Savoir prendre le recul suffisant. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 88
Faire le deuil d un monde id�al. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 89
Savoir rep�rer l intention du manipulateur . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .91
L essentiel de ce chapitre. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 92
Chapitre 6 : Pourquoi est-il si difficile de r�sister aux manipulations
de type II ? . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 93
Le manipulateur s attaque d abord aux faibles . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 95
Le constat . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .95
Pour r�sister . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 96
Le manipulateur pr�fŁre les passifs . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 98
Le constat . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 98
Pour r�sister . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 99
Le manipulateur r�veille nos peurs . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 100
Le constat . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .100
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- tirage n� 36269
Tabl e des mat i Łr es
� Groupe Eyrolles
n� 36269
Pour r�sister . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 102
Le manipulateur utilise les id�es toutes faites. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .102
Le constat . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 102
Pour r�sister . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 103
L essentiel de ce chapitre. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .105
Chapitre 7 : Pourquoi n ose-t-on pas dire non ? . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 107
La crainte de l autorit� . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 110
Le sentiment de culpabilit� . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 111
Le besoin d ętre aim� et la peur d ętre rejet� . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 112
L essentiel de ce chapitre. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 114
Chapitre 8 : Comment oser dire non . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 115
Comment dire non ą un manipulateur charmeur . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 118
Le constat . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 118
Pour r�sister . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 118
R�agir, mais dans les formes . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 119
Comment dire non ą un manipulateur culpabilisateur. . . . . . . . . . . . . . . 121
Le constat . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 121
Pour r�sister . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 123
Comment dire non ą un manipulateur respectable . . . . . . . . . . . . . . . . .125
Le constat . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 125
Illustration . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 127
Comment dire non ą un manipulateur autoritaire . . . . . . . . . . . . . . . . . .134
Le constat . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 134
Pour r�sister . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 135
L essentiel de ce chapitre. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .139
Chapitre 9 : Les outils pour dire non . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 141
Les outils de l analyse . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .143
Cadrer la situation . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 143
Identifier le type de manipulation . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .144
Faire le point. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 145
206
- tirage n� 36269
Manipulation : ne vous laissez plus faire !
� Groupe Eyrolles
n� 36269
Les outils du refus . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 146
Exprimer sereinement son refus . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .146
L affirmation sereine . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 147
Le message � Je . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .148
R�pondre vite et bien . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .149
Le refus limit� . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 151
Les dix commandements . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 152
Inventer de nouvelles armes . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 153
L essentiel de ce chapitre. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .154
Partie 3 : La manipulation Malveillante (type III) . . . . . . . . . . . . . . . . . . 155
Chapitre 10 : Identifier la manipulation de type III . . . . . . . . . . . . . . . . . 157
Illustration. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 160
HarcŁlement et manipulation dissimul�e . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .162
Comment savoir ? . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 163
L essentiel de ce chapitre. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .169
Chapitre 11 : En guerre avec un manipulatueur . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 171
Il dispose d un v�ritable arsenal . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 173
Sept armes de destruction . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 173
Sept armes dangereuses . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 175
Un arsenal efficace ą effet paralysant . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 175
Ses points faibles . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 177
Il a peur des autres . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 177
C est un faible et un l�che . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 178
Ses menaces sont du chantage . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 179
Organiser sa d�fense et contre-attaquer . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .179
Observer et comprendre . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .180
Le voir autrement . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 181
Le voir le moins possible . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 182
En dire le moins possible . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 183
�claircir les demandes floues . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .184
D�fier le manipulatueur . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .185
207
- tirage n� 36269
Tabl e des mat i Łr es
� Groupe Eyrolles
n� 36269
D�noncer le manipulatueur . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 188
Couper d�finitivement toute relation avec le manipulatueur . . . . . . . . .192
Devenir ind�pendant . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .193
L essentiel de ce chapitre. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 194
Que retenir de ce livre ? . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .197
Pour conclure . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .201
208
- tirage n� 36269
Manipulation : ne vous laissez plus faire !
� Groupe Eyrolles
n� 36269


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